Chapitre onze

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La maison des garçons apparut enfin dans mon champ de vision. Je manquais de glisser mais me rattrapai à un poteau, je m'y cognai violemment la hanche. Tant pis, faut pas ralentir, YunGi doit avoir plus mal que moi.

-Putain, qu'est-ce que j'ai fais, bordel ?

Je ne pris pas la peine de toquer et ouvris la porte violemment. SeokJin, JeongGuk et HoSeok était dans le couloir à regarder de loin la scène dans le salon. J'entendis des cris et même des pleurs. Je courus jusqu'au salon et tombai sur une scène des plus horribles : la table du salon était brisée en mille morceaux de verres, NamJun essayait de réveiller TaeHyeong dans un coin de la pièce et YunGi avait les mains en sang et tenait JiMin par le col. Ce dernier affichait la peur sur son visage et ne m'avait même pas vu. YunGi était de dos et ne m'avait même pas vu arriver. Je courus et me jetai sur lui.

-YUNGI ! ARRÊTE !

-JeongGuk lâche-moi !!

-C'EST CLAIRE !

Il arrêta de se débattre et se retourna vers moi. Il me scruta un long moment puis me poussa dans le canapé.

-Pourquoi t'es revenu ?! Hein ?! Après nous avoir laissé tous seuls !! Tu cherchais la moindre excuse depuis le début pour nous abandonner comme des chiens !! Tu ne nous as jamais aimé ! Tu nous as juste aider parce que tu avais pitié de nous ! Pourquoi tu reviens ?!

-FERME TA GUEULE, PUTAIN !!

Je le giflai violemment ce qui l'envoya au sol.

-J'ai crié et je suis partie pour vous faire réfléchir que ce n'est pas en étant dépendants de moi que vous allez y arriver à retrouver la joie de vivre !! Moi je vous montre seulement et c'est vous qui deviez faire le boulot ! Je vais pas tout faire à votre place ! Ton comportement est loin de montrer que tu veuilles faire des efforts, Min YunGi !!

Je repris tant bien que mal ma respiration. J'avais tellement crié que j'en avais mal à la gorge. Je m'approchai de TaeHyeong et NamJun.

-Qu'est-ce qu'il a ?

-À la simple vue du sang, il s'évanouit.

-Ok. Porte-le dans sa chambre.

Les autres qui étaient restés dans le couloir entrèrent dans le salon. Avant que NamJun ne parte avec TaeHyeong, je demandai quelque chose.

-J'espère que tout est bien compris... Pour tout le monde... Qui, ici, a vraiment pensé que je vous abandonnais ?

Six mains se levèrent. Puis une septième. TaeHyeong venait de se réveiller, sûrement à cause de l'avoir porté. Je baissai la tête. Putain.

-Eh bien vous avez tous faux. Je suis partie juste pour vous faire peur et réaliser que ce n'est pas la bonne méthode de toujours compter sur moi. On ne place jamais soi-même dans les mains de quelqu'un d'autre que soi. Maintenant je veux voir tout le monde dans la chambre. Sauf toi, YunGi.

Tout le monde partit à part lui. Il était toujours au sol. Je partis coucher les garçons. En passant devant la salle de bain, JiMin en sortit et me donna la trousse de secours.

-Merci. Ça va toi ?

Je posai une main réconfortante sur une de ses joues. Il me sourit.

-Tu es arrivée à temps. Je sais pas ce qu'il allait me faire. Il peu être violent quand il veut.

-J'avais déjà remarqué dans ses paroles mais je ne savais pas qu'il irait jusque là.

Il baissa la tête mais je la relevai et lui souris. Il fit de même et nous partions rejoindre les autres. Je fus surprise de voir que tout le monde souriait. Je compris alors pourquoi.

-C'est pas parce que vous voulez la récompense que vous devez me sourire. Je dois en voir des sincères.

Tous les sourires s'évanouiront.

-Bon. Je vous en donne un quand même. Exceptionnellement car ce soir, je sais que c'est dur de sourire après ce qui s'est passé.

Je passai près de chaque garçon et embrassai le front de chacun d'eux. Je sortis en éteignant la lumière et fermai la porte doucement. Je revins au salon, armée de la trousse de secours. YunGi s'était assis sur le canapé et regardait dans le vide.

-Tu es calmé ?

Il hocha la tête.

-Je vais te soigner, ne bouge pas.

Je m'assis devant lui et commençai à préparer le nécessaire de soin. L'eau oxygénée, les compresses, le bandage et les pansements. Bien. Je désinfectai les plaies, YunGi fit quelques grimaces. Ensuite, sur les blessures les plus profondes, je mis un bandage et sur celles qui étaient légères, je mis des pansements.

-Voilà.

Il avait un bandage à la main droite et deux pansements sur le dos de sa main gauche. Je relevai la tête pour le regarder, il pleurait.

-Je suis un monstre.

-Tout le monde peut faire des erreurs.

-Pas moi. Je ne suis pas le seul à être blessé. Aussi bien mentalement que physiquement. En brisant la table j'ai envoyé de morceaux de verres un peu partout et j'ai blessé les autres.

Je me relevai avec la trousse de secours et partis dans la chambre. J'allumai la lumière.

-DEBOUT LÀ-DEDANS ! J'AI PAS FINI C'QUE J'AVAIS À FAIRE !

Ils se redressèrent, surpris. Je leur montrai la trousse, JeongGuk se cacha dans son lit.

-T'as dit qu'on devait se débrouiller sans toi !

-Là je m'en occupe ! Si vous savez pas le faire, je vais le faire. Là c'est pas pareil, il s'agit de vous soigner ! JeongGuk, sors de là.

Sa petite tête sortit du lit.

-Quand je dis que vous devez vous débrouillez seul c'est uniquement quand je ne suis pas là ou que je vous ai suffisamment montré comment faire et que c'est à votre tour de le faire. D'accord ?

Je passai une main dans ses cheveux tout en lui parlant. Il finit par sortir complètement du lit et me montra son bras. Quelques égratignures, ça va. Quand j'eus fini avec lui, je remarquai que les autres avaient aussi les mêmes blessures légères. Je me retournai vers la sortie, YunGi était accoudé à la porte. C'est bien, il avait donc entendu ce que je leur avais dis, je n'aurais pas à le répéter. Je sortis pour la seconde fois de la chambre en ramenant YunGi avec moi dans le salon. Je le fis assoir sur le canapé.

-T'es un peu comme une maman.

-Si tu veux. Et si tu me vois comme ça, c'est comme si j'étais la maman oiseau qui poussait ses enfants hors du nid pour apprendre à volé touts seuls.

-Sauf qu'on s'est cassé la gueule.

-Peut-être mais on va recommencer jusqu'à ce que vous y arrivez. Moi je vous montre, je vous pousse et je vous récupère si ça ne va pas. D'accord ?

-D'accord.

-C'est bien, YunGi. Je suis fière de toi.

-Pourquoi ?

-Une maman est toujours fière de ses enfants.

Il se retourna vers moi. Son visage se crispa puis il se mordit la lèvre inférieure.

-Ooooh, YunGi ! Viens là.

Il éclata en sanglots sur mon épaule. On se cala dans le fond du canapé pour être plus à l'aise afin qu'il puisse prendre tout le temps qu'il voulait pour pleurer, lui dis-je. Je le berçai de gauche à droite tout en passant ma main dans ses cheveux et l'autre dans son dos. Les siennes étaient accrochées derrière le mien. Il finit par se calmer au bout de quinze minutes. Quand je voulu bouger, je remarquai que sa respiration était régulière. Il s'était endormi d'épuisement. Je souris puis me remis bien au fond du canapé pour éviter de le réveiller. Je finis bientôt par m'endormir à mon tour.

Au pied du murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant