Au pied du mur

Chapitre sept

-Allez, viens.

Je le relevai doucement puis le prit contre moi. Il fut surpris mais plutôt agréablement car il se laissa faire et posa son menton sur ma tête, étant plus grand que moi.

-On va aller se goinfrer de bonnes choses.

On sortit de la salle de bain et là je vis le bordel dans le salon. Les garçons avaient déballé tous les sacs dans le salon et il y avait toutes les diverses nourritures et boissons dans toute la pièce.

-Bien bien bien. Vous allez me ranger tout ça, maintenant !

-Mais pourquoi t'as acheté tout ça ?

-Pose pas de question, JiMin, et va le ranger ce foutoir avec les autres ! Quand je reviens, je veux voir le salon ranger et la table mise. Ok ?

-OK !! Dirent-ils en chœur.

-Toi tu viens avec moi.

-Quoi ?

Je pris un manteau au hasard et le mis à HoSeok. Je lui demandai qu'elle était sa paire de chaussures puis une fois trouvé, je lui dis de la mettre. On sortit ensemble dehors.

-Pourquoi tu veux que je sorte ?

-T'as le teint pâle, les yeux rouges, une humeur tout molle...

-Ok ok ok. Sinon, t'as besoin de moi ?

-Ouais. Tu vas m'aider à porter quelques trucs.

On partit en direction de la boulangerie que j'avais aperçu ce matin. On entra et je commandais alors un assortiment de pâtisseries ainsi que des bonbons. Il prit les pâtisseries et moi les bonbons.

-Tu vas t'arrêter quand de nous acheter des trucs ?

-Quand j'en aurais envie.

Il soupira lourdement.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Claire, on a pas de quoi te rembourser.

Je m'arrêtai.

-Il n'y a que NamJun et JiMin qui travaille au bar que tu vois là-bas au bout. On a tout juste de quoi se payer l'appartement avec le salaire de l'un et la nourriture avec le salaire de l'autre. Arrête de nous acheter des trucs avant qu'on ait une énorme dette.

Puis il se remit à marcher.

-Qui t'as parlé de dette ?

Il se retourna, surpris.

-J't'ai d'mandé de l'argent ? Non. Alors ferme-la un peu. Si c'est pour dire des trucs tristes, j'veux pas t'entendre.

Et je me mis à marcher, le dépassant. On rentra à la maison. Je lui pris les pâtisseries en lui disant de rejoindre les autres, puis j'allai dans la cuisine. Je l'entendis raconter ce que je lui avais dis.

-Claire.

-Oui, TaeHyeong ?

Je me retournai, il était sur le pas de la porte. Quand je continuai à cuisiner, il entra et s'assit sur le meuble de la cuisine, juste à côté de moi qui coupais les fruits en petits morceaux.

-Pourquoi tu prends soin de nous ?

-Parce que j'ai entendu votre appel à l'aide.

-Cette fille est un ange tombé du ciel.

Je me tournai vers la porte. C'était NamJun qui avait parlé d'une voix comme les films tragiques, il y avait les autres garçons derrière lui. Ils entrèrent à leur tour et s'installèrent autour de moi. Je poursuivis.

-J'aime aider les gens et c'est pour moi une mission que je dois relever. Étant dans le contexte hospitalier, je suis souvent confrontée à des choses vraiment difficiles alors j'ai appris à sourire quoi qu'il arrive. Quand je vis quelque chose de grave, je pleure certes mais je me relève aussi vite, car la vie continue. C'est peut-être de mon environnement professionnel que je tiens cette faculté d'aider les gens et de souffrir avec eux, de sentir la même chose qu'eux.

J'avais à présent terminé de couper les fruits en même temps que mon monologue. Je tendis un morceau de pomme devant la bouche de TaeHyeong, il le prit sans hésiter.

-Ça me fait plaisir de m'occuper de vous, enfin, si vous le voulez bien. Je suis seule chez moi et JeongGuk est quelqu'un qui m'a diverti un petit moment la semaine dernière. Quand il est parti, j'ai eu un pincement au cœur. Mais maintenant que je l'ai retrouvé et qu'il m'a présenté auprès de vous, c'est comme si j'avais une bande d'amis à moi toute seule.

-Tu as raison. On n'a aucun contact extérieur à part toi, me dit YunGi.

-C'est vraiment triste.

-La vie est triste.

-JiMin. Tu peux qualifier la vie de tout ce que tu veux mais tant que je serais là, j'essaierais d'être le petit morceau de bonheur qui brille dans vos vies. Tant que je vous fais sourire et rire, ça voudra dire que vous vivez encore. J'ai fini de couper les fruits, allons mettre tout ca sur la table.

On partit dans le salon et commença à manger. J'allumai la télévision mais vis que personne ne regardait. Je donnai un coup de coude interrogatif à SeokJin.

-On a peur des mauvaises nouvelles.

Je fis des yeux gros comme des soucoupes puis changeai de chaîne. Je mis les dessins animés.

-Vous moquez pas mais j'avais pas mis cette chaîne que je mets chez moi pour ne pas me taper la honte.

Ils se retournèrent tous vers moi. JeongGuk et TaeHyeong se mirent à rire, bientôt rejoint par NamJun et JiMin. SeokJin rigola d'un petit rire nerveux tandis que YunGi et HoSeok souriaient. NamJun poussa un petit cri.

-J'en reviens pas. Non seulement tu as sorti HoSeok dehors pour aller prendre l'air mais en plus il mange et sourit !

-Et cette nuit, il ne s'est pas réveillé ! Précisa JiMin.

-Comment on pourrait te remercier ?

-Je sais pas, YunGi, lui répondis-je en rigolant.

-Mais le top du top, c'est que tu l'as sorti de la salle de bain toute à l'heure alors qu'il venait d'y rentrer soit ça veut dire qu'il n'a rien pris.

Jusque là, HoSeok était calme. Mais quand TaeHyeong avait fini ce qu'il avait à dire. Il s'était levé doucement et, après s'être excusé, nous quitta. Je lançai mon petit croissant sur la table et courus jusque devant lui.

-Tu vas prendre quoi ?

-Viens, je vais te montrer.

Je le suivis et une fois dans la salle de bain, il me tendit un petit tube de couleur verte.

-C'est ce que je prends le matin pour être en forme la journée. Si je ne la prends pas, je suis aussi mou que maintenant.

-Hm... Est-ce que tu veux quelque chose de plus efficace ?

-Tu as quelque chose d'autre ?

-Oh oui. Mais pour l'instant, on va finir de prendre le petit-déjeuner et ensuite on appliquera mon idée tous ensemble. Avec les autres. Je t'avais dis que tu ne serais pas tout seul !

Je partis rejoindre les autres, leur expliquant mon marché que j'avais fait hier avec HoSeok. Ils furent choqués du changement de comportement de ce dernier mais ne dirent rien. On continua à manger le petit-déjeuner tout en critiquant le dessin animé qui était absolument absurde. Ça faisait du bien de les entendre parler longtemps à propos d'un sujet qui changeait de ce que l'on s'était dit jusque maintenant.