je pense au geste d'écrire
à l'immédiateté de l'encre qui inonde le papier
je visualise les tendons qui saillent sous la peau, qui vibrent au rythme de la plume qui colore le papierles cheveux relevés qui débordent sur la nuque ;
le tintement des bijoux les uns contre les autres ;
le raclement de gorge, la voix rauque qui en ressort ;
je pense au geste d'écrire, à l'immédiateté de l'encre qui inonde le papier
et derrière mes yeuxles cheveux relevés qui débordent sur la nuque
toujours le même caractère indicible des présences
je ne pense à rien ;il y a les cheveux relevés qui débordent sur la nuque
je pense à ce que tu penses
je pense à ce que tu penses que je penseet les cheveux relevés qui débordent sur la nuque
si le ciel est jaune ce soir, c'est que demain fleurira
je pense à cette absence que je fuis, à cette absence qui m'étreins
ce soir, la solitude et les imagesles cheveux relevés qui débordent sur la nuque
si je pense à fermer les yeux ;
les cheveux relevés qui débordent sur la nuque
tes cheveux relevés qui débordent sur ta nuque— c'est à croire que tu es inévitable
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si je ferme les yeux assez fort
Puisipour m'endormir, je me murmure "savoir nager empêche la noyade. savoir nager empêche la noyade, hein. savoir nager empêche la noyade, je crois. savoir nager empêche la noyade ?"