la créature du sous-bois [MEROPE x TOM RIDDLE SR]

Chapitre IV

le fruit défendu.

« Oh, who is she ?
A misty memory
A haunting face, is she a lost embrace ? »

Le silence régnait dans la pièce à vivre. Un silence mortel qui allait parfaitement avec cette nuit sans lune. La petite bougie posée juste à côté de Mérope n'éclairait qu'un quart de la pièce, ce qui était absolument parfait. La petite sorcière n'avait pas besoin d'attirer l'attention. Surtout pas maintenant. Si Morfin ou son père la trouvait là, tout de suite, cela ruinerait une bonne semaine de préparation, et elle aurait beaucoup de mal à expliquer pourquoi elle était assise près des braises, dont elle pourrait si facilement obtenir un feu, à écraser de la lavande dans un mortier. 

Une voix dans sa tête, celle de son frère, l'injuriait de tous les noms. Mérope aimerait bien lui répondre par un petit ricanement, jouer avec elle, et même lui concéder que Morfin avait peut-être des dons de clairvoyances. Puisqu'elle était maintenant une petite conspiratrice, préparant des coups en douce seulement aidée par la nuit. Mais il le fallait. 

Le hululement de la chouette retentit une fois de plus dehors, un soir de plus. C'était l'appel de la liberté, Mérope en était certaine. Pendant qu'elle faisait chauffer à feu doux sa mixture pendant une trentaine de secondes, elle pensa qu'il serait trop risqué de même simplement passer sa tête dehors. Ils seraient capables de sentir la brise. Mais c'était tellement difficile de résister, elle le sentait juste sous sa peau : la nuit l'appelait encore une fois. 

Près d'une heure et demie plus tard, Mérope essuya la sueur qui perlait sur son front. Les sourcils froncés, elle relisait le vieux manuel de son père pour être certaine qu'elle avait bien suivi les instructions. L'échec n'était même pas envisageable, un mouvement de poignet en trop et elle scellait son sort. Le leur. Mais Mérope était sûre d'elle. Demain, enfin, elle exécuterait ses plans. Sentirait le brouillard des nuits de fin d'octobre lécher la peau de son visage. Ses pieds s'enfonçaient dans les feuilles mortes et la boue. Le craquement des bois. Lui. 

[...]

Cécilia était une très bonne cavalière. Excellente. Elle montait certainement depuis ses cinq ans, et cela se voyait clairement dans l'aisance de ses mouvements, dans le calme de son visage, dans la confiance qu'elle avait pour sa monture. Cela avait probablement aidé à séduire Tom. La seule personne qui aimait plus les chevaux que la blonde était très certainement Tom. Tom et son magnifique pur sang arabe à la robe morelle. Tom montait comme s'il était né sur un cheval, et ferait probablement de son premier fils un cavalier hors pair. Avec leurs gènes, il serait probablement un champion.

Alors, les deux amis faisaient très régulièrement des balades dans leur domaine, le dimanche après la messe et les repas familiaux. Cet après-midi là, ils avaient opté pour une ballade dans la forêt des Jedusor, profitant des paysages froids et drapés d'orange. Tom priait pour que ce ne soit pas le moment choisi par Mérope pour glaner des bolets ou autres champignons.