ET MeeRDE

Ma vrai vie commece

Cher journale

Je crois que je perds la tête. Cette journée était déjà étrange, mais là, c'est le sommet.

Après le cours de sport, Marie et moi étions dans les vestiaires. Elle, comme toujours, pleine d'énergie et un grand sourire aux lèvres, m'a proposé de me raccompagner :
— "Je te ramène chez toi, Tiff, ça va plus vite comme ça !"
Sans réfléchir, j'ai décliné :
— "Non, t'inquiète, c'est trop loin."
Marie m'a regardée un instant, son sourire s'estompe un peu :
— "T'es sûre que ça va ? Par rapport au sport, je veux dire... t'as l'air épuisée."
J'ai haussé les épaules, essayant de cacher mon malaise :
— "Je suis juste fatiguée de la journée, c'est tout."

Et puis, tout à coup, elle m'a fixée d'un air surpris, comme si elle découvrait quelque chose pour la première fois :
— "Attends... tes yeux brillent. C'est bizarre, je n'avais jamais remarqué ça avant."
Je suis restée figée. Mes yeux ? . Ça m'a perturbée, et surtout, ça m'a fait penser à Eliott. Il y avait eu ce moment étrange où j'avais senti son regard insistant, à à plusieurs reprises, et j'avais remarqué, cette étincelle .comme s'il voyait quelque chose en moi. Marie venait de remarquer cette même chose, et ça m'a mis mal à l'aise.

Je n'ai rien dit de plus. J'ai pris mon vélo et je suis partie. En pédalant, la pluie a commencé à tomber doucement, et mes pensées tournaient en boucle. Qu'est-ce qu'elle avait vu dans mes yeux ?

Et puis, forcément, avec la pluie, je me suis pris une chute. . En ramassant mon casque tombé par terre, j'ai soudain vu... ses chaussures. Eliott. Encore lui. J'ai levé les yeux vers lui, et mon cœur a fait un bond. Sans pouvoir me retenir, j'ai lâché, un peu trop brusquement :

— "Qu'est-ce que tu fais là ?!"

Il ne m'a pas répondu tout de suite. Ses cheveux trempés, sa respiration rapide... il semblait complètement absorbé, comme s'il était ailleurs. Puis, sans prévenir, il s'est approché, et avant que je comprenne ce qui se passait, il m'a embrassée.

Je n'ai même pas eu le temps de réagir. J'aurais voulu le repousser, mais quelque chose en moi m'en empêchait. C'était comme si ce moment, aussi insensé soit-il, était inévitable. J'ai ressenti cette sensation étrange, celle qui revient chaque fois qu'il est près de moi. C'était intense, incontrôlable, comme si tout mon corps le voulait.

Le baiser a duré... je ne sais pas combien de temps. C'était fou. Puis, il s'est écarté brusquement, l'air complètement paniqué :
— "Je suis désolé... je n'aurais pas dû faire ça." Il a balbutié, les yeux fuyants. "Je dois m'éloigner de toi."

Et avant que je puisse dire quoi que ce soit, il est parti en courant sous la pluie, sans même se retourner. J'étais là, encore sous le choc, le souffle court. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Et surtout... pourquoi ? Marie avait vu quelque chose en moi. Eliott aussi. Mais moi... je ne comprends rien.

Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Je suis enfin rentrée chez moi, complètement trempée et épuisée de cette journée interminable. Dès que j'ai franchi la porte, je suis tombée sur ce grand miroir juste derrière. Et là... je me suis arrêtée net.

Je me suis observée, vraiment regardée, comme si je me voyais pour la première fois. Mes cheveux crépus, si longs qu'ils m'arrivent jusqu'aux fesses. Ma peau, si foncée qu'elle semble presque briller, et ces petites taches de rousseur parsemées sur mon nez. Mon piercing dans la narine.Mais ce n'est pas ça qui m'a mes yeux!!!

Il y avait une petite lumière, un éclat... comme une étoile filante dans mes pupilles. Je me suis frotté les yeux, pensant que c'était la fatigue ou peut-être la pluie, mais non. Elle était encore là. Et là, j'ai commencé à paniquer.