Chapitre: 14

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— Comment as-tu su où j'étais ?

— Ce n'est pas le sujet, Jude. Qu'est-ce que tu pouvais bien foutre dans la maison des Hernandez ?

Sa voix devient plus ferme. Elle me fusille du regard tandis que le taxi roule dans les rues de Washington.

— Tu comptes rester silencieuse et ne pas me répondre ?

— Depuis quand est-ce que ça t'importe ce que je fais ? je lâche sur le même ton. Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie comme bon te semble et de me dire quoi faire.

— Je suis ta mère, Jude.

— Alors comporte-toi comme tel.

Elle lâche un rire amer, me jaugeant dangereusement.

— Je me fiche de ce que tu penses de moi. Tu portes mon nom, point. Ne t'approche plus jamais de cette maison, et encore moins des Hernandez. C'est pour ton bien, je t'en conjure.

Je ne réponds pas, préférant le silence à laisser ma colère l'emporter.

— Tu aurais dû me dire que tu reprenais les cours. Je ne devrais pas l'apprendre par le directeur.

— Je ne te ferai pas honte, si c'est ce que tu veux savoir.

— J'espère bien. Je t'enverrai un chauffeur à partir de demain. Hors de question qu'on te voie dans un bus ou autre.

À quoi je m'attendais ? Elle ne changera jamais.

Savoir que désormais elle connaîtra mes faits et gestes par l'intermédiaire de mon futur « chauffeur » ne fait qu'augmenter ma colère.

— La semaine prochaine, on va à un gala de charité en Italie. Je t'enverrai ta robe.

Je m'apprête à lui répondre par la négative, mais une réponse plus constructive me vient en tête.

— Impossible, la semaine prochaine je vais à Manhattan.

Je ne comptais sûrement pas aller à New York, mais si ça me permet d'échapper à ma mère et à Jesse, je ne peux que saisir cette occasion.

— Et depuis quand ?

— Ma classe a un voyage scolaire. J'ai besoin de plus de justification ?

Elle hausse un de ses sourcils, mais n'ajoute rien. Parfait, je ne pouvais plus supporter sa voix.





















Flashback : Jude, 10 ans

Diana et moi sommes enfoncées dans la couette, à parler de tout et de rien. Elle a passé plus d'une heure à me parler de son nouvel amoureux. Noah, je crois.

Ensuite, nous avons passé toute la soirée à rigoler, en lisant un roman qu'on a emprunté dans la bibliothèque de sa mère.

Ses joues étaient aussi rouges que ses cheveux lorsqu'elle lisait le contenu du livre. Je m'étouffais de rire, incapable de me retenir face à ses réactions. 

Elle a ensuite insisté pour qu'on repose tout de suite le livre. Car si on se fait attraper, ses parents nous gronderont sûrement. 



Diana est peut-être ma seule amie, mais elle est de loin la meilleure que j'aurais pu avoir.

Burning HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant