Chapitre 5 : Entre rêve et réalisme

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Je voulais lancer mon propre business, être ma propre patronne, créer des emplois, inspirer des africains à travers le monde. Il fallait que je me lance comme Paul et comme ma mère.

Contrairement à mon père, ma mère n'avait jamais aimé le salariat. Elle détestait les ordres. Je tiens sans doute ça d'elle. A cette époque, elle était coiffeuse et je me faisais de l'argent de poche en l'aidant. Ces sous me permettent d'assister à des conférences sur l'entrepreneuriat. La plupart du temps j'y vais avec Arold. Normal, c'est mon meilleur ami.

D'ailleurs, je suis de plus en plus sûre que nous finirons nos jours ensemble. On s'entend trop bien ! Alors je n'ai plus aucune barrière avec lui. Il me fait découvrir les plaisirs de la chair et j'adore ça.

Pendant que je pense à la dernière nuit que nous avons passée ensemble, la sonnerie de mon téléphone me ramène à la réalité.

- Allô ?

- Je suis bien en ligne avec Mlle. Ange Kithio ?

- Oui. A qui ai-je l'honneur s'il vous plaît ?

- Naomi Takam, de Industrial Master. Je vous appelle car votre candidature a été retenue pour le poste de technicocommercial chez nous. Pouvez-vous vous rendre dans nos locaux demain à 14h ?

- Où sont situés vos locaux ?

- Immeuble Oasis près de Douala Bercy.

- C'est noté Madame. Je serai là.

J'ai le cœur qui bat à la chamade. Un emploi ? Je n'en espérais pas un. Mais l'entrepreneuriat n'était pas facile Pour moi, c'était l'occasion d'amasser de l'argent en attendant de solidifier mon projet.

J'informe mon père et comme d'habitude il me donne les meilleurs conseils pour me démarquer durant l'entretien. Qu'est-ce que je ferais sans lui ?

Je fais aussi quelques recherches au cas où il aurait omis quelques points.

J'ai du mal à trouver le sommeil la nuit, je suis trop excitée. Je finis par m'endormir devant un film. Le matin, mon excitation fait place à la nervosité. Je contacte Arold, lui sait comment me rassurer. Grâce à ses encouragements, je suis au taquet. Je prends ma douche, je porte ma meilleure tenue et je prends la route pour Douala Bercy.

Il est 13 heures lorsque j'arrive devant l'imposant immeuble gris proche de Bercy. Il est plus luxueux que ceux que j'ai l'habitude de voir à Logpom. J'inspire un grand coup et je marche vers mon destin. Je monte les marches, dès le premier étage je trouve une plaque avec le nom de l'entreprise que la dame m'a indiquée au téléphone.

En dessous de la plaque, une sonnette sur laquelle j'appuie le cœur battant à la chamade. Une fois entrée, je me retrouve dans une sorte d'espace d'accueil aux allures de boutique. Je me dirige instinctivement vers la réceptionniste pour notifier la raison de ma venue.
Elle me fait assoir, passe un coup de fil. Après avoir raccroché, elle me regarde gentiment avant de dire :

- Patientez, on va vous recevoir.

J'ai plus de 50 minutes d'avance. Donc je décide de m'occuper en révisant mes réponses aux potentielles questions de l'employeur. Ensuite, j'observe avec plus d'attention cet étrange espace dans lequel j'ai atterri. On aurait dit un magasin très spacieux. Le bureau de la réceptionniste se trouve à ma droite. Il est garni de dossiers dont je brule de découvrir la contenance.

Derrière elle, au fond de la salle, une jeune dame st concentrée devant son ordinateur. Je ne peux pas mieux observer le reste de l'installation de peur de paraître trop curieuse ? Alors je jette un coup d'œil aux étagères en face de la réceptionniste. Je peux y reconnaître des équipements de vidéosurveillance.

RestauréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant