Sa Majesté se devait de chasser mais elle répugnait cela. Bien souvent, les jours de chasse, elle feignait d'être souffrante. Ce rôle essentiel qu'il fallait assumer dans sa fonction était pourtant capital.
Maintes fois, il fit semblant d'y prendre plaisir, c'est dire s'il savait jouer la comédie. D'ailleurs, il allait même jusqu'à pleurer lorsqu'il ne pouvait y assister.
Les hennissements, les aboiements de la meute, les cris des veneurs et invités, toute cette excitation pour mettre à mort un animal l'horrifiait.
Ainsi un beau jour de chasse, Hubert, s'évanouit dans la nature.
Après une longue suite de pensées, il murmura ces mots :
- Où suis-je ? Comment diable suis-je ici? Que m'est-il donc arrivé ? Je n'entends plus ces bruits qui me font peur mais l'écho d'un ruisseau, le chant d'un oiseau, le vent dans les feuilles.
A cet instant, un cerf se montra et lui répondit :
- Vous êtes chez moi, dans mon domaine. Détendez-vous, vous ne risquez rien. Je suis un roi comme vous.
- Comme moi ?
- Oui, comme vous. Admirez ma couronne de bois. Touchez comme ils sont doux et grands.
Sa Majesté osa, tendit le bras et toucha les cors. Émerveillé, il parla en souriant :
- Vous possédez un charisme indéfinissable, jamais je n'arriverai à votre hauteur, vous me fascinez.
Le cerf, ma foi, pas peu fier, réagit à cela :
- Je vais vous donner ma force, ma virilité et vous chasserez. Quand vous vous réveillerez, vous remonterez sur votre cheval et vous ferez votre devoir de roi.
La vraie noblesse est d'être supérieur à celui que vous avez été auparavant.
