Never Sky//Lashton

05 - semaine

Ashton passait sa main sur son visage, terminant son service dans le petit restaurant dans lequel il travaillait l'après-midi et le début de la soirée. Il passa le revers de son poignet sur son front pour essayer la sueur qui émanait de cette partie de son visage, dont il n'avait pas vraiment le contrôle. Il faisait chaud de ce restaurant australien, en pleine saison de l'automne et sans air climatisée. Il avait vraiment hâte que l'hiver vienne, parce qu'au sinon, il ne sait pas s'il arriverait à supporter encore plus longtemps ce travail. Il termina son service et rangea son tablier, défaisant le nœud qui était fait dans son dos, avant d'accrocher le tablier au porte-manteau dans le petit débarras qui sert de salle pour les employés, quel qu'il soit. Il ouvre son petit casier avec la clé et le code et en sort son téléphone, ses clés de maison et de voiture ainsi que sa veste en jeans.

Il sort ensuite par la porte de derrière et marche jusqu'à sa voiture, appuyant sur le bouton pour l'ouvrir à distance. Il enfile sa veste et ouvre ensuite la porte côté conducteur, quand il arriva à la hauteur de sa voiture. Il entra dedans, s'assit et mit la clé dans le contact avant de faire vrombir le moteur. Il ouvra sa fenêtre pour faire entrer un peu d'air dans l'automobile et parce qu'il avait un peu chaud. Il s'attacha et démarra après avoir fait une marche arrière, de quelqu'un qui avait vraiment son permis et non de quelqu'un qui avait du sûrement l'avoir avec une carte cadeau d'un magasin de lingerie. Il s'avança dans la rue et puis entra sur la route principale de la ville, pour aller jusqu'à son petit appartement qui donnait sur la périphérie. Cela coûtait moins chère de payer l'appartement et les consommations en essence plutôt que de payer un appartement dans le centre et d'aller travailler à payer. Il conduisit jusqu'à son appartement.

Il fit son rituel de tous les jours de boulot, garer sa voiture un peu plus loin que devant le bâtiment puisque c'était interdit et qu'il n'y avait jamais de place là, de toute façon. Il retira ses chaussures et les balança dans l'entrée, puis retira sa veste qu'il déposa sur le comptoir. Il marcha dans l'appartement en chaussettes avant de déposer ses clés, sur la table de sa cuisine et de se diriger vers les armoires pour savoir ce qu'il allait manger ce soir. C'était tous les jours ainsi, il cherchait tous les soirs une idée de menu un peu diversifiant pour ne pas toujours rester dans la même chose. Il opta pour un spaghetti bolognaise, telle la recette traditionnelle que sa maman lui avait prit quelques années plus tôt mais où il n'avait pas réussit à la faire aussi délicieusement qu'elle.

C'était peut-être qu'il ne mettait pas autant d'amour dans la préparation de cette recette que le faisait sa génitrice pour lui et uniquement lui ? Personne ne le saura vraiment jamais. Il cuisina avec la radio allumé, ce qui le motivait et le rendait d'une humeur tout de suite beaucoup plus joyeuse. Il avait tiré la tête jusqu'à être chez lui, dans son petit cocon de chaleur de quotidien, tout en simplicité et en petite taille. Il entendit le début de sa chanson préférée, qu'il reconnut immédiatement et commença à s'éclater dessus, mettant un peu de sauce tomate partout autour de lui et sur lui, mais pour le temps de la chanson, il s'en foutait totalement.

Cette chanson, il l'aimait plus que tout depuis toujours et même depuis la première fois qu'il l'avait entendu. My Heart by Varna, malgré que ce soit chanter par une fille. Il avait toujours été un fan de rock et cette chanson correspondait étonnamment bien avec ce qu'il avait toujours apprécier dans le passé, qu'il avait ensuite aimer et que maintenant il adorait et chérirait. Il termina la préparation et quand il mit dans son assiette et dressa ensuite la table avant de s'asseoir sur sa chaise. Il entendit la date d'aujourd'hui et n'en revenait pas, puisque ce ne fût qu'à ce moment-là depuis qu'il s'était levé au petit matin, en même que le soleil, qu'il tilta que cela faisait une semaine.

Une semaine que ce jeune homme lui avait proposé son aide pour être heureux dans sa vie et l'empêcher de se nuire à lui-même. Cela faisait une semaine que ce « Luke » lui avait demandé en passant s'il ne voulait pas l'aider. Cela faisait une semaine qui c'était fait accosté par ce gars, plus jeune que lui, mais qui avait l'air bien plus détruit que n'importe quelle personne qu'il avait déjà croisé dans la rue. Cela faisait une semaine qu'il se sentait coupable de ne pas avoir gardé auprès de lui ce jeune homme pour savoir ce qu'il voulait et désirait vraiment. Cela faisait une semaine que cette soirée s'était déroulée et il n'en revenait toujours pas. Cela faisait une semaine et il ne savait toujours pas s'il allait retourner dans ce bar, à approximativement la même heure à laquelle il y était allé, il y a une semaine.

Il ferma les yeux un instant, essayant de réfléchir, pensant les pours et les contres. Il sentit son cœur battre anormalement vite. Il prit sa tête entre ses mains, cherchant toujours la réponse à cette question qu'il se posait à peine. Il regarda le plafond, demandant à son grand-père mort conseil, puisqu'il lui en avait toujours donné. Puis l'idée que celui-ci lui réponde depuis le ciel lui sembla absurde et totalement stupide, cela était techniquement impossible. Il reporta son attention sur son assiette qui allait devenir froide s'il continuait de réfléchir aussi longtemps à cela. Il commença à manger et alluma la télévision, se remerciant intérieurement d'avoir laissé la télécommande sur la table de la cuisine.

Les informations étaient aussi joyeuses que les réflexions d'Ashton par rapport à Luke. Il ne savait pas s'il devait risquer d'y aller ou s'il devrait plutôt rester chez lui et oublier la détresse peinte sur le visage du blond, surtout encré dans ses yeux aussi bleu qu'un jour de soleil, alors que les siens l'étaient comme un jour de pluie. Il trouvait qu'ils devraient changer de couleur de yeux, parce que sa vie correspondait plus à un jour de soleil qu'à un jour de pluie et vu la détresse et la mince douleur qu'il avait réussit à lire sur les traits du visage de l'australien, il devait avoir plus une vie d'un jour de pluie que d'un jour de soleil comme l'était ces yeux. Il reporta son attention sur la télévision, s'attendant à entendre quelque chose qui pourrait éviter de le faire dériver dans ses pensées, mais rien de cela.

Il continua de réfléchir à s'il devait ou non y aller tout en mangeant, histoire de comme même nourrir un minimum son estomac. Il termina son assiette avec une boule dans la gorge qui montait doucement. Il alla la rincer avant de faire la vaisselle à la main et de réfléchir encore et encore sur le fait d'y aller ou non. Il y avait forcément des conséquences dans tout cela. C'était sûrement ce qui le gênait le plus parce qu'il ne savait pas vraiment ce qui allait se passer, ce que ces conséquences lui réserveront. Il ne savait rien de tout cela et se demanda si un jour il saura ce qu'était la différence entre le destin, les conséquences, les répercutions et le hasard dans sa vie, autant dans le passé que le présent et encore plus dans le futur.

Il rangea la vaisselle dans le bon tiroir pour les couverts dans la bonne armoire pour l'assiette avant d'aller jusqu'à son canapé et de s'y affaler tel un ours sur la banquise. Il regarda l'heure, celle-ci se rapprochait dangereusement à celle d'il y a une semaine. Il sentait un vide dans son cœur devenir de plus en plus grand, au fur et à mesure que les secondes défilaient et au fur et à mesure que son cœur battait. Il sentait sa vie entre ses mains. Mais à quoi cela sert de vivre si ce n'est pour ne pas prendre des risques ? Et puis, qu'est-ce qu'il a perdre ? Strictement rien. Il se leva de son canapé, enfila ses chaussures à la hâte et mit sa veste en extrême vitesse.

Il sortit en veillant à prendre la clé de sa voiture, la clé de son appartement et à fermer celui-ci. Ensuite, il dévala, deux à deux les marches de l'escalier de secours, qui est à l'extérieur. Il alla jusqu'à sa voiture et prit la route en direction de la nationale pour prendre une sortie un peu plus long et entrer dans la bonne partie de la ville, celle où se situe le bar. Il prit le chemin pour aller jusqu'à celui-ci, mais ne trouva pas de place immédiatement. Il regarda rapidement l'heure sur l'écran de son bolide et commença à sentir son cœur partir en vrille.

Il imaginait le blond, un verre entre les mains et l'air mélancolique, assit au comptoir du bar, à la même place que la dernière fois en train de regarder sa montre et de voir qu'il était l'heure du rendez-vous mais que le brun n'était toujours pas là. Il alla se garer plus loin, ne se demandant même pas et ne vérifiant pas non plus s'il était bien garer et s'il pouvait le faire à cet endroit-là. Il marcha rapidement jusqu'au bar, redoutant l'affront qu'il pourrait avoir avec l'australien sur son retard. Il s'était décidé trop tard d'y aller et il allait sûrement le regretter. Il ouvrit la porte et entendit la petite sonnette signalant que la porte s'ouvrait.

Il pénétra et regardait l'entièreté du bar, sans voir la chevelure cuivrée de Luke. Il avança un peu loin dans le bar, s'assit même sur la même chaise que la dernière fois et regarda de là s'il ne voyait pas le jeune homme. Sans succès. En vain. Ou bien le jeune était partit, ou bien il n'allait jamais venir. Ashton se sentit perdu et stupide, comme s'il allait revenir après le peu d'intérêt qu'il lui avait apporté. Il commanda une boisson fortement alcoolisée, se disant que se bourrer la gueule l'aiderait sûrement à oublier le lapin qu'il venait de se prendre et le faux-espoir qu'il s'est lui-même donner.

Ashton avait une irrésistible envie d'oublier, pour ne plus en souffrir, c'est sa façon à lui de passer à autre chose et ne de ne pas laisser les choses le détruire et lui couper l'herbe sous le pied ; oublier.

***

La chanson préférée d'Ashton, en média.
Au meilleur commentaire, la dédicace du prochaine chapitre ; bonne chance et à vos claviers !
Sinon, que pensez-vous de celui-ci ? D'Ashton ? Des paroles, gestes, comportements, attitudes, pensées de chacun ?