Lettre au vi*l

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Vi*l,

Je n'aurais jamais cru qu'un jour je t'écrirais... J'ai toujours pensé que cette horreur, cette violence, ne me concernerait jamais... mais toi, tu as franchi cette frontière, tu as brisé mon corps et mon esprit, d'une manière que je n'aurais jamais imaginé...

Je n'avais pas les mots pour ce que j'ai vécu, aucune idée de comment exprimer ce qui s'était passé, et pourtant tu m'as pris ce droit... Tu as pénétré mon espace intime, tu m'as volé ma dignité... Et moi, je suis resté là, seul, perdu, à essayer de comprendre ce qui m'arrivait... Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi cette violence ?

Tu m'as fais sentir que j'étais faible, que je n'étais qu'un corps que l'on pouvait utiliser à sa guise... Tu m'as fait me taire, m'enfermer dans un silence lourd et insupportable... tu as pris le contrôle de mon corps, mais pas de mon âme, et ça, tu ne l'as pas compris...

Je te déteste pour ce que tu m'as fais, et pourtant, c'est à moi que je veux en vouloir, parce que j'ai honte, honte de ce qui m'est arrivé... Je n'ai pas su crier, je n'ai pas su demander de l'aide... J'ai cru que personne ne me croirait, que mon expérience serait minimisée, que mes émotions seraient rejetées, comme si un homme ne pouvait pas être victime de toi...

Mais aujourd'hui, je veux que tu saches, Vi*l, que tu n'as pas eu le dernier mot... Aujourd'hui je parle ! J'écris ! Je brise le silence ! Parce que j'ai compris que, même si tu m'as brisé, tu ne m'as pas anéanti ! Ce que tu as fait n'a pas d'excuse, mais je me rend compte que ce n'est pas de ma faute ! Ce n'est pas de ma faute si tu as décidé d'agir sur moi... C'est toi, la bête, qui as agi dans l'obscurité, sans consentement, sans humanité...

Je ne suis pas un monstre... Je ne suis pas une victime honteuse... Je suis un homme qui a survécu ! Et c'est cette survie, ce courage de parler, de dénoncer, qui fait que tu ne gagneras pas ! Nous, les victimes, nous sommes plus forts que toi ! Il faut que le monde entende nos voix, que le silence autour de la violence se*uelle cesse, que les hommes puissent aussi parler de se qu'ils ont vécu sans peur du jugement !

Alors, même brisé, je me relèverai, et c'est toi vi*l qui finira par perdre !
Kenzo.ktz

Lettre à la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant