Lola

33 5 0
                                    

•••••
Lola
•••••

• Lola : Vas-y, continue ! Tes coups n'y changeront rien ! Tu ne me feras pas changer d'avis !

• Julio : Ne joue pas à ça avec moi, tu sais que tu ne fais pas le poids face à moi. Ta mère me soutient et est de mon avis.

Papa m'attrape le bras brutalement pour m'obliger à le suivre. J'essaie de m'extirper de toute ma force de ses griffes mais il est trop fort pour moi. Je supplie du regard ma mère pour qu'elle me vienne en aide mais en vain, mon action est inutile.

Ses yeux sont vitreux, perdus dans le vide, elle semble figée comme dans un rêve. Inutile de compter sur elle, elle n'arrive pas à s'aider elle-même donc comment pourrait-elle venir sauver sa fille ?

Je continue de me débattre mais rien n'y fait, sa poigne est puissante. C'est pas grave Lola, continue, il finira par céder. Quelques minutes plus tard, j'ai une ouverture et saute sur l'occasion. Je lui assène un coup de genoux dans ses bijoux de famille et commence à courir de toute mes forces vers la la sortie.

• Julio : Tu ne m'échapperas pas !

À genoux, toute la douleur de mon geste marque son visage.

Je vais enfin me libérer de cette prison maudite.

• Elena : Tu vas faire ce qu'il te dit et lui obéir.

Quoi ! Comment la femme qui n'a de titre que le mot « maman », qui m'a porté pendant 9 mois, qui m'a sentie grandir, peut me trahir à ce point là !

Je me suis faite avoir comme une débutante. Trop occupée à surveiller si Julio se relevait, je n'ai pas été attentive à ce qu'il se passait devant moi.

• Lola : Je t'en prie maman... laisse-moi partir... je ne te demanderai rien... pitié...

Toutes mes forces m'ont abandonné. J'implore qu'elle me laisse partir, je la supplie, je pleure comme jamais cela ne m'était arrivé avant, mais rien n'y fait, ses bras restent ceinturés autour de ma taille.

• Julio : Arrête de couiner ! On dirait un cochon qu'on amène à l'abattoir !

• Lola : JE VOUS HAIS !, criais-je de rage.

Papa m'assène une nouvelle gifle et se met à rigoler comme le psychopathe qu'il est.

• Julio : Oh Lola, ou bien devrais-je t'appeler Mariposa ? Pourtant c'est comme ça qu'il t'appelait ton « rosbif » ? T'aimes pas ? Tu pensais vraiment qu'il allait revenir te chercher ? Ouvre les yeux Lola, tu n'as été qu'un plan cul pour ses vacances ! Il n'en a rien à foutre de toi, son absence en est la preuve !

Je sens mon sang bouillir, mon cœur en tachycardie, c'est la parole de trop, et sans réfléchir, je crache. Pour la première fois de ma vie, je lui crache à la figure. Le geste est instinctif, violent, tout ce mépris que je n'arrivais plus à contenir sort.

Je vois la surprise dans les yeux de Julio, la façon dont il reste un instant sans bouger, comme si tout s'était suspendu. Lentement, il essuie sa joue sans me lâcher du regard. Dans son silence, je sens la tension changer, se transformer en quelque chose de glacial, implacable.

D'une voix basse, tremblante de colère, il me dit :

• Julio : Tu viens de dépasser la limite qu'il ne fallait pas franchir.

Jardins SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant