Chapitre III

7 2 0
                                    

Nefas.

« And a little girl should be careful
But who's gonna make her ?
And when those boys start playing too rough
Well, who's gonna save her ? »

« And a little girl should be careful But who's gonna make her ? And when those boys start playing too rough Well, who's gonna save her ? »

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.





Tom avait dessaoulé. Allongé sur son lit froid, tout habillé, frappé par les flashs successifs de ses souvenirs, il commençait à regretter amèrement sa petite expédition. Plus l'alcool diminuait dans son organisme, et plus le désir laissait place au dégoût. 

Mérope était sale, déjà au premier sens du terme aux vues du trou à rats dans lequel elle vivait, mais surtout vis à vis de la souillure qu'elle était, celle qu'une bonne dizaine de bain ne pourrait pas effacer. Tom n'avait jamais fait mine d'une fausse modestie, en tout cas pas quand il n'avait personne à berner : il se savait supérieur. Après tout, n'avait-il pas passé sa vie à rêver de mieux ? Mieux qu'une simple bourgade ? Mieux qu'être un riche bourgeois ? Ne s'était-il pas vu en Eugène de Rastignac ? Alors pourquoi commencerait-il à s'abaisser pour une jolie bouche et de jolies hanches ? Pourquoi se souillerait-il pour quelques couinements, pour un peu de moiteur ? 

Une part de lui, qu'il refoulait autant qu'il le pouvait, pensait au fait qu'il avait frôlé la mort. Il se voyait encore et encore, mourir entre les mains de Morfin, le pantalon sur les chevilles. Quelle indignité ! Morfin aurait probablement pris son temps, se délectant de la vie quittant progressivement ses yeux. Morfin était un tordu sadique, Tom le savait.  

En bas, le monde semblait s'activer. Son père devait déjà être part en ville pour voir quelques patients, sa mère voir quelques amies écervelées. Tom haïssait ses vieilles mégères, et avait pendant longtemps pensé à rester célibataire pour éviter de voir sa femme se transformer progressivement en laideron bonne à rien, si ce n'est empester le parfum minable. Cécilia avait plus de classe. Cécilia avait chassé toutes ses inquiétudes. 

Mérope ne sentait rien, peut-être seulement la mousse et l'écorce. Elle ne sentait rien mise à part ses désires, n'était réelle pour lui que dans ses fantasmes. Alors que pourrait-elle sentir d'autre que l'odeur de l'arbre contre lequel il voulait la prendre ? 

[...]

Sa joue était posée sur la sienne. Geste qui pourrait être aimant, protecteur, rassurant mais qui ne l'était pas. Pas aujourd'hui. Il avait été hors de question pour Morfin de laisser Mérope se recoucher dans son propre lit, pas après sa petite escapade, pas après qu'elle lui ait volé sa baguette. Elle lui avait répété, bafouillant après qu'il ait abattu sa main sur sa joue, qu'elle avait juste eu faim, qu'elle avait juste voulu allumer le feu et faire à manger. Elle lui avait répété la vérité en caressant son visage, mais Morfin ne pouvait pas la croire. 

Tu prépares le terrain, avait-il craché en empoignant ses cheveux. 

Maintenant, ils étaient couchés dans le lit de l'aîné. Son corps l'entourant, possessif, menaçant. Sa joue fermement posée sur la sienne, appuyant sur l'ecchymose pas encore formée, l'enserrant avec son amour et sa colère. La punissant d'avoir simplement voulu se nourrir, la punissant de ressembler à une femme qu'elle n'avait jamais connue. Ses jambes emmêlées aux siennes comme des cordes, ses bras entourant sa taille plus semblables à des barbelés. 

la créature du sous-bois [MEROPE x TOM RIDDLE SR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant