05. chapitre 5

273 18 2
                                    


St Jean, 19h45


La journée était passée à une vitesse folle, et c'est étonnant pour un lundi, eux qui sont l'habitude si interminable.

J'ai donc passé l'après-midi à l'infirmerie, principalement à lutter contre mon mal de ventre et également à me demander quelle avait été la sanction de Jean-Pierre lors de son conseil de discipline.

A-t-il été viré ?

Puis, finalement, j'ai fini par me dire que ce n'était pas mon problème et...pourquoi son sort m'importe-t-il tant ? Je m'en contre fou.

Mon père est parti depuis 45min pour se rendre au boulot et nous voilà, Laurent, Charles et moi, dans le canapé à deux doigts de regarder un film, plus précisément le Comte de Montecristo de Claude Autant-Lara, loué quelques jours plus tôt.

Assis en tailleur sur le canapé, Laurent à mes côtés, nous attendons une seule personne : Charles, à la recherche de ses biscuits LU préférés.

-" Il n'y a plus de biscuits... !" se plaint-il tout en continuant d'ouvrir et de fermer les placards comme s'ils auraient réapparu entre temps.

-"Et donc ? Qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse ?", réponds Laurent, impatient en soufflant.

-"Je ne regarderais pas le film sans biscuits.", décide-t-il le plus petit en croisant ses bras arborant une mine boudeuse.

-"T'es vraiment chiant ! T'as qu'à aller dans ta chambre, on n'a pas besoin de toi." s'exclame Laurent, énervé. Ils ont l'habitude lui et son frère de se disputer mais Laurent devient de plus en plus virulent dans ses paroles et je suis la seule qui peut le remettre en place.

-"Laurent ! Parle correctement à ton frère tu veux ?", je le reprends d'une voix ferme. Ce n'est pas comme si on ne se faisait déjà pas assez gueuler dessus par notre paternel pour se mettre à gueuler les uns sur les autres. Je ne veux pas de ça.

Et j'essaye de détourner au mieux les conflits pour ne pas avoir à les affronter. C'est ma grande spécialité.

"Ali, s'il te plait. Tu m'avais promis que tu irais en acheter.", se lamente Charles en me regardant les yeux tristes.

Tout ça pour des fichus biscuits...

Mais bon si ça peut lui faire plaisir. Et puis, il n'a pas tort. Je lui avais promis que j'en achèterais mais en rentrant de l'école, trop souffrante, j'ai omis d'aller à l'épicerie.

Je me décide à me lever du canapé et d'aller enfiler mon long manteau noir. Le temps se rafraichit de plus en plus le soir venu. Et en jetant un coup d'œil à ma montre, je constate qu'il est déjà 20h. Heureusement que l'épicerie de la Tour Ronde est ouverte jusqu'à 21h.

Lorsque j'ouvre la porte d'entrée, l'air frais me frappe au visage et ça me fais un bien fou. Ça change de l'air chargé de la maison, toujours enfumé par les clopes de mon père.

La rue dans laquelle se situe la maison est sombre et les lampadaires ne sont pratiquement jamais allumés. Je marche d'un pas rapide et prie intérieurement pour ne pas croiser quelqu'un de louche ce soir, comme le mec en décapotable verte que j'ai croisé le matin même.

Je marche une dizaine de minutes avant d'atteindre le centre-ville. Et quelques minutes, plus tard j'arrive à la Tour Ronde où se situe l'épicerie de Mr Pierrick, un soixantenaire vraiment adorable.

En rentrant dans la boutique, Mr Pierrick est accoudé à son comptoir, l'air toujours aussi malheureux mais lorsque ses yeux se lèvent vers moi, il se met à sourire vivement.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 05 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

♣  𝑺tand by me - Jean-Pierre MagnanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant