Entre Deux Mondes

chapitre 4 : (suite)

Le sourire du faux Bakugo s'effaça, son visage prenant une expression indéchiffrable. Il pencha la tête, comme s'il ne comprenait pas pourquoi Todoroki refusait ce monde parfait. Pourtant, il resta silencieux, un léger froncement de sourcils marquant son incompréhension.

Todoroki, lui, sentait son cœur battre fort. Ce n'était pas seulement l'illusion de sa famille réunie et heureuse qui l'appelait, mais cette version parfaite de Bakugo, douce et apaisée, qui semblait être tout ce qu'il avait rêvé. Cependant, une part de lui se rebellait contre cette perfection ; il savait que cela manquait de substance, de vérité.

Le faux Bakugo s'approcha, posant une main légère sur l'épaule de Todoroki.

— Shoto, tu te bats toujours contre toi-même, chuchota-t-il d'une voix étrangement calme. Pourquoi ne pas accepter enfin ce bonheur ? Oublie ce qui te fait souffrir...

Todoroki recula de quelques pas, secouant la tête pour repousser cette voix qui tentait de l'envelopper. La douceur inhabituelle de Bakugo, même si séduisante, le dérangeait ; il y manquait quelque chose, une étincelle, un contraste. Le vrai Bakugo n'aurait jamais usé de paroles douces pour l'apaiser. Il se serait battu, il aurait crié, mais il aurait été réel.

— Je sais ce que tu es, murmura Todoroki, fixant l'illusion droit dans les yeux. Tu n'es pas lui. Tu n'es pas Bakugo.

Pour la première fois, l'expression du faux Bakugo se brisa. Il parut hésiter, comme si une faille s'était ouverte en lui. Mais, rapidement, il retrouva son sourire et tenta une dernière fois de convaincre Todoroki.

— Ce monde est fait pour toi, Shoto. Tu n'as pas besoin de retourner là-bas. Reste avec moi, avec eux, ajouta-t-il en désignant sa famille derrière lui, qui observait la scène avec des sourires figés.

L'image de sa mère, de Touya, de toute cette famille parfaite semblait l'implorer du regard. Leurs sourires chaleureux lui rappelaient tout ce qu'il avait perdu et tout ce qu'il n'avait jamais eu. Sa gorge se serra, son cœur se déchirant presque entre ce bonheur factice et la réalité.

— Mais ce n'est pas réel... Ce que je ressens pour lui, lui seul peut le faire naître en moi, et ce n'est pas quelque chose que je veux perdre dans une illusion, répondit Todoroki d'une voix ferme.

Alors que sa voix résonnait, le décor autour de lui sembla vaciller légèrement. Une ombre passa sur le visage du faux Bakugo, comme si ses mots avaient ébranlé les fondations de ce monde. La silhouette de Bakugo, ainsi que sa famille, commencèrent à fléchir, à trembler comme un mirage sous la chaleur.

Todoroki prit une profonde inspiration, sentant que son désir de vérité, malgré toute la douleur qu'elle contenait, lui redonnait peu à peu le contrôle. Il se tenait droit, prêt à affronter ce qui l'attendait dehors, même si cela signifiait abandonner ce monde si beau en apparence.

POV : Bakugo 

Dans le monde réel, Bakugo était tendu, son regard dur fixé sur la porte de la salle d'interrogatoire où les héros discutaient encore des détails de l'opération à venir. Ses doigts tapotaient frénétiquement contre son bras, signe de son impatience et de sa frustration grandissante. L'attente devenait insupportable. Cela faisait des jours que Todoroki avait disparu, et chaque minute qui passait sans information le rendait plus nerveux.

Izuku, qui se tenait à ses côtés, jeta un coup d'œil inquiet à son ami. Malgré le silence de Bakugo, Izuku percevait la tempête qui grondait en lui. Depuis le rejet brutal et le départ de Todoroki, il avait senti que quelque chose s'était brisé chez Bakugo, quelque chose qu'il n'était pas prêt à admettre.

— Ils vont bientôt nous donner le feu vert, murmura Izuku, essayant de rassurer Bakugo.

Bakugo serra les poings, ses articulations blanchissant sous la pression.

— Ça fait des jours qu'ils disent ça. "Bientôt", "en attente", "on n'a pas assez d'informations". On pourrait déjà être là-bas, en train de lui arracher des réponses au lieu de... traîner ici.

Izuku hocha la tête, partageant son inquiétude. Ils avaient dû se plier aux règles strictes mises en place par les pro-héros, des règles que Bakugo n'acceptait que parce qu'il n'avait pas le choix.

Finalement, la porte s'ouvrit, et l'un des héros entra. C'était Hawks, qui s'avança vers eux avec son habituel calme. Son expression sérieuse indiquait qu'il avait enfin des nouvelles.

— On a réussi à soutirer des informations plus précises du villain, annonça Hawks en croisant les bras. Il a confirmé que Todoroki est piégé dans une dimension créée par son alter, et que pour accéder à cette dimension, il faut utiliser l'alter directement. Mais...

Hawks s'arrêta un instant, son regard se durcissant. Bakugo, ne supportant plus la tension, intervint brusquement.

— "Mais" quoi ? Il faut combien de temps avant qu'on puisse aller le chercher ?

— Le villain a précisé que l'illusion est instable et peut s'effondrer. Chaque jour passé dans cette dimension risque d'altérer la mémoire de Todoroki. S'il reste trop longtemps, il pourrait oublier qui il est réellement, ainsi que ses attaches dans le monde réel.

Cette révélation s'enfonça comme un coup de couteau dans le cœur de Bakugo. L'idée que Todoroki puisse être perdu pour toujours dans cette illusion, oubliant même qui il était, le rendait fou. Il n'avait jamais imaginé qu'une simple illusion pourrait poser un tel danger.

— Qu'est-ce qu'on attend alors ? s'énerva Bakugo. Si on sait comment y entrer, je suis prêt. Faites-moi entrer là-dedans, maintenant !

Hawks posa une main ferme sur son épaule, le forçant à le regarder dans les yeux.

— Je comprends ton impatience, Bakugo, mais il y a des risques. L'alter du villain pourrait réagir différemment à toi, il pourrait te manipuler de la même manière qu'il manipule Todoroki.

Bakugo fixa Hawks, ses yeux brillants de détermination.

— Peu importe. Il est là-dedans à cause de moi. S'il a commencé à oublier le monde réel, je suis le seul à pouvoir lui rappeler ce qu'il laisse derrière lui.

Izuku, touché par la détermination de Bakugo, posa une main sur son épaule pour le soutenir.

— Je te soutiens, Kacchan. Je sais que tu peux réussir. Et quoi qu'il arrive, on sera là pour te sortir de là aussi.

Bakugo hocha la tête, appréciant leur soutien sans le montrer. Sa résolution était inébranlable, et rien ne l'empêcherait de ramener Todoroki.

( dans le prochain chapitre bakugo entre dans le monde de todoroki , bonne lecture ).