♣ 𝑺tand by me - Jean-Pierre Magnan

3. chapitre 3

En sortant de la cantine, Mr Bellanger, le surveillant général, m'a interpellé me demandant de le suivre jusqu'à son bureau pour régler quelques détails concernant mon dossier d'inscription.

Une fois dans son bureau, il s'assoit et je fais de même en m'installant en face de lui, son bureau nous séparant. Il m'informe simplement qu'une des feuilles de mon dossier n'a pas été signée par mon père. Je lui dis que je le ramènerais la feuille signée demain sans faute.

J'espère intérieurement que mon père sera suffisamment sobre et de bonne humeur pour accepter de signer cette feuille.

La sonnerie retentit et le surveillant général m'invite à me rendre en cours. Je sors rapidement du bureau et emboite le pas vers ma salle de classe.

Je traverse les couleurs et espère ne pas arriver en retard. Je me mets à trottiner et lorsque je pénètre dans le couloir menant vers ma classe de classe, je suis surprise en voyant Michèle sortir de la classe de seconde, accompagnée de Madame Couret.

Je reste bouche bée et ralentit le pas lorsque je remarque que son chemisier et sa jupe sont littéralement trempée et imbibés d'eau. Je me demande directement ce qui a bien pu se passer. Je continue à marcher mais cette fois ci beaucoup plus lentement vers la salle d'où sortait Michèle.

Je m'arrête et me fige lorsque je vois Jean-Pierre sortir de notre salle de classe au moment où la blonde et la professeure passent devant cette dernière. Il analyse Michèle et soudain ses poings se serrent et je remarque que cette fois, il est vraiment remonté.

Est-ce que Michèle est sa copine ou quelques choses comme ça ?

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus lorsque je le vois avancer dans ma direction d'un pas plus que déterminé. Sa vision a l'air brouillé alors qu'il regarde droit devant lui sans faire attention à moi.

Il marche, fou de rage, et tourne au dernier moment dans la salle de classe des secondes où fusent les rires.

La scène se déroule en une fraction de seconde. Personne n'a le temps de comprendre ce qu'il se passe lorsque Jean-Pierre débarque dans la salle et commence à se battre avec deux ou trois élèves mais la situation dégénère clairement lorsqu'il envoi un coup de poings dans les lunettes de celui que je reconnais comme étant le garçon Descamps.

Ses lunettes volent et à la seconde où le poings violent de Jean-Pierre a touché son visage, Descamps s'est recroquevillé sur lui même en pleurant et hurlant qui lui a crevé un œil.

Quoi...?

Bellanger déboule dans la salle et sépare les garçons. Les menaces fusent et Jean-Pierre a l'air plus remontée que jamais mais je remarque l'angoisse prendre le dessus lorsqu'il comprends ce qu'il venait de faire.

Bellanger s'abaisse à la hauteur de Descamps alors que ce dernier hurle toujours à la mort. Il s'avère qu'un morceau de verre provenant de ses lunettes s'est enfoncé dans son œil lorsque le poing de Jean-Pierre a rencontré son visage.

Monsieur Bellanger ordonne à un des élèves d'aller prévenir l'infirmière avant de jeter un coup d'œil plus que désapprobateur à Jean-Pierre et de finalement s'adresser à moi :

-"Mademoiselle Weber, merci d'accompagner Monsieur Magnan jusqu'à mon bureau je vous prie."

Encore sous le choc, je me contente d'hocher la tête tentant d'assimiler tout ce qu'il venait de se passer. Jean-Pierre passe devant moi en coup de vent et commence à marcher vers le bureau de Mr Bellanger, sans prendre la peine de m'attendre.