The Muse

Chapitre 17 - Late night drive

Plusieurs minutes s'étaient écoulées avant qu'Ally réussisse à assimiler ce qu'il se passait. Son patron s'apprêtait à monter sur scène devant plusieurs milliers de fans, pendant qu'elle se trouvait enfermée dans sa chambre d'hôtel à garder son petit chimpanzé.

Jusqu'où un job pouvait-il aller ?

Car elle avait beau réfléchir, elle ne parvenait pas à établir le lien entre l'image du prodige durant la tournée – ce pourquoi elle avait initialement été embauchée – et ce baby-sitting improvisé de Bubbles...

Il devait y avoir quelque chose d'autre derrière cette situation improbable.

Peut-être l'un de ses tests à nouveau ?

Quoiqu'il en soit, elle fit de son mieux pour tenter de voir le bon côté des choses. Combien de fans rêveraient d'être dans la chambre personnelle de Michael Jackson ? Une suite absolument magnifique, dotée d'un mini bar, d'une vue superbe sur la ville et d'une décoration sobre mais très élégante. C'est un peu timidement qu'elle explora sa chambre, mais son regard s'attarda inévitablement sur son énorme lit qui domptait la pièce. Ce lit où il devait lascivement se laisser tomber à la fin de chaque concert, où il dormait durant ses précieuses heures de sommeil, et où Dieu seul sait ce qu'il avait déjà pu faire dedans...

Ally ne l'avait jamais vu inviter d'autres filles dans sa chambre, et à cette pensée, elle sourit bêtement. Il était sûr qu'il ne s'agissait pas de ce genre de star, qui collectionne les femmes comme elle collectionne les paquets de cigarettes et qui profite d'elles grâce à leur notoriété. Elle avait pu remarquer le respect dont il faisait preuve à l'égard de toutes les personnes qu'il croisait, quel que soit leur statut. Alors, certes, Ally n'en était peut-être pas l'exemple type... mais rien n'aurait cependant pu la faire douter un instant de sa droiture et de sa sincérité. Et il la récompenserait un jour pour ses efforts acharnés... Du moins, elle l'espérait sincèrement.

Devant ce lit gigantesque, la tentation devint rapidement trop grande pour y résister. Après tout, M. Jackson était assez inconscient pour la laisser seule dans sa chambre sans surveillance... Ou du moins sans surveillance humaine. Ally se laissa tomber sur son lit et enterra son visage dans ce coussin aussi frais et moelleux qu'un nuage. Elle inhala d'une profonde inspiration l'odeur familière et merveilleusement enivrante de son parfum musqué qui envahit tous ses sens.

Ally ne s'était jamais sentie aussi accro ou excitée par un parfum. Elle ne parvenait pas à décrire cette connexion puissante qu'elle ressentait, qui lui rappelait cet homme incroyablement beau, quasi mystique, et tellement hors de sa portée... Quel sentiment unique !

Mais lorsqu'elle rouvrit les yeux, une boule de poils la fit redescendre de ses rêves pour revenir sur la terre ferme. Elle se retint de rire en voyant Bubbles assis près d'elle avec un sourire jusqu'aux oreilles. Très vite, son regard espiègle s'abaissa sur la télécommande qu'il avait entre les mains.

« Où est-ce que tu as pris ça toi... » demanda Ally avec suspicion.

Et d'un coup, le son de la TV, jusque-là éteinte, se mit à retentir de plus en plus fort dans toute la pièce, jusqu'à un volume assourdissant.

« Bubbles ! Tu es fou ? Tu vas réveiller tout l'étage ! » ! avertit Ally doucement, se demandant s'il avait compris ne serait-ce qu'un seul mot de ce qu'elle venait de dire.

Elle se releva et à quatre pattes sur le lit, essaya de reprendre la télécommande des petites mains voraces de l'animal : elle fut plutôt surprise lorsqu'il réussit à la dévier, juste avant qu'elle ne saisisse l'objet. Il lui lança un autre sourire farceur.

« J'ai compris, tu veux jouer... », fit-t-elle en levant les yeux au ciel « Au moins, on sait que tu tiens de ton maître »

Elle ne se voyait pourtant pas condamnée à regarder les Looney Tunes toute la soirée ! Du moins pas avec un volume à réveiller les morts ! Sur une nouvelle tentative, elle manqua encore une fois de mettre la main sur la télécommande.