The Shadows Of the Phoenix; tome 3: Déviance

Chapitre 1: HUNTER

Je roule à fond, laissant de la gomme derrière moi. Je pensais qu'elle voudrait vraiment vivre là. Même si je lui ai dit qu'elle avait le choix. Cette maison elle est pour elle. J'ai tout décoré pour que le chalet soit à son goût. Je la connais bien. Mais je ne m'attendais pas à une telle hésitation. Je ne devrais pas rouler si vite. Je prends des risques! Mais j'ai la haine. Elle m'a rassuré en me disant qu'elle ne me priverait pas de mon fils. Mais pour nous, c'est mort. Je vais devoir me contenter d'être son ami. Pourtant depuis hier, tout s'est apaisé. J'avais l'impression que quelque chose avait changé. Ce n'était que dans ma tête ! Je suis un crétin, en plus d'être un con, il ne faut pas s'étonner qu'elle ne veuille pas de moi ! Je devrais lui être reconnaissant de me laisser voir mon fils. Je roule pendant longtemps, sans savoir où je vais. Je finis dans un bar, je picole tellement que je ne tiens pas debout. Vicious m'appelle plusieurs fois, mais je ne réponds pas. Puis, vers minuit, je quitte le bar en chancelant. Je m'appuie sur ma moto quand le téléphone sonne. C'est Joe. Je ne peux pas l'ignorer, pas elle.

–Allô.

– Hun ter ! s'écrit-elle soulagée. Mais où es-tu, on est mort d'inquiétude.

– J'ai roulé longtemps. J'avais besoin de... je ne pouvais pas rester...

Ma voix est si pâteuse et nasillarde, que je ne sais pas si elle me comprend.

– Où es-tu ?

– Je ne sais pas !

– Tu as bu ! Putain, mais c'est n'importe quoi !

– Je suis désolé. Je te déçois toujours. Je ne suis rien sans toi, putain! Juste un connard perdu. Je suis désolé, Joe.

– Hunter, ne dis pas ça. Tu as bu, tu n'as pas les idées claires.

Le téléphone fait un bruit bizarre. Puis la voix de mon VP me surprend comparée à celle de Joe, qui est douce.

– Mets la localisation sur ton téléphone, Hunt ! On arrive.

– Je ne suis qu'une merde, Vicious. Elle ne veut plus de moi à cause de ça.

– Mets cette putain de localisation ! Et ne fais pas de conneries ! Me hurle-t-il avant de raccrocher, visiblement en colère.

Je fais ce qu'il me dit. Mais je perds l'équilibre et m'effondre au sol, ma tête cognant contre quelque chose. J'essaie de me lever, mais je chute à nouveau sur les graviers. Je finis par réussir à monter sur ma moto, me penche en avant pour poser mon front sur le guidon. Je dois m'endormir, j'ai froid et j'ai envie de vomir. La nuit est tombée depuis longtemps. Le bar a fermé, je suis seul, dans la rue. Un véhicule se gare près de moi. J'entends jurer.

– Merde ! Il fait chier, il est complètement plein. Hunt !

– Hummm...

– Aide-moi à le charger dans le camion.

Je sens que l'on me touche, que l'on me soulève.

– Putain, il n'est pas léger ce con !

Je les laisse faire, inerte. Si ça se trouve, ce sont des ennemies... je m'en fous presque. Jns Joe, sans mon fils, que puis-je espérer ? Je sens que le véhicule tangue. Je suis couché sur le côté, seul dans le noir. Sans elle... J'entends sa voix, dans mon cerveau embrumé.

– Il s'est battu ?

– On ne sait pas, on l'a trouvé avachi sur sa moto dans cet état.

– Mettez le là, je vais m'en occuper.

– Joe, bébé... Joe...

– Je suis juste là, calme-toi.

– Tu es certaine de ne pas avoir besoin de nous, s'inquiète Vicious.