Chapitre 8: L'atterissage

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Le moment de rejoindre le couloir arriva. Le Qualice s'y présenta à faible allure, comme recommandé par le voyageur. Quelques secondes plus tard, le navire partit dans une succession de vrilles de plus en plus rapide, tant et si bien qu'il fut impossible aux passagers d'apercevoir quoi que ce soit. L'aspiration durait deux cent vingt-trois secondes, Liernos et Inomel comptèrent dans leurs têtes. Lorsqu'ils arrivèrent au chiffre deux cent, ils se mirent à entamer un compte à rebours à voix haute, Lenyl se tint prête à « Décrocher » et tira un grand coup sur les commandes au moment où elle entendit trois, deux, un, zéro... Le Qualice quitta alors le couloir aspirant et retrouva une position horizontale. Il ne restait plus qu'à atterrir en douceur. La minuscule plage protégée par un mur fortifié, comportait un unique accès, verrouillé le soir. Cela garantissait une certaine sécurité pour débarquer les trois premiers passagers...
Le vaisseau se posa, Liernos, Girque et Deco descendirent. Pas un mot ne fut échangé, les regards suffirent... Les six Nicoriens restés à bord regardèrent s'éloigner leurs trois amis, se demandant s'ils les reverraient un jour... Quelques secondes plus tard, le Qualice décolla.
Girque déverrouilla la serrure à l'aide d'un passe-partout, tandis que Deco observait la mer. Liernos sourit.
- Ce n'est que de l'eau... 
Deco le savait pertinemment, mais l'absence de vague d'une telle puissance sur Narcor et la couleur du sable si différente de celle du désert ou de l'ile Topaze, l'impressionnait.
Ils longèrent le petit port. Le cadet des Jocouniens traînait quelque peu les pieds et voulait observer ces curieux navires. Certains lui paraissaient aussi grands qu'une ile. Girque, tout aussi impressionné, les qualifiait de « mini-villes flottantes ». Il fit remarquer à ses compagnons, qu'au milieu de ces énormes embarcations, se trouvaient également de minuscules bateaux, ressemblant à des jouets d'enfants comparés aux autres bâtiments...
En quittant le port, ils récupérèrent la route, Liernos conseilla aux deux frères de mettre leurs capuches. Is ne devaient pas attirer l'attention. Au bout de trente minutes de marche, ils s'arrêtèrent à un croisement, Girque regarda son kimbook. Le point orange clignotait sur la carte. Il indiquait l'emplacement de l'émetteur et sans aucun doute son propriétaire. Il prit alors la tête du groupe en proposant d'accélérer le pas. Au fur et à mesure qu'ils traversaient les différents villages, les lumières dans les maisons commençaient à s'allumer, les terriens s'éveillaient... Les trois compagnons marchèrent de longues heures et le jour se levait lorsqu'ils arrivèrent à proximité des champs de tournesol séparant les villages 36 et 37. Ils longeaient l'un d'entre eux quand ils durent se jeter sur le bas-côté de la route. Plusieurs engins à deux roues, suivis de quatre autres véhicules fonçaient sans se soucier des personnes se trouvant sur le bord de la chaussée. Girque les regarda attentivement, surtout les derniers, trouvant leur forme très proche de celle des hydrotipes.
Il se tourna vers Liernos et lui demanda si ces engins pouvaient voler.
- Certains le peuvent, ceci semble uniquement destiné à rouler..
Ils reprirent leur route et durent à nouveau quitter le bitume quand ils aperçurent au loin un groupe de terriens réparant la voie goudronnée, pourtant en bon état. Ils coupèrent à travers champs et remarquèrent trois de ces hommes enfilés des tenues, sur des uniformes militaire. Même si cela rallongeait quelque peu leur trajet, Liernos insista pour poursuivre leur chemin à couvert. Le soleil éclairait parfaitement les lieux et il fallait se montrer de plus en plus prudent. À l'entrée du village 37, plusieurs terriens posaient des panneaux sur le bord de la route. Liernos fit signe à Girque et à Deco de remettre leurs capuches. Les employés, des ponts et chaussées ne prêtèrent aucune attention aux trois Nicoriens, dont l'apparence ressemblait à s'y méprendre à celle de sportifs amateurs en terminant avec leur jogging. Les trois visiteurs s'arrêtèrent devant le lotissement, Girque regarda son kimbook pour localiser l'endroit d'où provenait le signal. L'émetteur se déplaçait et lorsqu'ils se présentèrent au bout de la petite impasse, ils durent sauter sur le minuscule trottoir pour éviter une moto, au bruit de tondeuse à gazon. Cet engin était poursuivi par des véhicules à deux roues, dont l'aspect et le bruit sourd des moteurs, laissait supposer qu'il s'agissait de machine d'un tout autre cylindré... Girque fixa de nouveau la carte électronique et constata que l'émetteur s'éloignait. Il regarda son frère, puis Liernos. Le voyageur proposa de rejoindre le champ devant le lotissement et de monter la tente en Riu.
- Nous allons attendre le retour de Balist, l'une de ces bâtisses doit être sa maison...
Une fois à l'intérieure de la tente et grâce aux propriétés du Riu, ils devinrent invisibles pour quiconque passerait à proximité de leur campement... Ce matériel prenait la couleur de l'environnement où il se trouvait... Ils pouvaient s'y reposer en toute tranquillité et patienter.

LA TRILOGIE NARCOR :  Tome II: Ultime Chance Where stories live. Discover now