Heaven In Hell

Rupture

Elise.

Je veux disparaître.
Ma mère vient d'ouvrir la porte d'entrée sur laquelle Jack se tient, elle m'appelle et j'enfile un sweat à la hâte. Je descends les escaliers et tombe nez à nez sur son visage paniqué. Il cours dans ma direction et m'enlace, appuyant sur mes plaies au bras au passage.
Ce n'est que quand des larmes coulent sur mon visage que je me rends compte à quel point j'avais besoin de lui. Je le serre fort contre moi et hume son odeur, ma tête nichée dans le creux de son cou.
Soudainement, ma mère, gênée, se racle la gorge puis s'éclipse en disant:

-Heu... je... vais vous laisser discuter. Je suis dans la cuisine.

J'acquiesce et Jack se détache de moi, puis nous allons à l'extérieur. Il ferme la porte puis prend mon visage en coupe et m'embrasse. Le baiser est pressé et avide. Mes mains se baladent dans ses cheveux et il étouffe un gémissement dans ma bouche avant de se détacher.

-Qu'est ce qu'il s'est passé ? Je suis venu en voiture dès que j'ai entendu tes messages et que j'ai vu que tu ne répondais pas. Elise, dis moi.

Je reste silencieuse. Il inspecte mon visage, puis mon corps, et fronce les sourcils en remarquant mon sweat.

-Il fait super chaud, pourquoi tu as un sweat ? Me demande t'il, suspicieux.

Mon cœur s'affole, c'est sûrement la dernière fois que je le vois.
Il va me détester,
Me trouver faible, si faible,
Je vais le dégoûter,
Il va me quitter.
Mes yeux se remplissent de larmes à ces idées et mes mains se portent immédiatement à mes bras meurtris sous le tissu.
Et si ces cicatrices ne disparaissaient pas ?
Une chose en plus pour m'enlaidir, et cette fois juste par ma faute. Je me hais tellement.
Je suis sortie de mes pensées par la main de Jack qui caresse ma nuque et me rapproche de lui, levant mon menton du bout des doigts pour que je croise son regard.

-Elise, pourquoi tu portes un sweat en plein été ? Demande t'il plus durement.

J'ouvre la bouche pour essayer de me justifier en mentant, mais à quoi ça m'amènerai, au final ? Il le saura un jour ou l'autre. Alors aucun son n'en sort et je la referme, des larmes silencieuses coulent le long de mes joues. Jack tente de s'approcher mais je le repousse. Je n'aurai pas le courage de lui répondre sinon.
Je secoue doucement la tête et relève doucement les manches de mon sweat, je n'aurai pas le courage avec des mots. Mes larmes coulent de plus en plus quand mes idioties sont révélées. Je m'en veux tellement. Je me hais tellement.
Un cri étranglé échappe à John et son visage se décompose. Il vacille puis tombe à genoux, ses mains tirent ses cheveux nerveusement, puis il secoue lentement la tête en murmurant des « non ». Mes larmes quand à elles, ne s'arrêtent plus. Sa tête se relève et ses yeux croisent les miens, je n'y vois que de la peine et de la... culpabilité ?
Il finit par s'assoir et me prend dans ses bras en logeant sa tête dans mon cou, soudain, je sentis de l'humidité dans mon cou et le torse de Jack tressauter. Mon cœur se fendit puis se déchire en mille morceaux, puis chaque morceau se déchire encore et encore.

-Ne pleures pas... pas pour moi. Lui dis-je en le serrant contre moi.

Jack ne pleure jamais, la dernière fois, une seule larme s'est échappée de son œil. Ça me peine toujours, mais la, c'est un torrent de larmes qui le traverse.
À cause de moi.
Je relève sa tête en prenant ses joues dans mes paumes et embrasse ses lèvres, repoussant mes pensées qui me hurlent qu'il va me quitter et que je ne devrais pas faire ça, que j'allais souffrir encore plus.
Il passe ses mains sur mes joues à son tour puis finit par se retirer pour scruter mon visage, puis il descend vers mes bras. Mes bras meurtris...
Mes bras enlaidis, par ma faute.

-Pourquoi ? Me demande t'il abattu, d'une voix râpeuse.

La réponse est si évidente est si compliquée à la fois...
Parce que je n'en pouvais plus.
Mais d'un autre côté je savais que ce n'en valait pas la peine, au fond de moi.
Mais j'étais désespérée, j'aurai tout fais pour un moment de répit dans mes pensées.
Et c'est ce que j'ai fais; l'irréparable.
Jack a été si parfait avec moi, et moi je lui cause plus de soucis que tout. Il ne mérite pas ça, il a déjà tellement traversé...
Je ne veux pas lui infliger tout ça.
Je ne veux pas qu'il subisse tout ça.
Je vais finalement faire moi-même ce que je redoutais qu'il fasse.