Aux migrants clandestins

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Mer,

Royaume des Tempêtes,

Royaume abyssal où reposent nos

Ancêtres, jadis dans les fers,

Et maintenant cimetière de mes frères

sombres, au corps de pierre;

Mes frères aux mains froides, aux yeux livides,

Ah! votre sang souille ma mémoire!

Et mon cœur est lourd de bile,

Lorsque je vous chante.

Pour quel paradis mes frères?

Pour quel eldorado périr sans sépulture dans ces abîmes fatals?

Quelle odyssée pour une terre d'asile

pareille aux mirages du désert?

Aux dictatures, aux guerres, au terrorisme, à la faim, aux maladies, aux cataclysmes et au désert, 

vous avez survécu,

Mais les gouffres amers vous ont vaincus.

Une nuit noire recouvre les Rivières du Sud

Et règne un silence de mort,

Nulle âme pour crier notre révolte,

Dire l'enfer de nos frères de sang,

L'honneur et la dignité de nos frères survivants, martyrisés tels des animaux.

Voici, le poète témoigne.


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