Je regarde un film. Ce film est chiant. J'ai rien compris. Enfin, je vais tenter un résumé de ce que j'ai compris. Une fille doit faire une interview et elle tombe sur un mec moche. Je le trouve très moche ce mec au passage, il me fait penser à Damien. Après, elle lui pose des questions. Ils s'enculent dans une pièce rouge. Fin de l'histoire.
Je crois que j'ai un peu trop dormi durant le film. Pas grave. Il n'en valait pas la peine.
Je prends mon manteau et sors de chez moi parce que je commence à me faire chier ici. Je tombe encore sur ma vieille voisine, toujours à poil. On a beau être en juin, ce n'est pas une raison ! Les nudistes ce n'est pas ici !
— Bonjour ma petite Spencer !
Elle se penche et je vois ses seins qui dégoulinent. Mon Dieu ! Mon esprit est choqué ! Je vais faire des cauchemars pendant encore des semaines ! Je la hais ! Je veux déménager !
J'arrache des feuilles d'un arbre pour les lui jeter dans la gueule.
— TU CONNAIS PAS LES FRINGUES CONNASSE ? T'IMAGINES SI JE ME FOUTAIS À POIL ?
— Ça me plairait bien, répond-elle avec un sourire aguicheur.
Elle se fout de ma gueule ? Il faut vraiment que je déménage, j'en ai marre de ce truc habitant à côté de chez moi.
J'écarquille des yeux, choquée. J'ai l'impression qu'ils vont sortir de leur orbite et se jeter dans de l'acide.
— Alors quoi de neuf Spencer ? J'ai appris que tu étais célibataire.
Elle me drague carrément là ? Je n'arrive pas à y croire ! Non mais c'est quoi cette folle sortie de l'asile ?
Je prends la première personne proche de moi et lâche :
— Voici la personne avec qui je sors.
Elle est soudainement déçue. Mon plan marche à la perfection. Je regarde alors la personne.
Myriam ?
Mais elle fout quoi encore ici ? Elle n'est pas censée être avec le poisson mort ? Je ne comprends plus rien du tout !
La voisine nue commence à courir dans tous les sens et se jette sur la route pour se faire écraser lamentablement. Je crois qu'elle est morte.
— Il ne faudrait pas appeler une ambulance ? me demande Myriam inquiète.
— Mouais...
Je prends mon portable mais le fais tomber par terre. Ce n'était pas volontaire. Je le jure !
Myriam se baisse pour ramasser mon portable. Je me rends compte à quel point sa robe est moulante et très ouverte dans le dos. Elle se relève et appelle les urgences à ma place.
En fait, je n'ai pas envie de sauver cette vieille folle. Faut pas déconner non plus. Mais la truite est bien trop gentille pour ça. Quelle andouille...
.
.
Je suis assise dans cette salle d'attente à me faire chier en attendant le pronostic pour une personne que je déteste et avec une personne que je ne supporte plus. Et cerise sur le gâteau, il y a un abruti qui tente de me draguer.
— C'est quoi ton prénom ? me demande-t-il.
Je prends un magazine sur le jardinage pour l'ignorer. Je fais mine de m'intéresser aux tondeuses à gazon, même si je ne m'occupe jamais de mon jardin.
— C'est quoi ton prénom poupée ? recommence le relou.
Je lui balance mon magazine dans la tronche. Il continue de sourire cet imbécile heureux. Il attend vraiment sa réponse. Tout ce qu'il va avoir c'est mon poing dans sa gueule, mais je décide d'essayer la technique du "je t'emmerde". Technique copyrightée Spencer Parks bien sûr !
— Je m'appelle Gertrude Aluminiume. Et toi ? Gerard Jambon ?
— Comment as-tu deviné ?
Il est sérieux ? Il veut jouer à ça ? Ok, je vais l'emmerder davantage qu'il ne me le fera. Ça va chier et il l'a décidé de lui-même !
— J'ai voyagé dans le temps avec ma Delorean.
— Tu m'impressionnes ! J'habite dans un palace ! Ça te dit de venir ?
— Grave !
Myriam nous regarde décontenancée. Elle ne sait pas quoi faire. Pas grave, elle ne fait pas partie du jeu.
Soudainement, une femme s'approche de l'abruti.
— On y va Max ?
— Oui maman.
Attendez un instant... Je ne comprends pas tout là. Pourquoi sa mère est là ? Pourquoi il parle comme s'il avait cinq ans ?
Sa mère me jette un regard noir et me dit :
— Vous devriez avoir honte de vous moquer des handicapés.
Elle s'en va avec son gosse. Je regarde le vide.
C'était un handicapé ? Sérieux ? On n'aurait pas dit !
Je me tourne vers Myriam. Elle a l'air interloquée. Pourtant, c'était tout à fait normal. Je fais tout le temps ça !
— Ça se voyait qu'il était handicapé. Tu as abusé quand même.
J'évite son regard. Pourquoi veut-elle absolument me faire la morale celle-là ?
Un médecin s'approche de nous. Il a un air de déterré. Je sens la bonne nouvelle arriver.
— Elle est morte ? demandé-je aussitôt surexcitée.
— Non, mais elle est dans un état critique.
— Ouais mais ça veut dire qu'elle meurt quand ?
Myriam me donne un violent coup de coude. J'ai mal. Elle n'a vraiment pas le sens de l'humour.
Bon, ce n'était pas de l'humour, mais quand même. Je la hais cette voisine !
— Nous vous donnerons des nouvelles quand son état s'arrangera, conclut le médecin.
Il s'en va. Sa blouse blanche virevolte dans le vent pour se donner un air faussement dramatique. Je ne comprends pas ce médecin, il a dû se croire dans une série télévisé celui-là. En fait, il donne son faux diagnostic et va récolter les fleurs pendant le générique de fin.
Attends un peu...
Pourquoi les gens lui donnent des bouquets à la sortie ?
Mais c'est quoi cet hôpital à la con avec des médecins fous ? Serais-je dans un asile ? Ça m'étonnerait quand même. Faut pas abuser non plus.
Finalement, avec Myriam, on quitte cet endroit bizarre et on retourne chez moi.
Puis je me rappelle d'un truc. Que foutait Myriam chez moi ? Sur mon territoire ? Elle abuse quand même ! C'est pas possible ça !
— Je peux te poser une question Myriam ?
— Je sais ce que tu veux me demander. Tu veux savoir pourquoi je suis venue.
Elle reprit une brève inspiration et lâche :
— J'ai rompu avec Damien.
VOUS LISEZ
Vengeance dans l'arc-en-ciel
UmorismoVenant toute juste d'être larguée et ne le supportant pas, Spencer décide de se venger de son ex. Mais elle choisit l'originalité pour le rendre jaloux, elle est prête à conquérir sa nouvelle amante...