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                                      Inaya

Le restaurant L'Avenue  (16 arrondissement de Paris)
13:30

Assise à une table élégamment dressée au restaurant L'Avenue, je prenais un moment pour admirer le décor chic qui m'entourait. Les grandes baies vitrées laissaient entrer la lumière naturelle, illuminant les tables en marbre blanc soigneusement agencées. Les murs étaient ornés de photos en noir et blanc de célébrités, créant une ambiance à la fois glamour et intimiste.

Mes amies, Louise, Safia, Nour et Garance, discutaient joyeusement autour de moi, leur éclat et leur enthousiasme ajoutant une touche de vivacité à l'atmosphère feutrée du restaurant. Le cliquetis des couverts et le murmure des conversations créaient une symphonie douce, tandis que l'odeur alléchante des plats savoureux flottait dans l'air.

Les serveurs, impeccablement vêtus, naviguaient avec aisance entre les tables, offrant un service attentif et professionnel. J'aimais cet endroit, où le raffinement était à l'honneur, mais en même temps, je ressentais une légère pression, celle des attentes de ma famille. Je me perdis un instant dans mes pensées, observant les autres clients, tous d'une élégance discrète, comme s'ils faisaient partie d'un tableau vivant de la haute société parisienne.

Alors que je me perdais dans mes pensées, Louise reprit la parole, évoquant son père, qui était Premier ministre.

-Franchement, il est insupportable, toujours à me dire ce que je dois faire, comme si j'étais incapable de prendre mes propres décisions. se plaignit-elle en roulant les yeux.

Je l'écoutais distraitement, déjà fatiguée par les lamentations sur son père sévère. Je savais qu'il était strict, mais j'avais l'impression qu'elle exagérait. Dans ma tête, je faisais le parallèle avec ma propre famille, où les attentes étaient tout aussi lourdes, mais où le respect et l'honneur étaient primordiaux.

-Il ne comprend même pas que j'ai mes propres ambitions poursuivit Louise,
la frustration dans sa voix. J'avalais une gorgée de mon eau, me demandant si je n'étais pas trop encline à compatir. Je ne pouvais pas vraiment partager mes propres préoccupations ; après tout, ma vie semblait être un ensemble de devoirs et d'obligations.

Safia, assise à ma droite, roula des yeux en entendant Louise.
-Oh, s'il te plaît ! Tu crois vraiment que c'est la fin du monde d'avoir un père sévère ? Le mien, ambassadeur du Maroc, est encore pire.
Elle ponctua sa phrase d'un geste théâtral, comme pour souligner son irritation.

-À chaque fois qu'il ouvre la bouche, c'est pour me rappeler à quel point il a travaillé dur pour arriver là où il est, comme si je n'avais pas mes propres rêves !
Elle s'esclaffa, la lumière du restaurant faisant briller ses yeux malicieux.

-Je l'imagine déjà en train de me faire un discours sur les valeurs de la diplomatie et du devoir. Je parie qu'il a un script tout prêt !

Nous éclatâmes de rire, et je vis dans ses yeux une lueur de défi. Safia savait narguer son père avec humour, transformant son irritation en une blague qui la rapprochait de nous. Cela me réchauffait le cœur de voir mes amies ainsi, unies dans leurs frustrations tout en les affrontant avec légèreté.

-Mais bon, je suppose qu'on ne peut pas vraiment leur en vouloir, ajouta-t-elle en haussant les épaules.

À ce moment-là, un serveur élégant s'approcha de notre table, portant une assiette soigneusement dressée. Il déposa devant chacune de nous des plats raffinés qui embaumaient d'odeurs alléchantes. Je vis devant moi un filet de saumon délicatement poché, accompagné d'une purée de petits pois et de sauce au citron.

L'amour dans l'ombre du mal Où les histoires vivent. Découvrez maintenant