Chapitre 10 : Coupable

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« Infidèle». Ce mot ne cesse de résonner dans ma tête.

 Un mois après ma nuit avec Carter, la culpabilité me ronge.

Comment ai-je pu faire ça ? Tromper ainsi deux personnes qui n'ont fait que m'aimer.

Enfermée dans un bureau privé de la Leader School, ma conscience me juge et c'est devenu mon quotidien. Des séquences de la nuit que j'ai passée avec Carter jouent en boucle dans ma tête comme un mauvais film.

Je me vois entrer dans l'appartement luxueux qu'il a loué. Je porte une courte robe moulante jaune Angeie dont le col en V met en valeur la cambrure de ma poitrine rebondie.

Je me vois m'assoir près de lui. Je nous vois regarder la dernière sortie Marvel. Je nous vois rire, nous embrasser. Je le vois m'étaler sur le canapé du salon. Il m'embrasse, retire ma robe, me lèche le cou de sa langue suave, me chuchote que je suis belle de sa voix grave.

Je me souviens de la pression de son membre sur mon bas-ventre. Je le vois retirer ses vêtements. Je me souviens de la sensation de sa peau sous mes doigts, de sa langue sur mes tétons et de ses doigts caressant mon intimité.

Alors que son membre entre en moi, je ne ressens rien, aucun plaisir, aucune passion. Mon âme se vide au rythme de ses va-et-vient. Je n'arrive pas à croire que je suis en train de faire ça.

Ce n'est pas moi. Ca ne peut pas être moi. Ange aime son fiancé. Elle ne l'a jamais trahi en 5 ans de relation.

« Oh ma grande, c'était bien toi. Tu vois ? Tu n'es pas spéciale. Sale trainée ».

Voilà plus d'un mois que la voix de la culpabilité m'accable. Assise devant mon bureau, mon écran devient flou. Les larmes envahissent mes yeux et coulent dans un flot ininterrompu. La tristesse et les pleurs sont devenus mes compagnons.

Dans les pires jours, une sourde colère prend leur place. Je me déteste, mais surtout je déteste Arold. Si seulement il n'était pas devenu aussi distant, si seulement, il s'investissait plus dans notre vie de couple. Désormais, j'ai du mal à lui parler sans crier. Le simple fait de le voir me rappelle l'acte que j'ai commis.

Je m'en veux.

- Toc-toc

C'est Carter. J'essuie mes larmes en vitesse et je me racle la gorge. Il ne faut surtout pas qu'il me voit pleurer.

- Oui ? Je réponds

Il passe la tête par l'entrebâillement de la porte avant de demander :

- Ça va ?

- Oui, oui. Pourquoi ?

- Bah ! Je ne te vois plus beaucoup par ici.

- Oh... J'avais besoin d'un peu de calme.

J'affiche un faux sourire pour le rassurer. Ça a l'air de marcher car il n'insiste pas et répond :

- D'accord, ça me rassure. On est ensemble alors. Je m'en vais

- D'accord. Passe une bonne soirée.

Ce garçon est un vrai cœur. Il devrait me détester après le message de rupture à deux balles que je lui ai envoyé deux semaines plus tôt. Pourtant, il se soucie toujours de moi.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone dans l'espoir de voir un message d'Arold.

Rien... Il m'a dit que son travail est devenu de plus en plus prenant. Je l'appelle pour avoir des nouvelles. A cette heure-ci, il devrait déjà avoir terminé.

Bip bip bip...

Aucune réponse. Bon je réessaierai quand je serai à la maison. Je ferme ma machine l'air dépité. Je n'ai pas travaillé autant que je l'aurais voulu. Ces temps-ci, j'ai vraiment du mal à effectuer les tâches qui nécessitent de la réflexion, surtout lorsque je suis à la Leader School.

On ne peut pas dire que les ventes explosent non plus. J'ai juste quelques commandes de clientes satisfaites et le stock actuel suffit largement. Dans mon esprit, tout est flou. J'ai l'impression de ne rien faire comme il faut.

« Qu'est-ce que je dois faire ? »

Un coup de fil me tire de mes pensées obscures.

- Allô ? Dis-je en tirant du nez

- Wow ça n'a pas l'air d'aller. Dit Michelle qui me connaît par cœur.

- Non, ça ne va pas du tout.

- Qu'est-ce qu'il y a ma belle ? Tu sais que tu peux tout me dire.

Non, pas tout. J'ai trop honte de mon infidélité. Alors je lance :

- C'est Arold. Je ne comprends pas ce qui se passe. Il ne m'appelle plus et quand je lui téléphone, c'est à peine si on se parle.

Je m'effondre. Mais plus à cause de mon pêché que de la distance avec Arold.

- Waoh ! C'est plus grave que ce que je pensais alors. Dit mon amie.

Ce à quoi je ne peux répondre que par de longs gémissements.

- Okay. Commence par te calmer. Ce pauvre type ne mérite pas que tu te mettes dans cet état. Sois patiente, je suis certaine qu'il y a une bonne explication, d'accord ?

- Si tu le dis. Je réponds sans trop de conviction.

- Okay. Tu sais que mon anniversaire c'est demain.

- Oh oui ma belle, comment l'oublier ?

Elle rappelait toujours son anniversaire pendant des jours pour que personne ne l'oublie.

- Voilà. Je n'ai pas prévu grand-chose cette année. Mais on peut se faire un restau. Qu'est-ce que tu en penses ?

- Oh ! C'est une merveilleuse idée Michelle.

- Très bien dans ce cas, essuie moi ces larmes avant que je ne change d'avis.

- D'accord. Dis-je en essayant de sourire.

- Allez ! A samedi.

Alors que je range mon téléphone, une violente nausée me saisit. Je fonce dans la salle de bain juste à côté de mon bureau et je vomis mes tripes.

Jen'ai déjà plus d'appétit, si en plus je vomis le peu que je mange, à quoivais-je ressembler ?!

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