Les carnets de JinMao

Chapitre 8 : Le mystérieux remplaçant

Le ciel était sombre, ce qui signifiait qu'il n'allait pas tarder à pleuvoir. Toutes les concubines qui apportaient un peu de vie au palais intérieur grâce à leur voix aiguë, étaient désormais cloîtrées à l'intérieur des bâtiments pour se protéger des intempéries. 

Maomao était de retour dans cette prison dorée qui n'était pas si différente de son lieu de naissance, où elle avait également grandi. Malgré la splendeur, l'immensité des lieux, la nature reprenait toujours ses droits.

La jeune apothicaire devait rendre une visite quotidienne à Jinshi, pour s'assurer qu'il suive correctement les instructions qu'elle lui avait données la veille.

Son affection pour les plantes médicinales étant trop forte, elle ne put se résoudre à les abandonnées à leur triste sort et fut détournée de son objectif principal pour en cueillir quelques-unes.

C'est fou comment les espèces peuvent être variées, même à l'intérieur de ces murs. Mon père a vraiment fait du bon boulot ! songeait-elle.

Le frère cadet de l'empereur qui était décris encore avant hier comme "souffrant", avait déjà repris des couleurs et le lendemain, souhaitait continuer son travail là où il l'avait abandonné.

En revanche, Maomao, voulant éviter qu'il ne se surmène de nouveau, lui conseilla de se reposer au minimum trois jours. Il accepta docilement sa requête, mais imposa une condition.

Il désirait prendre 1 semaine et demie de congé, et que l'apothicaire soit logée dans ses quartiers.

Ça ne fait non pas une, mais deux conditions.

Elle approuva - même si elle n'avait pas vraiment le choix -, pourtant une des déclarations qu'il avait faites la veille l'inquiétait fortement. Elle se triturait l'esprit pour essayer de comprendre sa signification exacte.

Puisqu'elle se rendait chez lui, c'était le moment idéal pour poser la question. En revanche, il n'était pas nécessaire d'évoquer la lettre qu'elle avait reçue. C'était vraiment trop embarrassant, alors elle choisissait de l'ignorer.

L'homme nymphe dont la beauté égalait presque la bonté, lui avait mis à disposition une chambre proche des cuisines. Grâce à cela, elle pouvait venir le voir chaque jour tout en préparant ses onguents.  

Jinshi étant encore en état de convalescence, il fallait bien que quelqu'un continue de diriger le hougong et s'occupe de la paperasse.  

De plus, malgré le cours laps de temps au cours duquel il c'était consacré entièrement à l'écriture des deux lettres, qui avaient causé tellement de problèmes, les documents s'étaient accumulés, entassés, jusqu'à former une pile interminable. Il fallait au plus vite y remédier.  

Qui serait à même, d'à la fois, assurer la sécurité et la paix entre les femmes de l'empereur dans cette forteresse à l'échelle d'une ville tout entière, et de ne pas bâcler le travail à la charge de l'intendant.

Son devoir ne se résume pas seulement à signer des projets de loi.

Il vérifie l'état de santé de chacune des concubines, quels que soient leurs statuts, et écoute leurs demandes. Il permet à ces femmes qui n'ont pour la plupart, jamais connu la liberté ou même goûté à la joie d'être aimées dans son propre foyer, d'être plus qu'une jolie fleur plantée dans un vase tout aussi magnifique.

Il connaît leurs noms respectifs et leurs caractéristiques physiques distinctives. C'est d'ailleurs bien le seul.

Qui est aussi (non, plutôt presque aussi) délicat, calme, instruit, pragmatique, méthodique, à l'écoute que Jinshi, qui est visiblement taillé pour cette tâche particulièrement épuisante ?