Chapire 1: Exil volontaire

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PDV Marco

L'air était chargé de la douceur propre aux petites villes oubliées. La brise légère caressait les feuilles des arbres, et les montagnes au loin semblaient minuscules. Les oiseaux chantent du matin au soir et je me demandais comment faisaient-ils pour ne jamais être fatigué. C'est exactement ce que je recherchais en venant ici : l'oubli, l'anonymat, ainsi que la paix. Je voulais être juste être tranquille quoi. J'avais quitté un monde fait de violence et de trahisons pour un semblant de vie ordinaire, loin des décombres que j'avais laissés derrière moi.

Assis sur le porche de ma petite maison en bois, je regardais la route déserte qui menait au centre du village. Les gens ici me laissaient tranquille, et c'était tout ce que je demandais. Le propriétaire de la supérette du coin me saluait toujours d'un signe de tête discret, et le barman du bar local n'insistait jamais pour savoir d'où je venais ni pourquoi je semblais fuir quelque chose. C'était un silence bienvenu, après les cris et les coups de feu.

Je passai une main dans mes cheveux noirs, légèrement grisonnants sur les tempes. Mon visage portait encore les marques de mon ancienne vie : une cicatrice fine sous l'œil droit, un air de fatigue permanent qui ne disparaissait jamais complètement. J'avais tenté de réécrire mon histoire ici, en me cachant derrière une fausse identité, celle de Marco, un homme ordinaire avec un passé anonyme. Mais même dans cet endroit paisible, je ne pouvais pas me débarrasser de ce sentiment constant que quelque chose allait mal tourner. Un instinct forgé par des années à vivre sur le fil du rasoir. J'avais quitté la mafia, mais la mafia ne me quittait jamais vraiment.

Le vent s'engouffra entre les planches en bois du porche, emportant avec lui les souvenirs d'une vie que je pensais avoir laissée derrière moi. Je fermais les yeux, espérant qu'un jour j'arriverais à oublier tous ça et que je parviendrait à apaiser les démons qui me hantaient sens cesse. Mais la paix, aussi illusoire soit-elle, avait un goût qui me déplaisait. J'étais en train de fuir, au lieu de faire face et cela me rongeait.

La première fois que j'étais arrivé ici, je me souviens d'avoir ressenti un frisson d'excitation mêlé à la peur. Je me suis installé dans cette maison, un petit bungalow qui avait l'air aussi fatigué que moi, mais au moins, il ne me posait aucune question. Et ça c'était vraiment pas mal. Je n'avais jamais imaginé que la tranquillité pourrait être si écrasante, comme si les murs mêmes de ma nouvelle maison savaient ce que j'étais, ce que j'avais fait. Et pourtant, la solitude avait quelque chose de réconfortant. Elle m'offrait la chance de respirer sans la menace constante de la violence qui me suivait comme une ombre.

J'avais passé mes journées à donner un nouveau coup de neuf à la maison, à repeindre les murs et à donner un nouveau sens à cet endroit que j'espérais pouvoir appeler chez moi. J'avais même acheté des fleurs, une chose que je n'aurais jamais envisagée auparavant.

Mon Dieu je suis malade!

Le contraste entre cette vie paisible et celle que j'avais connue me fascinait. Rien n'était pareil. Mais il y avait toujours ce sentiment de malaise, ce doute constant que j'avais de me sentir mal.

Peut-être que je regrette ce que j'ai fais.

C'est sûr!

Un bruit attira mon attention, une voiture qui s'approchait lentement sur la route. Je m'assis un peu plus droit, observant le véhicule se rapprocher. Une berline noire, élégante, qui ne semblait pas appartenir à ce trou paumé.

Mon cœur s'accéléra.

Pourquoi une telle voiture serait-elle ici ?

Un frisson d'adrénaline parcourut ma colonne vertébrale. Je me forçai à rester calme.

Pas de rédemption sans vengeance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant