Jour 11 : Bijoux

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Il déambulait dans la fabrique, l'odeur du feu et du métal en fusion provoquant les frissons qu'il adorait. Rogat était fier de son atelier, même si la fabrication du bijou des aventuriers n'était plus de son ressors. Il était triste, oui, mais savoir qu'une de ses oeuvres était capable de faire le travail de plusieurs dizaines de personnes juste en analysant le corps et l'esprit, il se sentait regonflé à bloc. Le cube était son invention, mêlant les données biométriques et magiques, et pouvait ainsi donc classifier les aventuriers selon leur niveau. Il était aussi capable de prévoir la zone d'évolution de chaque utilisateur. Une dizaine d'années qu'il faisait ses preuves maintenant, et il en avait vu les résultats. Des aventuriers qui s'amélioraient, poussés par la possibilité de changer de rang, et des jeunes qui étaient promis à de grandes choses.
Rogat fit trois derniers pas et s'arrêta devant un établi. La boîte de petit bijoux gris s'illumina avec les derniers rayons du soleil couchant, et le chef des tauberniers sourit. Ses petites mains étaient toujours autant habiles.
Il s'empara de la boucle, et le pendentif s'éleva devant ses yeux. Le gris métalisé provenait de la pierre Taris que les mineurs extrayaient dans le sol de la Plaine. Ensuite, les artisans de pierre taillaient à la main un caillou du nom de Cadanga. Assez malléable mais qui durcissait rapidement, pour leur donner leur forme finale. Puis, ils ajoutaient la poudre de Taris qu'ils avaient préalablement broyés. Il leur restait plus qu'à les livrer aux tauberniers qui les feraient graver de leur nom et métier.
Autrefois, ils fabriquaient les bijoux des quatre groupes, les aventuriers, les tauberniers qui regroupaient tout types de marchands et d'artisans, les explorateurs et les chevaliers. Ils ne faisaient plus les aventuriers, et les chevaliers étaient désormais reliés à la royauté qui s'occupaient donc de leur distinction. Il leur restait encore les bijoux des explorateurs. Ces derniers étaient tout aussi particuliers, c'étaient les explorateurs eux-mêmes qui ramenaient le matériau qu'ils désiraient utiliser comme base. Dans les demande les plus simples, de la pierre ou du cristal, dans les plus farfelues, Rogat avait eu affaire à des dents de plintarx ou mème une feuille de Trixas. Il avait douté de la solidité de ce dernier, mais sa petite main avait fait un travail formidable.
Il leva la tête et observa ses petites mains qui travaillaient en sifflotant, chuchotant ou se dandinant.
Qu'est-ce qu'il aimait ses petites mains.

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