Chapitre 25 - The roots before the fruits

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La solitude envahit Ally davantage encore lorsque Frank Diléo passa son bras autour de l'épaule de son poulain au moment où il sortit de la loge. Cette loge dans laquelle il venait de briser son cœur en mille morceaux. Ses yeux qu'elle savait encore brillants – malgré ses efforts pour cacher son émotion comme si rien ne s'était passé –, ne purent ignorer le regard que le manager lui lança lorsqu'il l'aperçut sortir de la pièce derrière M. Jackson. Il n'avait rien de curieux ou de compatissant, il s'agissait à vrai dire plutôt d'un regard d'avertissement, glacial et hostile.

« Le car pour le staff est de l'autre côté Miss Lesage, vous pouvez partir maintenant »

Face à cette froideur quasi palpable, Ally resta sans rien dire et remarqua les yeux du manager s'abaisser cette fois-ci sur un endroit précis de son cou. Dans un geste réflexe, elle ramena ses cheveux d'un côté afin de cacher la marque du suçon qu'il venait apparemment, non sans aigreur, de repérer. Sans ajouter mot, ils tournèrent les talons et s'éloignèrent d'un pas vif. Elle resta comme un piquet planté dans le sol, et alors qu'ils étaient déjà à quelques mètres, elle entendit les mots que Frank Diléo sembla prononcer volontairement un peu trop fort, résonner entre les murs du couloir.

« Baise-la si tu veux Mike, baise-la ! Mais ça sera tout, tu le sais ! »

Ils eurent l'effet d'un couteau se plantant une nouvelle fois dans une plaie béante. Ce fut le dernier signal dont elle eut besoin pour prendre sa décision.

Lorsqu'elle fut de retour à l'hôtel et qu'elle claqua la porte de sa chambre, Ally se sentit enfin libre de laisser couler les larmes qu'elle avait dû retenir depuis bien trop longtemps.

Son corps paraissait ne même plus lui appartenir quand elle ouvrit brusquement sa valise, et décida de remballer ses – nombreuses – affaires.

Tous ces sentiments lancinants de douleur, de torture mentale et de confusion semblaient désormais étouffer son cœur, lui donnant la sensation d'être claustrophobe et emprisonnée dans son propre corps. Il fallait qu'elle parte. Pour de bon cette fois-ci.

Il ne pouvait y avoir d'autre issue. Elle devait mettre fin à tout ça, pour son propre bien. Ce jeu interminable qu'il ne lui laissera dans tous les cas, jamais gagner, devait prendre fin, immédiatement. Tout est devenu douloureusement évident pour elle à la minute où il l'avait laissée sans réponse, verbale tout du moins, alors qu'elle lui avait fait comprendre ce qu'elle ressentait pour lui.

Entre deux sanglots, Ally parvint à ravaler ses larmes pour appeler l'accueil et commander un taxi. Elle allait quitter New-York.

La réalité est que tout était devenu trop. Elle avait peur de cette manipulation, de sa beauté, de l'attraction magnétique qu'il avait sur elle, de leur alchimie indéniable, qui donnait pourtant lieu... au néant. Aux espoirs jamais transformés. Aux bruits de couloirs. À la déception.

Il ne l'aimait pas.

Envers et contre tout. Elle en était à présent convaincue. Et elle ne pouvait plus le supporter.

Valise en main, Ally passa la porte de sa chambre. Cette porte finale qu'elle refermait et qui la séparerait de cet homme pour de bon. Cette porte finale qui lui en ouvrirait d'autres à compter de cet instant. D'autres portes, qui ne la conduirait pas face à un mur, pour changer. En fermant cette ultime porte, elle savait qu'elle mettait fin à ce chapitre de vie, inattendu et étrange, qu'elle avait vécu durant plus d'une année.

Mais il s'agissait probablement du plus intense, excitant et édifiant qu'elle avait connu jusque-là. Elle doutait qu'un autre chapitre puisse un jour s'approcher de celui-ci. Elle en doutait fortement, s'il ne faisait pas parti du reste du livre...

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⏰ Dernière mise à jour : 7 days ago ⏰

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