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Amina se leva de sa chaise près du lit d'Abd Haqq et se dirigea vers Aisha, qui s'était retirée dans un coin de la pièce. Elle portait une petite valise avec elle, remplie de divers vêtements, et l'ouvrit doucement en cherchant quelque chose à l'intérieur.

Amina : Aisha, viens, j'ai apporté quelques vêtements pour toi. Je sais que tu n'as pas eu le temps de penser à te changer avec tout ce qui se passe, alors j'ai pris une abaya pour toi, pour que tu te sentes plus à l'aise, « dit-elle en lui tendant une abaya légère de couleur pastel, douce et fluide, parfaite pour une journée longue et fatigante comme celle-ci ».

Aisha regarda le vêtement avec reconnaissance, même si ses mouvements étaient lents, presque mécaniques. Elle sourit faiblement derrière ce niqab.

Aisha : Merci, Amina. Tu es toujours si prévoyante.

Amina : Allez, va te changer. Il y a une petite salle juste au fond du couloir d'après ce qu'une infirmière m'a expliquer. Ça te fera du bien, « insista Amina avec douceur ».

Aisha hocha la tête et prit la tenue avec elle.

Elle quitta la pièce d'un pas silencieux, laissant Abd Haqq échanger quelques mots avec son cousin Houssam, tandis que leurs parents discutaient entre eux à voix basse.

Quelques minutes plus tard, alors qu'Aisha revenait dans la chambre habillée de sa nouvelle abaya, l'atmosphère se changea légèrement. La porte s'ouvrit doucement, et un médecin entra, suivi d'une infirmière poussant un petit chariot avec des plateaux pour le petit-déjeuner.

Médecin : Bonjour tout le monde, « dit le médecin avec un sourire professionnel ».
Comment vous sentez-vous ce matin, monsieur Abd Haqq ?

Abd Haqq : Alhamdulillah, je me sens mieux. Un peu fatigué, mais... ça va, « répondit-il, sa voix un peu plus forte que lorsqu'il s'était réveillé ».

L'infirmière posa délicatement le plateau du petit-déjeuner devant lui, et le médecin commença à vérifier les instruments et à prendre ses signes vitaux, parlant à l'infirmière tout en notant quelques informations sur son carnet.

Médecin : Bien, la famille, nous allons devoir examiner Abd Haqq pendant quelques minutes. Est-ce que vous pourriez attendre dehors, s'il vous plaît ? Cela ne prendra pas longtemps.

Tout le monde acquiesça et sortit calmement de la chambre, laissant le médecin et l'infirmière faire leur travail. Aisha resta près de la porte, jetant un dernier regard vers son mari avant de sortir elle aussi. Elle semblait nerveuse, comme si chaque seconde éloignée de lui la plongeait dans l'anxiété.

Une dizaine de minutes plus tard, l'examen terminé, le médecin invita la famille à rentrer à nouveau. Tous revinrent dans la pièce, l'atmosphère un peu plus détendue après le contrôle médical.

Médecin : Il semble que vous vous rétablissez bien, monsieur Abd Haqq, « annonça le médecin avec un ton encourageant ». Toutefois, je me dois de faire une petite remarque, si vous me permettez... « Il se tourna alors vers Aisha, avec un regard un peu concerné ». Madame Aisha, vous n'avez rien mangé depuis hier, d'après ce que m'a dit l'infirmière. Vous devez absolument prendre soin de vous aussi.

Le silence se fit dans la pièce. Abd Haqq fronça les sourcils, le cœur serré en entendant ces mots. Il savait qu'Aisha s'était beaucoup inquiétée pour lui, mais l'idée qu'elle ne prenne pas soin d'elle-même le bouleversa. Il se redressa doucement dans son lit, ignorant la légère douleur dans ses muscles.

Abd haqq : Aisha... « murmura-t-il avec douceur, cherchant son regard ». Viens, assieds-toi à côté de moi. S'il te plaît, mange un peu. Je ne peux pas me reposer si je sais que tu ne prends pas soin de toi.

Aisha baissa les yeux, comme si elle réalisait enfin qu'elle s'était oubliée au milieu de cette épreuve. Elle s'approcha doucement du lit, puis s'assit sur le bord, les yeux brillants.

Aisha : Je ne voulais pas t'inquiéter, « dit-elle d'une voix presque inaudible ». Je vais bien... vraiment.

Abd haqq : Je sais, « répondit-il en lui prenant la main ». Mais si tu ne manges pas, tu vas tomber malade. Et je ne veux pas ça. S'il te plaît, prends soin de toi pour moi, pour nous.

Houssam, Amina, et les parents d'Abd Haqq observaient la scène en silence, touchés par cette tendresse. Amina, toujours aussi prévenante, tendit un autre plateau de nourriture à Aisha avec un sourire encourageant.

Amina : Allez, mange un peu. Tout le monde a besoin de reprendre des forces. C'est l'infirmière qui m'a demander de te remettre ce plateau avec l'accord du médecin.

Aisha acquiesça doucement, prenant une petite bouchée du plateau, et même si elle n'avait pas beaucoup d'appétit, elle savait qu'elle devait le faire, ne serait-ce que pour soulager son mari. La pièce retrouva peu à peu son ambiance calme, mais la fatigue dans les yeux d'Aisha n'avait pas échappé à Abd Haqq, qui se promit, dès qu'il le pourrait, de veiller à ce qu'elle se repose enfin.

Quelques heures plus tard, la chambre d'Abd Haqq restait animée par la présence de sa famille. Les parents discutaient à voix basse avec Houssam et Amina dans un coin de la pièce, tandis que Noor, la sœur d'Abd Haqq, était assise près de lui, sur le bord du lit. Elle était venue dès qu'elle avait appris la nouvelle, et malgré la fatigue visible sur son visage, elle souriait en parlant à son frère.

Noor : Tu te souviens de l'été dernier ? Quand on était tous partis à la campagne et que tu avais essayé de faire ce barbecue ? « demanda Noor en riant doucement ». Tu avais presque brûlé la moitié de la viande, et ta maman ne t'a jamais laissé oublier ça !

Abd Haqq sourit à son tour, se souvenant parfaitement de ce moment.

Abd Haqq : Eh, c'était pas entièrement ma faute, le feu était trop fort ! Mais je me souviens, tout le monde s'est moqué de moi pendant des semaines...

Noor continua de parler, racontant des anecdotes de leur enfance, des moments légers et joyeux qui faisaient oublier à Abd Haqq, ne serait-ce qu'un instant, la réalité de l'hôpital.

Noor : Et puis cette fois où tu as essayé de construire cette cabane dans le jardin... Je crois que tu avais dix ans, et tu étais convaincu que tu pouvais le faire tout seul.

Abd Haqq hocha la tête, se souvenant avec amusement de cette entreprise ratée.

Abd Haqq : Oui... Et c'est toi qui as dû venir m'aider parce que j'avais cloué les planches de travers.

Noor : Exactement ! « répondit Noor avec un sourire triomphant ». Depuis, je t'aide toujours à finir ce que tu commences. C'est une tradition.

Ils échangèrent un regard complice. Cette légèreté, cette complicité fraternelle, était ce dont Abd Haqq avait besoin à ce moment-là.

Mais même en écoutant sa sœur, il ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'œil vers Aisha, qui s'était installée sur une chaise près de la fenêtre, visiblement épuisée malgré ses efforts pour rester forte.

Noor remarqua le regard de son frère et suivit ses yeux vers Aisha. Elle posa doucement sa main sur celle d'Abd Haqq.

Noor : Ne t'inquiète pas, elle va bien.

Abd Haqq acquiesça doucement. Mais au fond de lui, l'inquiétude pour Aisha ne le quittait pas.

Aisha : Amatullah {Suite}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant