POV: Todoroki
Le soleil d'automne baignait les couloirs du lycée Yuei d'une lumière douce, presque apaisante, contrastant avec le tumulte intérieur qui régnait dans l'esprit de Todoroki. Assis sur un banc à l'extérieur, les mains posées sur ses genoux, il paraissait calme, presque impassible, comme à son habitude. Mais à l'intérieur, c'était un tout autre monde. Son cœur battait lourdement contre sa poitrine, comme s'il menaçait de briser son calme légendaire.
Izuku, assis à côté de lui, le regardait d'un air compatissant, conscient du poids qui pesait sur les épaules de son ami.
— Tu es sûr de vouloir le faire aujourd'hui ? demanda doucement Izuku. Tu sais, c'est normal d'être nerveux... Mais si tu te sens prêt, je suis sûr que ça se passera bien.
Todoroki détourna son regard vers l'horizon, les mains légèrement tremblantes. Cela faisait des semaines qu'il hésitait. Des semaines qu'il se battait intérieurement avec ces sentiments qu'il avait tant essayé d'ignorer, mais qui refusaient de disparaître. Chaque fois que son regard se posait sur Bakugo, une chaleur brûlait dans sa poitrine, une chaleur qu'il ne pouvait plus ignorer.
— Je n'ai jamais été aussi sûr de quelque chose, répondit-il d'une voix calme mais ferme. Mais... et s'il me rejette ? Je ne sais même pas comment il réagira. Peut-être qu'il va... se moquer de moi, ou pire.
Izuku sourit faiblement, essayant de rassurer son ami.
— Katsuki est compliqué, c'est vrai. Mais... tu ne sauras jamais s'il partage tes sentiments tant que tu ne lui auras pas parlé. Il te respecte plus que tu ne le penses, Shoto. Et s'il te rejette... au moins, tu n'auras aucun regret.
Todoroki hocha la tête, tentant de se convaincre. Izuku avait raison, il devait le faire. C'était la seule façon de savoir. Sans un mot de plus, il se leva, les yeux déterminés. Izuku resta en retrait, le laissant affronter seul ce moment.
**Quelques minutes plus tard, dans la cour du lycée...**
Il marchait d'un pas mesuré, chaque mouvement soigneusement contrôlé. D'apparence, il était comme toujours : impassible, presque glacial. Pourtant, à l'intérieur, une autre réalité se déroulait. Chaque pas le rapprochait de Bakugo, et plus il s'approchait, plus son cœur battait à un rythme frénétique, une chaleur dévorante venant contraster avec le froid qui habitait normalement son corps.
« Pourquoi est-ce si difficile ? », pensa-t-il en passant une main dans ses cheveux bicolores. Il avait affronté des villains terrifiants, survécu aux entraînements les plus éprouvants, mais avouer ses sentiments... cela lui semblait être l'épreuve la plus insurmontable de toutes.
Il se remémora la conversation qu'il avait eue avec Izuku plus tôt dans la journée. **"Il te respecte plus que tu ne le penses"**, avait dit Izuku. Ce simple encouragement l'avait poussé à prendre la décision de tout avouer. Depuis des semaines, ces sentiments grandissaient en lui, incontrôlables, et à chaque regard échangé avec Bakugo, l'incertitude se transformait peu à peu en certitude. C'était de l'amour. Aussi improbable que cela puisse paraître, il était tombé amoureux de Katsuki Bakugo.
En arrivant dans la cour principale, Todoroki aperçut enfin le groupe de Bakugo. Celui-ci riait bruyamment avec ses amis – Kirishima, Kaminari, Mina. Son rire rugueux résonnait, transportant cette énergie explosive que Todoroki lui connaissait si bien. Mais aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, ce rire, habituellement agaçant, semblait provoquer un nœud douloureux dans son estomac.
Todoroki inspira profondément et s'approcha. Chacun de ses pas résonnait dans sa tête, chaque battement de son cœur devenant de plus en plus fort. Lorsqu'il atteignit le groupe, le monde sembla s'arrêter. Le silence s'abattit sur eux, comme si tout le monde attendait quelque chose.
— Eh, c'est pas Shoto ? Qu'est-ce qu'il fait là ? lança Mina avec curiosité, brisant la tension.
Tous les regards se tournèrent vers Todoroki, mais lui ne voyait que Bakugo. Ce dernier leva les yeux vers lui, un sourcil arqué, visiblement surpris.
— T'as un problème, Shoto ? demanda Bakugo, son ton tranchant et légèrement provocateur.
Todoroki resta silencieux un moment. Il ne savait pas par où commencer, ni même comment trouver les mots justes. Il voulait être seul avec Bakugo, loin de tous ces regards, mais il savait que Bakugo ne le lui permettrait pas.
— Bakugo... je dois te parler, dit-il finalement, sa voix maîtrisée malgré les battements furieux de son cœur.
Bakugo haussa les épaules, un sourire amusé sur le visage.
— Parle ici. Quoi que ce soit, tu peux le dire devant eux, non ? rétorqua-t-il, son regard défiant.
Todoroki jeta un coup d'œil aux amis de Bakugo. Kirishima le regardait avec un mélange de curiosité et de bienveillance, tandis que Kaminari et Mina semblaient plus perplexes. Mais cela n'avait plus d'importance. Il ne pouvait plus reculer maintenant. Il avait fait tout ce chemin, il devait aller jusqu'au bout.
Son cœur battait si fort qu'il avait l'impression que tout le monde pouvait l'entendre. Il prit une profonde inspiration, et ses lèvres formèrent les mots qu'il avait tant redouté de prononcer.
— Bakugo... je t'aime.
Le silence qui suivit fut assourdissant.
Le visage de Bakugo se figea dans une expression de surprise pure, ses yeux écarquillés fixant Todoroki comme s'il n'était plus certain de ce qu'il voyait. Un rire nerveux échappa à Kaminari, tandis que Mina clignait des yeux, ne sachant visiblement pas comment réagir. Kirishima, quant à lui, ne semblait pas pouvoir détourner les yeux de Bakugo, attendant sa réaction.
Todoroki sentait la tension monter dans l'air, chaque seconde semblant durer une éternité. Il s'était exposé, vulnérable, quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant. Son cœur battait toujours aussi fort, mais cette fois, une sensation de froid envahissait ses veines, comme si son alter lui-même réagissait à cette nouvelle incertitude.
Puis, le rire de Bakugo éclata. Un rire fort, presque cruel.
— Attends, attends, t'es sérieux là, Todoroki ? lança-t-il, secoué par l'hilarité. Toi, amoureux de moi ? Arrête tes conneries !
Le choc traversa Todoroki comme un coup de poignard. Ce n'était pas une simple moquerie. C'était un rejet, brutal, dévastateur. Bakugo riait encore, et ses amis ne tardèrent pas à le suivre, leurs rires résonnant comme des coups de massue dans la tête de Todoroki.
Il aurait dû s'y attendre. Comment avait-il pu imaginer un instant que Bakugo pourrait répondre à ses sentiments ? Et pourtant, malgré la douleur qui montait, Todoroki se força à rester impassible, à ne rien montrer de ce qu'il ressentait. Il se tenait droit, le visage froid comme la glace.
— T'es vraiment un idiot, ajouta Bakugo en reprenant son souffle. Sérieusement, je sais pas ce qui t'a pris, mais c'est ridicule. Désolé, mais j'ai pas le temps pour ce genre de bêtises.
Chaque mot frappait Todoroki avec une violence qu'il n'avait pas prévue. Mais au lieu de répondre, il tourna simplement les talons. Il ne voulait pas montrer sa douleur, il ne voulait pas leur donner ce pouvoir sur lui. Pas ici. Pas maintenant.
En s'éloignant, il pouvait encore entendre les rires derrière lui. Son visage était une façade parfaite, un masque de glace, mais à l'intérieur, son cœur était en flammes, consumé par la honte et la douleur. Il marcha, chaque pas le ramenant à l'éloignement, là où il pourrait enfin laisser tomber ce masque.
Mais même alors qu'il s'éloignait, une seule pensée lui traversait l'esprit : "Pourquoi... pourquoi Bakugo ?"
suite du chapitre 1 : Le Refus de l'Évidence
Vous ne serez pas déçu.^^
VOUS LISEZ
Entre Deux Mondes
FanfictionAprès plusieurs mois passés au lycée Yuei, Todoroki Shoto décide enfin de faire face à ses véritables sentiments pour Bakugo Katsuki, malgré leur rivalité constante et leurs provocations incessantes. Poussé par son ami Izuku, Todoroki confesse publi...