Vacances imprévus et mérités

7 0 0
                                    

Il s'était une nouvelle fois endormi là bas.

Ce fut la première chose qui vint à l'esprit de Seijurô (anciennement Akashi) Furihata lorsqu'il ouvrit les yeux, pour apercevoir un carton posé contre le mur blanc de la chambre.

Il ne fit pas attention au livre - il avait dû le faire tomber quand il s'était laissé emporter par le sommeil - pour récupérer la veste de costume qui avait glissé lorsqu'il s'était assis. Il en huma longuement le parfum terreux qu'il aimait tant, touché par le geste tendre de son compagnon.

Si Kouki avait toujours été attentionné avec lui, son attitude s'était amplifié quand ils avaient appris pour sa grossesse, quelques mois plus tôt.

Il laissa échapper un petit rire en sentant les petits coups que mettait leur progéniture, comme si elle savait qu'il tenait un vêtement appartenant à son père.

« Je sais, je sais... murmura-t-il, en caressant affectueusement son ventre rond. Nous allons le chercher, ne sois pas si impatiente. »

Il se dégagea du nid - composé de couvertures, coussins et de vêtements empruntés de son mari - fait tel quel dans la future chambre de sa petite intruse, et son lieu de sieste préféré du moment.

Il se leva avec plus de difficulté qu'il ne l'aurait cru, grimaça à la sensation de tiraillement qu'il eut au creux de son dos, un des petits inconvénients causé par la grossesse. Inconvénient qui avait conduit à l'obliger à être alité pour ne risquer d'éventuels complications depuis déjà trois semaines.

Malheureusement, les conséquences de ce repos forcé s'étaient répercutés en premier lieu sur Kouki, à qui son père avait proposé – lire obliger – de le remplacer durant son arrêt. Seijurô ne comptait plus les fois ou son compagnon avait dû rentrer plus tard, travailler même durant ses congés pour satisfaire un tant soit peu son beau-père.

Et il savait que ça avait été le cas, ce jour-là également, vu ce qu'il aperçut une fois arrivé au salon.

Son cœur se tordit en voyant l'Alpha affalé sur leur canapé, profondément endormi, avec des cernes creusant son visage. Un tas de dossier était posé sur la table basse à côté d'un ordinateur portable, dont l'écran était en veille, ainsi qu'une tasse de café à moitié vide.

Sa mine se renfrogna instinctivement, n'aimant guère que son mari soit en si mauvais état.

« Ça ne peut plus durer, il a vraiment exagéré ! »

Il alla allumer la bouilloire pour se préparer une tisane, ne voulant pas tergiverser plus longtemps sur sa décision. Puis il récupéra les affaires le temps que sa boisson soit prête, dans la plus grande discrétion, espérant que ses gestes ne perturbe pas le repos du châtain.

〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️〰️

Kouki se frotta lentement les yeux, pas complètement sorti de son sommeil, tira machinalement sur la couette qui lui couvrait le corps. Puis il réalisa avec horreur en voyant l'heure affiché - presque deux heures du matin - sur l'unique horloge accroché au mur...

« Mince ! Je me suis endormi ! »

Il se releva et se rattrapa de justesse au canapé pour ne pas chuter, quand il vit que la table basse – son bureau temporaire – était vide.

« Où sont les dossiers et l'ordinateur ! Et mon café !? »

Il se dégagea prestement de la couverture – il ne se rappelait pas l'avoir utilisé pourtant ? – craignant d'avoir tout fait tomber. Nul doute qu'il risquait des ennuis, s'il abîmait ne serait-ce qu'une feuille...

Le petit salon de l'écriture : les histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant