Les ombres de Piltover , la lumière de Zaun ( oc x vi )

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Cela faisait quelques jours qu'Irina vivait chez Vi. La chambre était méconnaissable depuis son arrivée : le chaos ambiant, mélange de vêtements éparpillés, de bouteilles vides et de poussière, avait laissé place à un espace plus rangé, presque accueillant. Irina avait nettoyé, trié, jeté tout ce qui traînait, et même improvisé un rideau pour filtrer la lumière blafarde des néons.

Vi n'avait rien dit. Elle n'était pas du genre à exprimer ce genre de gratitude, mais Irina avait remarqué une différence subtile dans sa manière d'être. La tension dans ses épaules semblait moins pesante. La chambre n'était peut-être pas parfait, mais elle ressemblait enfin à quelque chose qui pouvait être appelé "chez soi".

Ce soir-là, Vi avait convaincu Irina de l'accompagner à l'un de ses combats clandestins. Irina hésitait encore, mais la curiosité l'avait finalement emportée. Le bruit, la chaleur, les odeurs de sueur et d'alcool l'assaillirent dès qu'elles passèrent les portes de l'arène improvisée. La foule compacte criait, encourageant les combattants avec une ferveur brute.

Vi, au centre de l'arène, dominait déjà la scène. Elle se mouvait avec une fluidité féroce, ses coups précis et puissants. Irina, appuyée contre un mur à l'écart, observait, fascinée. Chaque mouvement de Vi racontait une histoire : celle de quelqu'un qui n'avait jamais cessé de se battre, que ce soit dans une arène ou contre la vie elle-même.

Un homme à ses côtés, visiblement éméché, se pencha légèrement vers elle, un sourire narquois aux lèvres. «C'est ta copine, là-bas ?»demanda-t-il, en désignant Vi d'un geste du menton. «Elle est sacrément coriace. Mais ça, t'en sais probablement déjà, hein ? »

Irina cligna des yeux, surprise. Elle sentit une bouffée de chaleur monter à ses joues. «Ma copine ?»murmura-t-elle pour elle-même, comme si elle testait la sonorité des mots.

Elle aurait pu corriger l'homme, lui dire qu'il se trompait, qu'elles n'étaient pas ensemble. Mais elle ne le fit pas. Au contraire, l'idée la fit sourire malgré elle, un sourire qu'elle ne parvint pas à réprimer. Il y avait quelque chose de... agréable dans cette supposition, même si elle savait qu'elle n'avait aucune réalité.

Son silence sembla suffire à l'homme, qui éclata d'un rire lourd et retourna son attention sur l'arène. Irina, elle, détourna les yeux pour retrouver Vi, qui venait de porter un coup décisif à son adversaire. Ce dernier s'effondra lourdement, déclenchant une explosion d'acclamations dans la salle.

Vi se redressa, un sourire victorieux étirant ses lèvres ensanglantées, et balaya la foule du regard. Lorsqu'elle trouva Irina, leurs regards s'accrochèrent. La fierté dans ses yeux bleus fit battre le cœur d'Irina un peu plus vite.

Quelques instants plus tard, Vi la rejoignit à l'écart, une serviette à la main pour essuyer son visage. "
««Alors, Rina »dit-elle, un sourire en coin, «t'as trouvé ça comment ?»

Irina croisa les bras, tentant de masquer la chaleur qui persistait sur ses joues. «Impressionnant, je suppose. Même si je ne vois toujours pas l'intérêt de ces combats.»

Vi haussa les épaules, un éclat de mélancolie traversant son sourire. «C'est tout ce que je sais faire.»

Irina fronça légèrement les sourcils, son regard se posant sur Vi, mais elle ne répondit rien. Ce n'était pas le moment pour ce genre de conversation.

«Allez, viens »dit Vi après un instant, lui tendant une main.

Irina la suivit dans le chaos de la foule, mais son esprit restait accaparé par ce que l'homme avait dit un peu plus tôt. «C'est ta copine, là-bas ?»Elle n'arrivait pas à s'empêcher d'y penser, et même si elle n'aurait jamais osé l'admettre, cette idée faisait naître en elle un étrange mélange de trouble et de réconfort.