Chapitre quatre

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Je tirai la langue. Tout le monde se mît à rire sauf lui. Il avait la surprise peinte sur son visage. Mais au bout d'un moment, à force d'entendre les autres rire sûrement, il sourit !

-J'AI RÉUSSI !

Je commençai à sauter partout puis me mît à danser au milieu du salon avec JeongGuk. Je revins vers lui.

-J'ai réussi, YunGi, j'ai réussi à te faire sourire ! Et toi, tu as réussi à sourire ! C'est merveilleux !

Je m'assis devant lui et lui pris ses mains que je secouais. Il me sourit encore plus.

-Claire.

-Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

-Je crois que tu me rends joyeux.

-Elle NOUS rend joyeux ! Rectifia NamJun.

-À TABLE ! J'AI FAIM !

JeongGuk avait crié si fort que j'en avais le tympan explosé. On s'empressa de passer à table.

-Qui est celui qui cuisine ?

-C'est pas JeongGuk, il ne sait pas, rigola JiMin.

-C'est moi, me dit YunGi.

-Ah mais c'est tellement bon !

-Ça me fait plaisir de voir que tu te régales. JeongGuk, fais pas cette tête.

-Je pourrais t'apprendre si tu veux.

-Tu ferais ça ? Me dit JeongGuk avec des étoiles dans les yeux.

-Bien sûr, ça ne m'embête pas. Et puis j'adore cuisiner et voir que tout le monde se régale.

-Comme toi en ce moment.

-T'as tout compris, TaeHyeong ! Rigolai-je.

On parla alors cuisine puis YunGi raconta ce que NamJun et JiMin avait manqué.

-Mais il n'y a pas qu'eux à qui tu dois raconter ce qu'il s'est passé quand je suis venue ici.

Tous se retournèrent vers moi.

-Il est où votre ami qui était sorti avec NamJun et JiMin ?

-Oh. Lui. Il est sûrement parti se...

-Coucher.

TaeHyeong avait coupé JiMin à une vitesse qui ne me plaisait guère.

-Je peux le voir ?

-Non.

-Et pourquoi, TaeHyeong ? S'il dort, je peux quand même voir à quoi il ressemble.

-Tu l'as vu toute à l'heure. Et puis c'est pas pressé, tu le verras plus tard.

Je regardai NamJun, surprise. Pourquoi ne voulaient-ils pas que je le vois ? Ma curiosité est bien trop grande.

-Vous avez quelque chose à cacher ?

-Non non. C'est juste qu'il n'aime pas qu'on le réveille et peut très vite s'énerver. Commet info, tiens !

-Oui oui ! SeokJin a raison. Tu ne tiens pas à énerver quelqu'un que tu dois apprendre à sourire aussi quand même ?

Je les regardai un par un. Ils avaient tous un sourire "innocent" scotché au visage.

-Voyez-vous, les garçons. Le sourire que vous êtes en train de me faire s'appelle un sourire innocent, au sens ironique du terme. Vous cherchez à m'empêcher de le voir, n'est-ce pas ? Bien. Que vous le vouliez ou non, j'irais moi-même le voir. Je veux juste jeter un coup d'œil voir à quoi il ressemble ! Je ne vois pas pourquoi vous m'interdisez de le voir !

Je me levai après ma longue réplique mais JeongGuk courut jusque devant moi et me bloqua le passage juste devant le couloir.

-Si tu le réveilles, il ne va pas être très content.

-Je suis discrète, ça ira. Ne t'inquiètes pas.

-Je t'assure qu'il a l'ouïe fine ! N'y va pas ! Je ne veux pas te retrouver en petits morceaux !

-JeongGuk, bouge !

-JeongGuk, laisse-la.

Le garçon que je voulais voir venait de sortir d'une pièce qui ressemblait à la salle de bain. Il avait une voix vraiment fatiguée. Et triste. Il partit dans une autre pièce.

-Là, il est vraiment parti se coucher.

Je poussai JeongGuk puis rejoignis le garçon. Je toquai avant d'entrer.

-Entre, je t'en prie.

J'entrai.

-Alors c'est toi la fameuse Claire dont JeongGuk ne cesse de parler depuis une semaine ?

-Oui, c'est moi. Je suis désolée qu'il vous ait embêté à mon sujet. Je viens vers vous afin de me présenter et de connaître votre nom.

-J'ai entendu dire que JeongGuk avait dit à tout le monde de tutoyer et ça s'applique également pour toi. Pourquoi tu fais une exception pour moi ?

-Je vous demande, heu, te demande pardon.

-Ce n'est rien. Viens, assis-toi devant moi. Je veux te voir de plus près.

Je m'assis sur le lit en face de lui. Ses yeux voyageaient de ma bouche jusqu'à mes yeux puis regardaient mes cheveux, revenaient sur ma bouche, regardaient mon nez et s'arrêtèrent enfin sur ma bouche.

-Souris.

Je souris.

-Wow.

Il haussa un sourcil.

-Sur commande, en plus.

-Rien d'extraordinaire, tu pourras le faire tout comme moi.

-Ouais, peut-être. Mais pas maintenant. Tu sais, si un jour tu réussis à faire rire YunGi c'est que tu peux essayer de me faire sourire. Je suis encore plus dur que YunGi, en fait.

-C'est triste.

-Mais c'est comme ça.

Il se coucha dos à moi. Je restais encore assise cinq bonnes minutes. Quand je me décidai à partir, je vis sur une photo sa table de chevet. Un homme, une femme et un petit garçon. "Ses parents" pensai-je, voyant une petite ressemblance des adultes chez l'enfant. Soudain, j'eus un déclic dans la tête. Les larmes que j'avais ravalé toute à l'heure montèrent en flèche et rejoignirent bientôt le coin de mes yeux.

-Je suis désolée...

Il se retourna vers moi.

-Quoi ?

Je baissai la tête.

-Tu as perdu tes parents très jeune. Tu ne te souviens donc pas de la chaleur d'un câlin, la douceur d'un baiser, la lumière d'un sourire, la mélodie d'un rire. Tu as oublié les petits bonheurs de la vie.

Je sentis une main sur chacune de mes joues. Il tenait mon visage entre ses mains.

-Comment as-tu pu deviner tout ça, bordel ?

-Je l'ai vu dans tes yeux. Les yeux trahisses le cœur.

Je posai ma main sur son cœur. Il battait vite. Son regard voyagea entre ma main et mes yeux. Il me tira vers lui et me fit assoir sur ses genoux.

-Tu es quelqu'un qui sourit à la vie. Comment peux-tu sentir la douleur des gens ? C'est injuste !

J'entourai mes bras autour de son corps tandis qu'il avait les siens sur mes épaules. Je me calmais peu à peu. Il releva délicatement mon visage vers le sien.

-Au fait, moi, c'est HoSeok.

Et il me sourit.

Au pied du murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant