POURQUOI MOI

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Bordel de vie

Je m'appelle Tiif, mais tout le monde m'appelle Tiffany. Si je devais résumer ma vie, passé, présent et futur, je dirais : « C'est quoi ce bordel ? » J'ai grandi en Californie, dans une famille très campagnarde. Mon enfance se résume à m'occuper de la ferme, à être la boniche à tout faire, sans mère pour me guider.

**Toctoc !**

— « Or, quoi encore ? ! »

— « Je viens de créer un truc ingénieux pour nous aider dans les tâches à la ferme. Tu veux le voir ? »

Lizon, mon grand frère, est le deuxième de la fratrie. Malgré notre écart d'âge, nous sommes extrêmement proches. Parfois, les gens nous prennent pour des jumeaux. Il a toujours été doux et compréhensif avec moi, une vraie bouée de sauvetage pour une tête de mule comme moi. Après la mort de notre mère, je n'ai jamais eu de repères pour apprendre à être une femme. Bien sûr, il a beaucoup appris par lui-même, mais il m'a quand même aidée dans des moments extrêmement gênants de mon adolescence.

— « Ça peut pas attendre ? »

— « Allez, s'il te plaît ! »

— « Bon, ok, mais après, me saoule plus. »

Je me lève, les jambes complètement engourdies après avoir travaillé dans cette maudite ferme. En ouvrant la porte, je le vois, tout souriant, excité de me montrer son nouveau chef-d'œuvre. Même si je préfère l'embêter plutôt que de le complimenter, je dois admettre qu'il a toujours réussi à trouver des solutions pour améliorer la ferme.

Nous descendons les escaliers qui mènent directement au salon. Notre chien, Salomon, est endormi en bas des escaliers, comme s'il avait fait du sport pendant quatre heures. Il a déjà marqué son territoire et ne compte pas bouger.

Arrivés devant la porte du garage, mes yeux ne peuvent pas se détourner des étincelles qui brillent dans les yeux de Lizon. Heureux de me montrer sa nouvelle technologie, il ouvre la porte. Au milieu du garage, quelque chose est recouvert d'un drap blanc.

— « Bon, tu comptes me le montrer ? »

— « Ferme les yeux. »

— « Sérieux ? »

Avec un regard boudeur, je ferme les yeux, à contrecœur.

— « Vas-y, tu peux les ouvrir. »

À peine mes yeux ouverts, une étincelle traverse mon regard.

— « Attends, mais c'est de l'or ! »

— « Oui, » dit-il, tout excité.

— « Où tu es allé chercher ça encore ? »

— « T'inquiète pas. »

Mon imagination commence déjà à fuser. Il est capable d'aller chercher des choses improbables au fond de la planète pour trouver ce dont il a besoin. Parfois, je m'inquiète pour lui. Il revient toujours couvert de je ne sais quelle tache bizarre.

Il s'approche de la machine, tape un code, puis un laser sort et scanne son œil.

— « Mais c'est quoi ce... ? »

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que la machine commence à bouger. Une fumée épaisse s'échappe de partout. J'ai peur. Puis, tout à coup, plus rien. Nous attendons quelques secondes, je regarde la machine, puis je le regarde, je regarde encore la machine et enfin, je le re-regarde.

— « Tu veux faire exploser le garage ou quoi ? Bon, ça suffit, moi je pars. »

Avant même que je puisse tourner les talons, j'entends une voix, une voix robotique.

— « Bonjour, maître. »

— « Coucou, Z. »

Je reste sans voix, bouche bée. Cette machine, qui n'était qu'un tas de ferraille, a maintenant quatre pattes en fer, comme des grandes lames, et son corps forme un carré.

— « Mais... mais... c'est quoi ce délire ? »

— « Merde, ouais, je sais, » répond-il.

— « Attends, attends une minute. Tu comptes faire quoi avec cette machine pour aider la ferme ? T'as mis des lames pour créer ses jambes, mais ça va pas ! »

— « T'inquiète pas pour ça, il obéit qu'à ma voix. Et pour ce qui est de sa fonctionnalité, elle peut faire ce que tu fais mille fois plus vite. »

Complètement sous le choc, je reste immobile en observant la machine. Je m'approche pour la regarder de plus près, mais je suis éblouie. Partout, c'est de l'or.

— « Alors, là, parmi toutes les choses que t'as pu inventer, celle-là, je te tire mon chapeau et ma révérence... et ça, tu peux dire de ma bouche que c'est extraordinaire. »

— « Tout le plaisir est pour moi, Milady, » dit-il avec un sourire, fier, presque aux larmes.

Deux heures se sont écoulées. J'ai décidé d'aller faire un tour avec mon chien pour dégourdir mes jambes. Je pense aussi que Salomon a besoin de sport.

En me promenant autour de la ferme... ah oui, un trou perdu, il n'y a rien aux alentours à partir de dix kilomètres. Je pense à ma mère tout au long de ma vie. Depuis qu'elle est partie, je ne fais que penser à elle. À 18 ans, elle m'a donné une clé que je porte en pendentif. Jamais je ne l'enlève. Je me lave dehors et mange avec...

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ET MeeRDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant