En média la musique "Dance for me Wallis" qui m'a accompagné lors de l'écriture de ce chapitre
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Autour du corps chantant la mort, l'horreur et la terreur, le monde était chaos. Et à des kilomètres à la ronde, nul ne pouvait ignorer le cyclone incommensurable et inouï de violence qui se déchaînait. La tendre odeur végétale se diluait en un air d'orage à l'instar des nuages gonflants le ciel de plomb. Roulait le tonnerre. Dressé au milieu de la forêt, le phénomène apparu en un instant, attirait l'ensemble des regards. Tous s'en demandaient la cause. Mais, invisible aux yeux interrogateurs, l'œil de la tempête se trouvait au-delà de ce que pouvait concevoir les esprits inconscients. Là, les rafales n'avaient pas pour égales les plus tranchantes lames de rasoirs. L'air frappait. Ce n'était plus qu'un lieu de désolation, vent et acier. Galaxie ayant pour trou noir une adolescente dépassée et torturée. Et satellites troncs, branches, poussière et rocailles. Adieu au paysage de bois tranquille. Bien que les arbres les plus anciens soient restés fermement ancrés au sol, il n'y avait nulle trace d'arbustes, herbes ou quoi que ce soit d'autre. Seul un misérable morceau de ce qui était autrefois une cabane s'accrochait désespérément.Un lambeau de bâche claquait au loin, cependant le son qu'il émettait se trouvait loin d'égaler l'inarrêtable souffle du vent qui recouvrait ce qui était à présent devenu les appels à l'aide de son invocatrice. Au milieu des sanglots et cris de douleur, elle suppliait quiconque pourrait l'entendre. Appelait pour un héros qui viendrait la sauver, la tirer de cet enfer dont elle ne comprenait rien.
" Au secours ! Maman ! Papa ! Keigo ! J'ai mal... Pitié, pitié faite que ça cesse. "
Contre son cœur, elle comprimait de toutes ses maigres forces une petite plume carmin, inconsciente qu'au loin, dans la nébulosité des cieux, l'aigle rouge à qui cette dernière appartenait volai plus vite que jamais auparavant, bravant les bourrasques, pour rejoindre la sœur que la vie lui avait offerte.Tordue de douleur, celle-ci n'arrivait plus à sentir son corps, ni les larmes qui à peine écloses allaient se perdre dans le ciel. Sa perception entière était tournée vers autre chose, une autre chose faite des coupures parsemant son épiderme et d'une puissance impossible à canaliser.
C'était si fort, insoutenable, un rugissement comme provenant du fin fond de son être et dont les râles griffaient en profondeur les parois la composant. Un courant violent, décharge d'énergie pure et corrosive au sein même de ses veines. La chaleur infernale grimpait en fièvre furieuse, emportant avec elle toute trace de raison et espoir de résilience.
Yuna se balançait aux frontières de l'inconscience. Trempée de sueur et respirant avec difficulté, sa vision était depuis longtemps ineffective. Seul le goût métallique de sang sur sa langue la maintenait encore dans le monde réel. Progressivement, elle perdait pied. Se sentait partir dans un lieu ou ne régnerai plus que le typhon de son âme.
Elle se sentit tomber en arrière. C'est fini, pensa elle presque rassuré d'enfin pouvoir lâcher prise et cesser de se battre. Je vais fermer les yeux, et à mon réveil ce ne serra qu'un mauvais rêve. Les choses finiront bien par revenir à la normale. Vas-y puissance incontrôlable. Tu as gagné. De toute manière, je n'y comprends rien. Alors donne tout et déverse toi entièrement. Je ne veux plus jamais avoir à te souffrir. Papa, maman, désolé, j'ai fait de mon mieux.
Ses épaules puis sa tête heurtèrent le sol. Face à elle, ne s'étendait plus qu'un canevas de profonde nuance de gris. La fureur qui s'y déployait donnait à l'apocalypse un air grave. Une beauté cataclysmique. Hypnos l'appelait dans son royaume. L'argent du firmament se brouillait en une spirale de nuit étoilée.
Soudain, entre l'interstice de ses paupières mi-closes, un mouvement vint faire vaciller la lumière. Quand deux jambes apparurent brièvement, l'apparition lui sembla en premier lieu invoqué par son subconscient délirant. Personne ne pouvait plus rien pour elle. Personne n'aurait pu pénétrer le cœur du cyclone. Un nom, celui de l'espoir, l'effleura. Comment ? Son héroïne n'aurait pas dû se trouver là. Néanmoins, la chaleur qui s'en dégageait n'avait nul équivalent dans le monde. Elle dissipait les brumes et les cauchemars. La silhouette rayonnait d'une douceur incongrue dans cette géhenne. Si rassurante. La douceur d'une mère.
- Maman... Murmura Yuna.- Oh, ma chérie. Je suis là maintenant.
La plus grande se laissa tomber à genoux dans la terre, dégageant de sa main la cascade de cheveux volant en tous sens. Doucement, les bras de Koto vinrent enserrer les épaules de sa fille en lui insufflant son amour inconditionnel. Tandis que l'étreinte maternelle lui caressait le dos, le froid et la peur qui engloutissaient Yuna se voyaient peu à peu chasser. La tête enfouie dans le creux de l'épaule de sa mère, la jeune fille laissait échapper son soulagement et de nouvelles larmes entrecoupé par sa respiration sporadique. Les deux femmes se serraient mutuellement de toute leur force, refusant de risquer voir l'autre disparaître. Soit, l'ouragan saccageait le reste. Au-dessus d'elle, la colonne d'air continuait de s'élever, Babel de vent gris acier tentant de défier le firmament. Mais à son socle, une mère et sa fille pleuraient dans les bras l'une de l'autre. Sous l'œil satisfait de Susanoo, elles restèrent là prostrer l'une sur l'autre un long moment avant que la plus âgée ne prenne la parole.
- Yuna ma chérie, j'ai énormément de choses à te dire et tu dois avoir beaucoup de questions. Je te promets que tu auras des réponses très vite. Mais pour l'instant, il va falloir que l'on t'arrête ma petite tempête. Ce que tu vois tout autour, c'est ton alter qui s'est déclenché. Bien que tu n'y sois pour rien, c'est toi-même qui provoque les événements actuels, tu es donc la seule en mesure de les régler. Je sais que ce n'est pas facile plumette. Promis, tout va bien se passer, tu vas voir. Pour commencer, il va falloir que tu reprennes tes moyens. Un esprit clair peut dissiper tous les nuages. Tu en es capable ma princesse. On va faire comme avant l'une de tes compétitions. Tu te souviens de tes exercices de respiration ? La même chose Yuna. Écoute ma voix. On le fait ensemble. Respire. Une grande inspiration. Bloque quelques secondes. Expire, tout ce qu'il y a dans tes poumons. Et bloque de nouveau. Voilà, c'est bien ma chérie, félicita elle en voyant que sa fille suivait ses consignes. Encore, on continue.
Inspirer...Expirer...
Petit à petit, à force de répétition, Yuna reprit le contrôle de son souffle. Le contrôle sur elle-même aussi. Si le vent continuait de battre les alentours, il était néanmoins bien moins violent, se calmait, conformément à l'adolescente prise dans la tourmente.
- Maintenant, on va remettre la météo à la normale. Ferme les yeux. Puis visualise l'énergie qui t'entoure, visualise les bourrasques, la brise, l'air. Prends ton temps pour la ressentir. Enfin, quand tu la tiens, imagine que tu avales tout ce qui est de trop, toute l'énergie qui s'est échappée de toi et qui n'aurait pas dû. Tire sur ses fils et ramènent les à toi, en toi. Cela peut prendre du temps. Pour finir, fais un nœud solide avec ces liens, pour les attacher et les empêcher de recommencer.
Progressivement, suivant les directives de sa mère comme un mantra, Yuna se calma. Le carré de respiration fonctionnait comme une formule magique, elle imageait des rubans aériens sur lequel elle resserrait sa prise et nouait avant d'aspirer. Les bandes virevoltantes furent progressivement assujetti et maîtriser à l'instar de l'environnement environnant. L'impétueux courant se laissa domestiquer. L'air jusqu'ici agité se résorba jusqu'à ne laisser que le silence. Un bruit blanc mortel, la nature elle-même semblant craindre d'émettre un son. Le sifflement d'une respiration seul perçait aigu. Devant sa mère bouche bée, Yuna s'effondra après une dernière goulée d'oxygène. Avant de s'évanouir une question traversa néanmoins la brume de son esprit :
- Comment as tu fait pour traverser le cyclone ?
C'est à sa fille déjà hors d'atteinte que Koto répondit un sourire tendre aux lèvres.
- Il semblerait qu'Évolution reconnaisse ses anciens propriétaires.
C'est donc, décrochée de la réalité que Yuna se sentit décollée du sol. Transportée dans les bras de sa mère d'abord, puis contre la veste molletonnée de Keigo. Elle était éreintée. L'inouïe énergie, cumulée aux efforts fournis à sa compétition, laquelle lui paraissait si loin maintenant, l'avait vidée. Son bras pendait dans le vide, poupée inanimée, ballottée. Enfin délicatement posée dans les draps de son lit, elle se permit un dernier murmure, alors que les trois membres de sa famille se penchaient autour d'elle.
Un ténu " j'ai peur ".
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Bonne année 2025 à toutes et à tous !
Wattpad m'en a fait voir de toute les couleurs mais voici le chapitre 10. J'espère que les descriptions vous plairont.
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Le souffle du vent - My Hero Academia X OC
Fanfiction" - Plus tard je serais comme les héros à la télé ! Koto esquissa un mince sourire, mi-triste, mi-attendri. - La plus part des personnes que tu vois à la télé ne sont pas des héros. - Que sont ils alors ? Demanda l'enfant perplexe. La mère répondit...