Selam aleyküm hayatlarım !!🤍🌷
Comment vous allez aujourd'hui ?
***Dans le chapitre précédent:
Moi : Articule, toi aussi ! Comment je suis censée deviner que tu disais 'quatre' ?!Moi : "Pour le coup, c'est vraiment toi la salak là !"
Lina : "OH ! C'est bon, et alors ?!"
Au final, dès qu'on est arrivées, on a fait un sprint. Mais j'avais complètement oublié que je n'avais pas les clés...
***
Plus tard dans la soirée, Lina était en bas, dans la cité, avec ses copines. Moi, je la regardais jouer depuis le balcon pendant que ma mère étendait le linge. Je lui ai demandé :
Moi : Anne ?
Meryem : Oui, kuzum ?
Moi : Comment ça se fait que tu sois venue nous chercher alors que d'habitude, c'est toujours mamie ?
Meryem : Oh... Oui, c'est vrai, je ne vous ai pas dit. J'ai arrêté de travailler aujourd'hui !
Moi : V'ALLAH DE ?? Tu vas pouvoir rester avec nous maintenant ??
Jure le*Meryem : vallahi billahi, kızım !
Moi : TROP BIEN ANNE !!! Tu pourras venir aux sorties aussi alors ?!
Meryem : Oui, Inshaa'الله !
PDV de Meryem:
J'étais là, sur le balcon, étendant le linge, tandis que ma fille regardait sa sœur jouer en bas. Mon cœur se serrait. Elle n'a pas d'amies, et pourtant, elle mérite tellement plus... Elle mérite le monde entier, mais tout ce que je peux lui offrir, c'est un peu de temps volé.
Elle m'a appelée, et m'a demandé si cette fois, je resterais avec elle. J'ai souri et répondu que oui, mais à l'intérieur, je savais que c'était un mensonge. Ce bonheur fragile ne durerait pas. Je le sentais. Je savais déjà qui en serait la cause...
Mon mari.
Celui qui m'a fait tant souffrir, avec sa famille. Ils m'ont volé tellement de moments précieux avec mes enfants... Je les hais plus que tout. Et cette haine me ronge. Ne pas pouvoir être présente pour mes filles, c'est une douleur qui ne s'éteint jamais.
Vous devez sûrement penser que je ne les vois pas simplement de temps en temps, mais non. Il y a tant de choses que vous ignorez encore... et tant de larmes que vous ne verrez jamais.
Je ne veux pas imposer cette enfance à mes filles... Elles n'ont rien demandé. Elles ne méritent pas de porter un poids qui n'est pas le leur, de grandir avec cette douleur. Chaque jour, je me bats pour qu'elles n'aient jamais à ressentir ce que moi, j'ai vécu.
Mon enfance... ce n'était pas la plus belle ni la plus simple.J'ai dû m'occuper de mes frères et sœurs alors que ma mère était à l'hôpital, seule, sans personne pour m'aider. À cet âge-là, je n'aurais pas dû être aussi forte, mais je n'avais pas le choix. J'ai dû grandir trop vite, et ça m'a brisée.
Je revois cette petite fille que j'étais, noyée sous des responsabilités trop grandes pour ses épaules. Et je ne veux pas que mes filles vivent ça. Je sais combien c'est lourd, combien ça étouffe l'innocence. Mon cœur se serre à l'idée qu'elles pourraient un jour connaître cette même douleur.
Tout ce que je veux, c'est qu'elles soient heureuses, qu'elles gardent cette lumière dans leurs yeux... qu'elles ne soient jamais forcées de grandir avant l'heure. J'espère, de tout mon cœur, qu'elles seront épargnées par ce que j'ai traversé.
Quelques temps avaient passé, et j'avais enfin commencé à croire que ma vie pouvait retrouver un sens. Je me sentais libre, prête à profiter de mes enfants, à être là pour eux. Mais ce mauvais pressentiment, celui qui n'a jamais vraiment disparu, est revenu. Et cette fois, il avait raison.
Mon mari m'a dit qu'il avait besoin de moi pour travailler avec lui. Il n'y arrivait plus seul, et l'employé qui l'aidait est parti, lui aussi, pour être auprès de sa famille. Et moi... j'ai vu tous mes espoirs s'effondrer. Encore une fois.
J'étais dévastée. Comment en était-on arrivé là ? Je ne pouvais plus. Mes pauvres enfants, eux qui étaient si heureux de me voir tous les jours, eux qui avaient enfin pris l'habitude de ma présence... Tout ça allait leur être arraché, encore une fois. Ils allaient retourner chez ma mère, celle qui est la seule à vraiment comprendre cette douleur que je supporte depuis longtemps.
Quand je lui ai annoncé que je devais repartir travailler, que je ne pourrais plus m'occuper de mes enfants, j'ai vu sa peine. Ce n'était pas seulement pour mes enfants qu'elle avait de la peine, c'était aussi pour moi. Elle voyait combien ça m'attrister à l'intérieur.
Ma pauvre mère... Elle est si malade, elle n'arrive même plus à s'occuper d'elle-même, ni de mon père. Et moi , je lui rajoute encore un poids. Un poids qu'elle ne devrait pas porter. Un poids que personne ne devrait porter.
Je me sens comme une spectatrice de ma propre vie, incapable de la changer. Mes enfants grandissent loin de moi, et chaque instant que je perds avec eux est comme une blessure qui ne se referme jamais. Je les vois s'éloigner, et je ne peux rien y faire. Je suis prisonnière d'une vie que je n'ai pas choisie, et cette prison invisible m'étouffe.
Je suis fatiguée, tellement fatiguée. Tout ce que je veux, c'est être avec mes enfants, les voir grandir, être là pour eux. Mais tout m'échappe, encore et encore.
Et moi, je suis là, impuissante. Je ne fais que survivre, alors que tout ce qui compte s'éloigne de moi. impuissante à protéger mes enfants. Et ça me détruit. Chaque jour, un peu plus...
Le plus terrible dans tout ça, c'est de devoir l'annoncer aux filles. Rien que d'y penser, mon cœur se serrait. Comment leur dire que tout ce bonheur qu'elles avaient commencé à retrouver allait leur être encore arraché ? Comment leur expliquer que, malgré toutes mes promesses, je n'allais pas pouvoir rester avec elles comme je l'avais espéré ?
Je les ai regardées...Lina, pleine d'innocence, jouait encore sans se douter de rien. Elle ne comprendrait probablement pas tout de suite. À son âge, elle pense encore que maman sera toujours là, que rien ne peut vraiment changer. Mais Beyza... Je savais qu'elle, elle comprendrait. Elle est plus grande, plus consciente des choses. Et c'était ça qui me faisait le plus peur.
Quand je leur ai enfin annoncé que je devais repartir travailler, que je ne pourrais plus être là avec elles tous les jours, je l'ai vue, Beyza. Elle a compris immédiatement. Ses yeux se sont remplis de larmes, mais elle n'a rien dit. Pas un mot. Elle m'a juste regardée, le regard lourd de déception et de tristesse. C'était comme si elle savait déjà, au fond d'elle, que ça finirait ainsi.
Mais Lina, elle, a regardé sa sœur, puis moi, avec ses grands yeux pleins de questionnements. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Pour elle, c'était encore flou, distant. Elle m'a juste souri timidement, sans savoir que ce sourire allait bientôt s'éteindre.
C'était insupportable. Ce silence entre nous, cette résignation dans les yeux de mon aînée, et cette innocence chez ma petite, qui allait être brisée bien trop tôt... Mon cœur se déchirait. J'essayais de rester forte pour elles, mais à l'intérieur, tout s'effondrait.
Alors hayatlarim j'espère que vous avez aimez !!
Et que vous allez bien !Öptüm 💋
Beyza 🤍🌷