Chapitre 2: La Confrontation du Silence

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POV : Bakugo

Assis à sa place, il croisa les bras et fixa l'horloge avec impatience, comme si les aiguilles qui tournaient pouvaient lui faire oublier ce qu'il ressentait vraiment. Pourtant, quelque chose clochait, et il le savait. L'agitation qui bouillonnait en lui n'était pas seulement due à son caractère explosif habituel. C'était autre chose. Quelque chose qu'il ne voulait pas vraiment nommer.

Le professeur entra, et la classe se mit au travail. Mais pour une fois, Bakugo ne réussissait pas à se concentrer. Son regard dérivait malgré lui vers la chaise vide de Todoroki. "Où est cet idiot ?", pensa-t-il, une pointe d'agacement traversant son esprit. "Todoroki n'est jamais absent... encore moins après un coup comme ça."

Il sentait des regards furtifs se poser sur lui, surtout ceux de Kirishima et de Kaminari, assis non loin. Ils n'avaient rien dit, mais Bakugo pouvait sentir la tension dans l'air. Personne n'osait le confronter directement, probablement parce qu'ils avaient vu la façon dont il avait réagi tout à l'heure avec Todoroki.

Mais cette chaise vide, le silence qui pesait sur la classe... tout cela l'énervait. Pas parce qu'il se sentait coupable, du moins c'est ce qu'il se disait. Mais parce qu'il ne comprenait pas pourquoi Todoroki, avec sa fichue maîtrise de soi et son expression impassible, l'avait mis dans une telle position. Lui, Katsuki Bakugo, n'avait jamais demandé à recevoir ce genre de déclaration en public.

La voix monotone du professeur continuait en arrière-plan, mais Bakugo n'entendait plus rien. Il ne pouvait s'empêcher de repasser la scène dans sa tête. Le moment où Todoroki avait dit ces mots : "J'ai des sentiments pour toi." C'était ridicule. Il s'était senti attaqué, pris au dépourvu, et sa réponse instinctive avait été de se protéger. C'est pour ça qu'il avait ri. C'est pour ça qu'il l'avait rejeté avec cette arrogance.

"Pourquoi a-t-il fait ça devant tout le monde ?" Bakugo serra les poings sous la table, son corps entier tendu. Il se répétait cette question encore et encore. Pourquoi lui, et surtout, pourquoi de cette façon ? Comme si Todoroki s'était joué de lui.

Mais cette chaise vide... cette absence commençait à peser plus lourd que le rejet lui-même.

Il tourna les yeux vers la porte de la salle de classe, s'attendant presque à voir Todoroki franchir le seuil à tout moment, comme si de rien n'était, le visage impassible. Mais il n'arrivait pas. Il n'arriverait pas.

L'heure tournait, et Todoroki ne revenait toujours pas. "Merde." La culpabilité commençait à poindre, discrète, sournoise. Bakugo sentait son cœur s'emballer à mesure que la classe se vidait pour la pause de midi. Il était seul à sa table, plongé dans ses pensées. Plus il repensait à la scène, plus il réalisait qu'il n'avait pas seulement blessé Todoroki. Il l'avait humilié. Devant tout le monde. Et c'est exactement ce qu'il aurait détesté que quelqu'un lui fasse.

— Tsss, quel idiot, marmonna-t-il pour lui-même, le front appuyé contre sa main.

Il n'aimait pas ce sentiment qui montait en lui. Ce n'était pas de la colère cette fois. C'était quelque chose de plus profond, de plus insidieux. Un poids dans la poitrine. "Pourquoi je me prends la tête avec ça, sérieux ?"

Mais la réalité était simple : Todoroki avait disparu, et Bakugo le savait, quelque chose n'allait pas. Ça n'allait pas, parce que ce silence, cette absence prolongée, ce n'était pas seulement le signe de quelqu'un qui avait décidé de sécher les cours pour se changer les idées. C'était autre chose.

Une part de lui voulait ignorer cette intuition. "Il va bien." Mais une autre part, la plus honnête, savait que s'il laissait ça traîner, les choses pourraient empirer. Et c'était bien la dernière chose qu'il voulait, même s'il ne savait pas encore pourquoi ça le concernait autant.

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