iii. mon visage qui s'évapore dans tes yeux

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ton visage est un souvenir que j'ai peur d'oublier
ce soir je revois tes mains qui dansent devant mes yeux
et les caresses dont j'aurai aimé te couvrir
ton nom est gravé sur les murs alors je ne sais m'empêcher de passer mes doigts sur les striures
ce sont des écorchures comme celles qui font saigner tes yeux
ce soir encore je me demande pourquoi tu me regardes quand tu parles

tes yeux sont une cascade une baïne une torrent ;

ils me parlent de la rivière où tu te baignes
alors je vois ton corps dans la lumière et cette vision me poursuit jusque dans l'hiver
depuis le temps, il m'arrive encore de sentir ton odeur
c'est quelque chose qui se produit beaucoup dans la danse
mes mains chassent l'air et trouvent ce qui a déjà disparu de toi
cette odeur que je conserve pour les soirs où tu viens à me manquer
je pense à toi comme à un défunt — j'ai peur que cela se sache
il y a ce souvenir de la mer dans tes yeux
que je regarde avec une terrassante envie de m'y noyer, ce soir seulement.
il suffit d'un brin de solitude pour laisser les fleurs se faner dans le vase qui trône sur la table
la table défaite, chaotique, brouillonne
si l'on regarde bien l'ombre de mon visage habille la nappe froissée.
et dans le vase, avec les fleurs, trempe
mon visage que j'ai perdu en te regardant

si je ferme les yeux assez fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant