IST

1 0 0
                                    

J'ai déjà déplié quatre cartons dans les deux pièces lorsque je sors mon téléphone pour noter ce que ma sœur m'a demandé. J'ai prévu de faire un tableau Excel plus tard, mais je n'ai actuellement pas mon PC qui est dans la valise qui se trouve encore à l'hôtel que je loue encore ce soir. Je n'ai le temps de noter seulement trois choses lorsque je reçois un message d'Arthur.

Ø L'échec :

Gaïla, ne fais pas l'enfant. T'es où ? On peut parler au moins ? Tu dois mal comprendre...

Ø Moi :

Mon cher échec, apprend qu'il est possible qu'une femme refuse de te parler. Je suis chez moi. Non. Tkt, je sais comment on copule, pas besoin de m'expliquer, j'ai très bien compris en vous voyant.

Je décide ensuite de mettre mon téléphone en sourdine. En quatre phrases, cet imbécile a réussi à me mettre en colère. Comment ose-t-il me traiter d'enfant ?!

Je reprends mon téléphone et change de playlist pour une autre qui propose des groupes de rock, comme Pink Floyd, Linkin Park, AC/DC.

Le son est si fort que lorsque Flora rentre avec son sandwich et un sachet en papier, je ne l'entends pas.

— Qui est-ce que tu as encore envie de tuer ? Me demande-t-elle avec un sourire aux lèvres.

— Il n'en vaut pas la peine. Lui affirmé-je alors que je prends deux tabourets pour que nous mangeons sur le comptoir.

Elle hausse les épaules et me montre le sachet en papier qu'elle tient dans les mains.

— Il y avait un livreur qui poirotait devant le magasin. J'imagine que c'est à toi.

— Oui, merci.

Nous mangeons nos déjeuners respectifs, même si je lui donne la moitié de mes frites tout en discutant.

— Alors... C'est Arthur qui t'a envoyé un message tout à l'heure ?

— Ouais... Il m'a dit « Ne fait pas l'enfant. T'es où ? On peut parler au moins ? Tu dois mal comprendre ». J'ai ri. Lui dis-je.

— Tu lui as répondu quoi ?

Je lui lis alors mon message, ce à quoi ma sœur rit et m'affirme que j'ai bien fait.

— Nan mais sérieux, il a vraiment cru que tu allais lui pardonner ce qu'il t'a fait ?

— Apparemment. Il a quand même dit que je ne comprenais rien. Mais ce n'est pourtant pas bien compliqué ; je les ai surpris chez elle dans son lit.

— C'est quand même deux vrais imbéciles.

— Et connard.

Après avoir dégusté les cookies que ma sœur avait ramenés, nous nous mettons au travail : elle en nettoyant les vitres et moi le sol du magasin.

Quatre heures plus tard, nous avons toute les deux terminé de ranger le rez-de-chaussée. Nous nous donnons alors deux heures pour faire l'étage ainsi que la liste des rénovations à faire.

Même si je n'ai jamais eu à douter de mes goûts, Flora a toujours été très esthétique et a toujours eu de bons goûts alors que je préférais la partie travaux.

Mon téléphone a sonné cinq fois, ce qui arrêtait toujours les chansons que nous chantions à tue-tête. Lors des deux premiers, j'ai vu que ce n'était qu'Arthur, alors j'ai simplement éteint mon portable.

Le soleil commence à se coucher lorsque nous décidons d'arrêter là pour le moment. Mais ma sœur tient à décharger tout ce qui était cassé ou non fonctionnel à la déchèterie. J'essaie de la convaincre du contraire, que nous pouvons le faire demain, mais rien n'y fait. Elle me demande si je veux venir avec elle et je me refuse de la laisser faire cela alors qu'elle est enceinte.

Le Vol de la MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant