Chapitre XIV

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San Antonio, la ville aux indénombrables canaux, aux allures de Venise. Ces canaux bordés par des restaurants, des habitations, des bancs ombrés par de vaillants et majestueux arbres, ont des reflets multicolores, véritables miroirs du paysage alentour. Ce cadre apaisant défilait sous les yeux des filles.

Ally s'agitait, impatiente de retrouver sa famille qu'elle n'avait pas vu depuis déjà un bout de temps. Le bus stoppa devant une immense demeure que l'on arrivait à peine à deviner derrière la haute haie finement taillée et le portail en acier massif d'où partait une large allée. C'était un quartier calme et surtout très branché et très huppé où l'on pouvait s'imaginer rapidement les barbecues entres amis, les paniers de bienvenus aux nouveaux voisins, les voitures luxueuses passant au pas dans la rue. Lauren ria intérieurement. Elle, elle s'imaginait les tromperies, les secrets et les faux-semblants de ces riches habitants. Non pas qu'elle était pauvre, mais elle avait une certaine aversion envers ce milieu. Milieu privé, restrictif où l'apparence est finalement la chose la plus importante. C'est ce qui l'avait le plus effrayé quand la carrière du groupe avait commencé à décoller pendant l'émission. En effet, côtoyer des stars, même si c'était un rêve, l'a refroidissait. Tout cet argent, ces paillettes, cette médiatisation, ces rumeurs... Et même si sa soudaine notoriété l'avait fait rencontrer de grandes vedettes, acteurs et chanteurs, il fallait l'avouer, peu d'entre eux se souciaient réellement de son entourage.

Malgré sa mauvaise opinion, elle esquissa un sourire l'espace d'une seconde, s'imaginant y vivre. Elle se projeta dans ses villas, aux côtés d'un mari et de plusieurs enfants. Flânant aux bords des canaux. Lauren ferma brusquement les yeux et se massa les tempes. Puis elle lança un subtil regard envers Camila qui scrutait le paysage, la tête collée à la vitre. Il n'était plus question d'un mari mais d'une femme. Jamais elle n'aurait cru que ses plans d'avenir seraient modifiés à ce point, modifiés à cause d'une seule et unique personne qui remettait en question toute son existence. Elle soupira et se remit les idées en place. Elle était encore jeune et sa vie commençait à peine. Elle s'était depuis peu demandé si elle était lesbienne ou bisexuelle. Elle se souvint avoir toujours était séduite par des garçons et n'avoir que très peu portée d'importance au même sexe qu'elle. Cependant, elle se remémora les fois où elle avait regardé un peu trop longuement sa voisine de classe ou une fille à la télévision.

'Pas d'étiquette', voilà ce que Lauren avait fini par se dire. Elle ne voulait pas se rangeait elle-même dans une case comme les gens le feront pour elle au quotidien pendant le reste de ses jours. Camila s'était trouvée sur son chemin et l'amour l'avait frappé. Camila l'avait frappé. Et même si elle ne pouvait pas prédire l'avenir elle savait que ses sentiments étaient bien plus forts que tout ce qu'elle avait pu s'imaginer sur l'amour et cela ne ressemblait rien à ce qu'elle avait pu éprouver auparavant.

Une voix la tira de ses pensées.

- 'Ally tes parents habitent un palace et tu nous as rien dit ? C'est quoi cette baraque ? Elle a l'air énorme ! Je comprends pourquoi tu tiens tellement à rentrer les voir !' s'exclama Dinah amusée.

- 'Aux dernières nouvelles mes parents habitent toujours au même endroit et je peux vous assurer que c'est pas ici !' répondit Ally stupéfaite.

- 'En effet, c'est là où je vous dépose les filles !' s'écria une voix masculine à l'avant du bus.

- 'En même temps fallait s'en douter que c'était pas ici... Imaginez Ally dans une maison comme ça. On la retrouverait pas !' la taquina Camila.

Jacob sorti de sa cabine pour ajouter : 'c'est une petite surprise de la part du management, vous allez résider ici pendant ce mois de repos. C'est mieux qu'un hôtel, même de luxe. Vous croyez pas ? Sachant que les parents de Dinah et Normani vous rejoignent également pendant quelques jours vous ne serez pas à l'étroit là-dedans !' expliqua-t-il en désignant la maison du pouce.

They're all right - CamrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant