Aisha : Amatullah {Suite}

146

La tension dans la chambre d'hôpital s'était accumulée au fil des heures, et Noor, malgré son tempérament généralement doux, se sentait de plus en plus agacée. Elle observait Aisha, encore affalée sur une chaise, les traits tirés, refusant de prendre soin d'elle-même malgré les inquiétudes de toute la famille. Chaque fois qu'Abd Haqq la regardait avec cet air inquiet, cela faisait bouillir Noor intérieurement. Elle voyait bien que la situation faisait souffrir son frère plus que nécessaire.

À un moment donné, Noor se leva brusquement.

Noor : Aisha, viens avec moi, « dit-elle, sa voix trahissant une irritation grandissante ».

Aisha la regarda, surprise, mais se leva sans un mot, sentant que quelque chose clochait.

Elles sortirent de la chambre et marchèrent jusqu'à un petit couloir isolé. Dès que la porte se referma derrière elles, Noor se tourna vers Aisha, son visage habituellement calme désormais durci par la colère.

Noor : «Tu te rends compte de ce que tu fais, Aisha ? Tu nous fais tous nous inquiéter, mais surtout lui, « commença Noor, pointant vers la chambre où Abd Haqq était allongé ». Mon frère est en train de se battre pour se rétablir, et toi, tu refuses de prendre soin de toi ? Tu refuses même de manger !

Aisha ouvrit la bouche pour répondre, mais Noor ne lui laissa pas le temps.

Noor : Tu penses que c'est un sacrifice ? Ce n'est pas un sacrifice, c'est de l'ignorance !

Noor haussait le ton, ses mots pleins de reproches.

Noor : Mon frère n'a pas besoin de s'inquiéter encore plus pour toi ! Tout ce que tu fais, cette fatigue que tu t'imposes, penses-tu que cela aide ?

Son but était de rendre Aisha confuse et l'intimidée et surtout la faire culpabiliser. Mais Aisha savait elle aussi que Noor n'avait peut être pas si tord que sa malgré le faite qu'elle prenait un malin plaisir à l'engueuler.

Elle prit une profonde inspiration, les mains serrées devant elle.

Aisha : Tu as tout à fais raison, mais je te jure que je ne le fais pas exprès... « répondit-elle » Je m'inquiète pour lui, comment pourrais-je penser à moi-même alors qu'il est dans cet état ? Je me montre forte face à ton frère, je me montre telle une battante mais non ! Je ne le suis pas ! J'ai mal moi aussi de le voir ainsi, j'ai très mal...  « dit elle la voix tremblante » je fais de mon mieux pour être à ses côtés, pour l'épauler et pour le faire sentir bien...

Noor : Pas besoin de le faire sentir bien et garde toute tes efforts pour toi. Pas besoin de lui montrer que tu es présente pour lui, il n'a besoin que d'une seule personne est c'est moi.

Moi : Il a besoin de toute sa famille... oui de toute sa famille « dit elle déterminer »

Noor : Pas de toi.

Moi : ...

Noor : Combien de fois dois-je te répéter Aisha ? Tu n'as pas ta place avec nous ici, dans cette famille. Tu essaie de t'intégrer mais tu n'y arriveras jamais-

Moi : Tu as tord, t'es parents, Ummi et baba. Amina et Houssam me voit comme l'un des leurs et...ton frère me voit aujourd'hui comme son épouse.

Noor : Cesse de dire sa devant moi.

Moi : Même si cela te fais mal je ne cesserai jamais de le répéter. Sache Noor que tu es entrain de dire des bêtises, de commettre un très grave péché. Tu t'es Laisser envoûté par satan ou je ne sais quoi et tu as des idées inceste. Puisse Allah te pardonner. Akram est ton frère et le restera pour toujours et à jamais.