𝟗 • 𝐋'𝐞𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫

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7 mars,
14h35,
Venice Beach,
Los Angeles.


Alistair.

J'essuie la sueur de mon visage avec le bas de mon t-shirt. Le soleil timide de ce mois de mars permet tout de même d'avoir une température ambiante agréable. Depuis plusieurs heures déjà, je m'entraîne au basket, la seule chose dans laquelle je suis bon. Je passe mes journées sur ce terrain de basket qui longe la plage de Venice Beach. Entre les matchs improvisés avec des joueurs amateurs et les séances d'entraînement que je reproduis, le temps passe plutôt vite finalement.

Ça va faire deux semaines que j'ai parlé avec Maggy en espérant que les choses changeraient pour moi. Mais je suis bien forcé de constater que mon plan n'a pas fonctionné. Après de longues négociations avec Malik, nous avons décidé de laisser tomber l'idée de faire de la vie de la jeune femme un enfer. Elle n'a pas à payer pour mes erreurs stupides.

Mon équipe me manque, l'adrénaline d'avant-match aussi. Je passe la plupart de mes journées seul avec mon ballon de basket. Parfois Malik me rejoint après ses cours pour qu'on s'entraîne ensemble. Heureusement que mon meilleur ami me raconte les dernières actualités du campus pour me changer les idées, sinon je commencerai à broyer du noir.

Je donnerais tout ce que je possède, même ma Ford Mustang, pour pouvoir réintégrer mon cursus et le championnat universitaire.

Je balaie rapidement mes pensées quand mon adversaire de la journée échappe le ballon, me donnant l'occasion de creuser un peu plus l'écart de points entre lui et moi.

Je fais rebondir plusieurs fois le ballon pour me donner le temps de réfléchir à mon attaque. Puis je me lance. Je prends de l'élan et je dépasse sans difficulté mon adversaire. Je me rapproche de plus en plus de panier. Dans un mouvement fluide, je prends appuie sur ma jambe et je décolle du sol. Je sens mes muscles se tendre, la puissance du saut m'envoie au-dessus du cercle. Le ballon fermement maintenu dans ma main, je l'élève, bras tendu, prêt à l'abattre sur le cercle.

Tout en accompagnant mon mouvement, je me suspends au panier sous les applaudissements des spectateurs de fortune. Ma sueur me brule les yeux mais un sourire s'étire sur mes lèvres. Même si le goudron a remplacé le parquet lustré du pavillon Pauley, je prends toujours autant de plaisir à faire des dunks.

Je lâche mes mains et atterrit au sol avec souplesse. Mon adversaire a récupéré le ballon et me tend sa main pour que je le checke.

— C'est tout pour aujourd'hui, mec ! Il faut que j'aille chercher mon petit frère et ma petite sœur à l'école cet après-midi. Mais on se voit demain ? Même heure ? Demandé-je en rassemblant mes affaires.

— Pas de soucis, c'est toujours un plaisir de se faire battre à plat de couture. Me répond l'homme dont j'ai oublié le prénom, en rigolant.

Je le salue une dernière fois, puis je me dirige vers le parking où j'ai laissé ma voiture. Dans la boîte à gants, je récupère mon téléphone. Malgré mes essais, l'écran reste noir. Je n'ai plus de batterie. Je soupire, je voulais envoyer un message à Malik pour qu'il vienne à la maison en sortant des cours. Je balance mon portable sur le siège passager et je m'insère dans le trafic.

Quand je me présente dans l'encadrement de porte de la classe d'Amaya, ma petite sœur m'offre, même s'il lui manque une dent, un sourire resplendissant. Une chaleur agréable se répand dans ma cage thoracique, Amaya est vraiment mon rayon de soleil. Je salue sa maîtresse et je m'accroupie en ouvrant les bras pour accueillir ma petite sœur. Son petit corps blotti contre le mien, je plonge mon visage dans son petit cou. Après ma mère, elle est la femme la plus importante de ma vie.

Garder le silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant