La Palingénésie Du Nadir

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Écrit vers mai 2024
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De l’astérisme suintant de la poudreuse, une incandescence surréaliste dissipait la velvétine qui ornait le lac. Celle-ci se catastérisait en un théâtre spectral, de volutes de songes et d’étherence. Asphyxiant le ciel, elles se répandaient dans l’infini, se muant en chaque forme qu’il eut été donné à l’homme de concevoir.

Les dernières fondations cristallines ployèrent, relâchant les relents de milles fruits vermeils. La pestilence de l’ère passée embrasa l’air, se greffant au nectar de la vieille neige pour en former un d’une nature nouvelle, élixir d'une machination ancestrale. Çà et là, une feuille se déployait, un pétale émergeait, une racine s'étalait. En peu de temps, la glacière ne fut plus qu’un fragile duvet caressant la fresque florale.

Quand le soleil eut atteint son nouveau zénith, les excroissances grouillaient déjà les unes sur les autres dans un cataclysme organique de la démesure. Les arbres se fripaient, s’arrachant  la sève à tour de rôle, en quête des dernières traces d‘eau qu'ils se disputaient tant. Le sol croulait sous la propagation des innombrables maux, tandis que les nymphéas s'agglutinaient au ciel.

Quand elle fut proche de craquer, une onde se propagea du cœur l'entité fertile, projetant ses fleurs par la bordure du cosmos. Ses touffes de feuillage roux scintillaient sous les lueurs du crépuscule, baignant dans sa fraîcheur exaltante. Chaque part de vivant s'anima pour prendre une dernière inspiration.

La dernière flamme consuma le ciel, l'emportant avec elle hors du monde dans un écho peiné, libérant le gel chargé du silence de la nuit. Avec lui le vide, nourriture de l'âme, figea la scène, bercée par le doux tapotement des flocons. Plongeant le monde, dans un apaisement définitif. Ou bien le soleil se lèvera-t-il encore ?

Concentré D'IdiosyncrasiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant