"On pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts. "
Maupassant♫ Possibility - Lykke Li
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CALEB— Apporte à manger à la fille, ordonnai-je à Elijah.
Il hocha la tête et se dirigea vers la cuisine tandis que je restais sur ma chaise, dans mon bureau, en pleine réflexion.
Je scrute le bureau, qui appartenait autrefois à mon père. Cette maison aussi était la sienne. Il était mafieux, mais maintenant qu'il est à la retraite, c'est à moi de prendre le relais.
Les souvenirs de mon enfance se bousculent dans ma tête, les éclats de voix en albanais, les discussions tendues autour de la table, les plans qui se tramaient dans l'ombre. "Kjo është tradita jonë, nuk mund të ikim nga ajo," me disait souvent mon père, sa voix rauque remplie de cette autorité inébranlable. "Nëse do të jesh lider, duhet të tregosh forcë."
Je ferme les yeux un instant, repensant à ces paroles. "Ata që nuk e dinë se si të drejtojnë, do të bien në rrugë."
"C'est notre tradition, on ne peut pas y échapper "
" Si tu veux être un leader, tu dois montrer ta force "
" Ceux qui ne savent pas comment diriger finiront à la rue "
La réalité est là : la mafia, les deals, les menaces. Tout ça fait partie de l'héritage.
Je me lève et me dirige vers la fenêtre, sortant un paquet de cigarettes de ma poche. Le bruit du carton qui crisse me semble presque disproportionné dans le silence de la pièce. Je fais flamber le briquet, et la flamme vacille un instant avant d'embraser le bout de ma cigarette. Je tire une longue taffe, la chaleur du tabac qui brûle mes poumons, une sensation familière, presque apaisante.
La fumée s'échappe lentement par la fenêtre ouverte, se dissipant dans l'air frais du soir. La ville, en contrebas, est calme, mais je sais que cette tranquillité n'est qu'une façade. Les choses bouillonnent en sous-sol, comme toujours. Ce n'est jamais aussi calme qu'il n'y paraît.
Je repose mes yeux sur l'horizon, le visage marqué par les pensées qui tourbillonnent dans ma tête.
Je termine rapidement ma cigarette, écrasant le filtre dans le cendrier, avant de quitter enfin le bureau. Je me dirige vers la salle de bain, sentant mon corps se démanger.
Des voix s'élèvent du sous-sol, sûrement Elijah qui a apporté à manger à la fille. Son murmure de conversation me parvient, indifférent, presque absent dans le tumulte de mes pensées. Une fois à l'intérieur de la salle de bain, je claque la porte et je me verrouille à clé. Quelques minutes plus tard, l'eau chaude ruisselle sur ma peau, me détendant un peu, mais rien ne calme vraiment cette tension qui me ronge de l'intérieur.
Je prends le temps de me savonner.
Si cette fille a dit quoi que ce soit à la police... Je ne la laisse pas vivre pour raconter l'histoire. Je me répète cette pensée, comme un mantra. Je ne peux pas me permettre de faiblir, pas maintenant.
Je coupe l'eau, l'esprit déjà tourné vers le prochain problème. Je prends la serviette qui pendait sur le radiateur, et je l'enroule autour de ma taille, ma peau encore chaude de l'eau. En me regardant dans le miroir, je vois un homme qui essaie de maintenir son calme, mais dont les yeux trahissent la guerre intérieure qui fait rage.
Les affaires de mon père... il m'a laissé un héritage en ruine. Des dettes, des ennemis. Je serre les dents, frustré. Pourquoi ça me tombe toujours sur le dos ? Pourquoi je dois toujours nettoyer les merdes des autres ?
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𝐀𝐓𝐌𝐎𝐒𝐏𝐇È𝐑𝐄
عاطفيةElysia Rosewood, 22 ans, vit discrètement à Chicago. Sa routine est bouleversée lorsqu'une visite dans une épicerie lugubre la plonge dans un univers dangereux. Un membre d'un gang redouté la remarque, et sa vie prend un tournant inattendu. Comment...