Chapitre 3 (suite)Le Débat

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POV : Todoroki 

Les jours passaient, ou du moins, c'est ce que Todoroki percevait dans ce monde étrange. Il ne savait plus vraiment combien de temps il avait passé ici. Tout semblait couler si naturellement, sans heurts, comme une rivière tranquille. La douleur qu'il ressentait avant de pénétrer dans cette illusion s'était estompée, remplacée par un calme presque trop parfait.

Depuis ce dîner où il avait retrouvé sa famille réunie, il avait commencé à passer plus de temps avec Bakugo. Mais ce Bakugo n'était pas celui qu'il connaissait. C'était un Bakugo différent, presque opposé à celui du monde réel. L'agressivité, la colère, la rivalité – tout ce qui définissait le garçon blond dans la vraie vie semblait avoir disparu. À la place, il y avait quelqu'un de calme, d'ouvert, voire affectueux.

Un après-midi, après avoir passé du temps avec sa famille, Todoroki et Bakugo décidèrent de se promener dans les vastes jardins qui entouraient la demeure. Le ciel était toujours d'un bleu impeccable, les fleurs toujours en pleine floraison, sans jamais faner. Ils marchaient côte à côte, et le silence qui les accompagnait était apaisant, non pas tendu comme cela l'aurait été dans la réalité.

— T'as l'air perdu dans tes pensées, dit Bakugo d'une voix tranquille, brisant le silence.

Todoroki tourna la tête vers lui. Ce Bakugo lui souriait légèrement, les mains dans les poches, sans aucune trace de la dureté habituelle dans ses traits.

— Un peu, répondit Todoroki. C'est juste que... tout semble si... facile ici.

— Pourquoi ça devrait être compliqué ? C'est comme ça que la vie devrait être, non ? lui répondit Bakugo en haussant les épaules, comme si cela allait de soi.

Todoroki fronça les sourcils. Ce Bakugo semblait presque insouciant, comme s'il n'avait jamais connu le moindre conflit. Cela le déstabilisait. Il ne savait pas comment agir face à cette version de lui. D'une certaine manière, il avait l'impression de découvrir un autre côté de Bakugo, un côté qu'il n'avait jamais imaginé.

Ils continuèrent à marcher jusqu'à atteindre un petit étang. Bakugo s'assit sur l'herbe, invitant Todoroki à le rejoindre. Il s'assit à ses côtés, observant l'eau calme qui reflétait parfaitement le ciel. Tout ici était paisible. Trop paisible, peut-être.

— Tu sais, Shoto, tu devrais arrêter de penser autant, dit soudain Bakugo, en fixant l'horizon.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Todoroki, le regard curieux.

— Tout ce qu'il te faut est juste là. Pourquoi est-ce que tu cherches toujours des complications ? Regarde autour de toi, tout est parfait. Ta famille est là. Tu n'as plus rien à prouver. Et moi... je suis là aussi. Avec toi.

Ces derniers mots frappèrent Todoroki plus qu'il ne l'aurait voulu. "Je suis là aussi." Il tourna la tête pour observer Bakugo. Son expression était sincère, ses yeux brillants de quelque chose de chaleureux, presque d'intime.

— Et qu'est-ce que tu fais ici ? répliqua Todoroki, plus en blague qu'en défi.

Bakugo laissa échapper un petit rire, léger et détendu, loin du rire explosif et moqueur qu'il connaissait dans le monde réel.

— Je suis là pour toi, bien sûr. Je suppose que je t'ai toujours suivi d'une manière ou d'une autre. Et ici... tout semble plus simple entre nous, non ?

Todoroki sentit son cœur se serrer à ces mots. Il ne pouvait pas nier que ce Bakugo avait une certaine allure. Ce côté doux, cette proximité qu'il n'avait jamais connue auparavant le troublait plus qu'il ne voulait l'admettre. Mais il ne pouvait s'empêcher de se demander : est-ce que ce Bakugo existait vraiment ? Ou était-ce simplement une projection de ses désirs ?

Entre Deux MondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant