Chapitre 7 : Raphaël

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Arrêter la discussion avant de dévoiler le contenu de mon corps n'est pas toujours ce que je fais. Ce soir cependant, je n'ai pas vraiment envie de me donner en spectacle. Ce n'est pas mon boulot. Si je dois me dévoiler, je veux que ce soit dans l'intimité, dans une chambre ou quoi que ce soit je m'en fous, mais pas avec autant de gens qui me dévisagent. Les gang bangs ne sont pas mon trip. Juste un homme à la fois suffira. Mon regard accroche une fois de plus celui de Noah et la chaleur glisse dans mon ventre, puis ma queue que j'étouffe entre mes cuisses et mon ventre depuis trop longtemps maintenant. J'ai chaud.

Si la bière n'avait pas encore totalement ruiné ma capacité à demeurer maître de moi-même, le whisky en revanche fait son office plutôt efficacement. Bientôt, je sens le bout de mes doigts aussi hypersensibles qu'insensibles, dans cette sensation cotonneuse étrange que j'adore et qui se répand dans tout mon être, ma peau brûlant contre la jambe d'Ocean. Comme si tout mon corps était hyper réactif. Spoiler alert : il l'est. Je me sens ralentis de la meilleure des façons. Mon esprit est échauffé et hagard, un peu. Suffisamment en tout cas pour me demander quand Noah a bougé et s'est installé à mes côtés, à la place d'Ocean, sont corps plus imposant, plus chaud, pressant lourdement contre le mien. J'ai l'impression de sentir le sang qui se rue dans tout mon corps à travers mes veines, éveillant toutes ces parties de moi dont j'ai l'impression que n'importe qui peut les voir se dresser. Comme Noah, si proche maintenant. Je brûle. La pression que j'adorais dans mon pantalon devient douloureuse avec toutes ces pensées et cet état qui me rend dingue. C'est exactement ce que je cherchais, ce que j'aime : la tension sexuelle qui bouillonne toute une soirée, qui grimpe, grimpe, grimpe, même sans forcément y trouver d'exutoire. Cependant, ce soir, la frustration entre dans la partie. La frustration d'être collé à, très exactement, ce dont j'ai envie et besoin et ne pas pouvoir y faire quoi que ce soit.

A ce stade, je ne peux pas m'en empêcher : j'observe. Je dévisage.

Détailler les gens et chacune des courbes et lignes qui les constituent est probablement une de mes activités favorites, bourré comme sobre. Ça me démange jusqu'au bout des doigts à l'idée de toucher, de retracer ces lignes, le dessin de ces muscles, de tester la douceur de la peau, la tendresse de la chair, tant et tant que, pendant un moment, j'oublie où je suis et laisse ma langue glisser le long de ma lèvre inférieure pour l'humecter, dans une habitude que j'ai lorsque je me perds dans mes pensées. L'alcool m'assèche toujours la bouche. Mon muscle est un peu ankylosé par le whisky, mes nouveaux piercings butant contre mes dents avant de faire une sortie rapide pour certains d'entre eux. Je siffle d'inconfort sans de pouvoir m'en empêcher, les rapatrie d'office dans ma bouche et... deux yeux sombres sont instantanément sur moi. Noah se penche un peu et lorsqu'il parle, il a l'odeur du whisky, lui aussi. Son souffle brûlant glisse à mon oreille, sa voix basse et rauque me faisant frissonner et brûler :

— Je les ai vus.

Il est bourré. Probablement moins que moi, mais je peux entendre l'alcool dans sa voix. Hugo a arrosé tout le monde et personne n'en sortira indemne ce soir. Quand je tourne la tête, Noah est probablement l'homme le plus beau que j'ai vu de ma vie. Il l'était déjà avant que je sois ivre, mais c'est pire d'aussi près, si près, si près, si près, si...

— Les piercings, ajoute-t-il de cette voix qui me renverse, comme s'il testait mes réactions, et son sourire en coin m'indique que c'est le cas. Sur ta langue.

Son souffle dans mon oreille se répand dans tout mon corps, glisse sur mon cou et je me sens fondre sur le canapé. Le désir me semble couler dans mes couilles, mon entrejambe est si raide que je vais imploser. Seigneur, comment me suis-je retrouvé là, à discuter, non, à flirter avec les Courage ? Comment Ocean a-t-il ne serait-ce qu'attiré leur attention ? Non, cette question est stupide, Ocean peut attirer n'importe qui, n'importe quoi même et il est impossible d'échapper à son magnétisme. Même si, ce soir, on dirait qu'il n'utilise pas son charme légendaire. C'est comme si c'étaient eux qui nous attiraient, comme des créatures dont on ne peut se défaire et cette simple idée me provoque un nouveau frisson brûlant qui dévale mon corps. Ou peut-être n'est-ce que la voix de Noah dans mon cerveau embrumé qui me fait cet effet.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 13 ⏰

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