Chapitre 3

410 41 6
                                    

- Ils sont pas pareil que toi. 

- Qu'est-ce que t'en sais Fuentes ?

On était en cours d'art et Fuentes n'arrêtait pas de me parler de la bande. Il n'arrêtait pas de me dire que ce n'était pas normal que je sois avec eux. Je décidais de m'ignorer pendant que je dessinais cette horrible photo donnée par le prof. 

Quand je sortis du cours, Marianne m'attendait avec Elizabeth. Elles me regardèrent :

- Mon dieu Cara ! C'est quoi ce t-shirt ? Il est moche.

Mes joues rossirent, j'avais réussi à passer au dessus de ces petites piques qu'elles me lançaient. J'avais fini les cours alors je ne tardais pas à rentrer chez moi.  La maison achetée par ma mère n'était pas énorme. Elle était juste normale, pas très extravagante. Je pris mon trousseau de clé, à la recherche de celle de la boîte aux lettres. Apparemment, ma mère avait déjà relevé le courrier ce qui voulait dire qu'elle était déjà rentrée. Je me précipitais à l'intérieur de la maison. Une odeur m'arrêta nette. La maison empestée l'alcool. 

- Maman ?

Je cherchais dans le bureau où elle passait le plus clair de son temps mais elle n'y était pas. Les bouquins d'ordinaire rangés jonchaient le sol. Les cartes étaient déchirées et les fauteuils renversés. Seul le lourd bureau en cerisier était resté à sa place. Dessus, une lettre ouverte :

"Vos recherches ne donnant aucun résultat depuis deux ans, nous nous votons obligés de retirer nos financements de vos projets."

C'était une lettre de la Mensa. Je cherchais ma mère dans le salon avant de monter dans sa chambre. Ici l'odeur d'alcool était la pire. Ma mère était allongée sur le ventre, la bouche ouverte, des bouteilles d'alcool parsemées le sol.

J'en avais parlé à Marianne qui m'avait réconforté pendant que je pleurais dans ses bras. Dès que je pus placer deux mots sans bégayer elle me sourit ;

- Viens ! On va te changer les idées, direction : les magasins !  

Elle s'était acheté des vêtements pendant des heures, hésitant longuement. Je n'achetais pas grand chose, n'ayant pas vraiment d'argent avec moi ni vraiment l'esprit shopping. Je finis par partir après lui avoir dit "au revoir" et de l'avoir remercier. 

J'avais accepté d'aller à la fête organisé par Mike. J'avais mis un t-shirt blanc et une jupe rouge avant de me rendre à la fête. Je m'y rendais à pieds ce qui me donnais le temps de réfléchir à ce qui s'était passé dans la semaine. Je n'étais vraiment pas dans mon élément et à vrai dire j'avais de plus en plus l'impression qu'ils m'avaient prise sous leurs ailes par pitié.Je secouais la tête et resserrais mon gilet autour de moi. Quand j'arrivais à la fête, Mike m'ouvrit et m'embrassa au bord des lèvres. Je rougis en souriant timidement pendant qu'il me fit entrer. Il me servit un verre d'alcool en buvant le sien. 

- Alors, ça t'a plus cette semaine ? me demanda-t-il. 

Je lui souris en repensant à ma semaine. Non définitivement, elle ne m'avait pas plus.

- Oui, c'était sympa. 

Il rit et la porte sonna de nouveau et il alla l'ouvrir. Marianne, Elizabeth, Morgane et Elea étaient derrière la porte. Apparemment elles s'étaient préparé ensemble. Elles firent la bise à Mike avant de se précipiter sur la piste de danse. Je les regardais de loin; les fêtes, la danse, tout ça je n'en n'avais jamais fait. Je n'y étais pas à l'aise et la peur me rongeait le ventre tel de l'acide. J'allais à l'extérieur de la maison et m'assis sur la terrasse. Quelqu'un s'assit près de moi. Eliot.

- Ça n'a pas l'air de te plaire, je me trompe ? 

- Pas vraiment, je suis pas à l'aise ici. 

- Ouais je comprends, c'est ta première fête ?

- T'es voyant ? 

- Ahah on va dire ça. C'est assez bizarre et envahissant la première fois. 

- Ouais, je ne sais pas où me mettre en fait. 

- T'inquiètes on s'y habitue au bout d'un moment. 

- J'espère. 

Eliot rit à gorge déployée, montrant ses dents blanches. Il me prit dans ses bras en me frottant gentiment le dos. Il resserra d'un coup son emprise et me jeta dans l'eau. Cela n'avait rien d'amical. Je ressortais la tête de l'eau hurlant de froid. Ce que j'entendis après, me glaça encore plus. Les rires. Il n'y en avait pas qu'un, pas que celui de Eliot. Non, plusieurs dizaines de rires. Je regardais les personnes prendre leur téléphone et déclencher l'appareil photo. On fini par me tendre une main que je pris et on me fit remonter au sol. J'essayais de reprendre mon souffle et de calmer les tremblements de mon corps. 

- Alors Cara, ça fait quoi de mouiller pour un garçon ? rit une voix.

Des voix rirent de la remarque derrière moi. Je n'avais qu'une envie, me mettre en chien de fusil et disparaître dans la terre. 

- Allez relève toi Carie ! 

- Alors tu veux quoi, Carie ? Coucher avec Eliot ou devoir courir autour de la piscine, sans vêtements ? 

- Quoi ?! Il n'a jamais été prévu que je couche avec elle !

- Je te donne 50 balles si tu le fais, intervint Mike. 

- Ok mais ça c'est seulement parce que c'est toi.

Je me sentais mal, humiliée. J'avais envie de mourir présentement, de me soustraire à leur regard. Je me mis ) pleurer et les garçons rirent encore plus fort :

-  Pleure pas Tacaraful ! 

Mes larmes ne firent que redoubler. 

- Alors Taraful, tu choisis quoi ? 

Je savais qu'on n"était pas du même monde, eux et moi. Mais je croyais vraiment qu'ils étaient gentils, que j'aurais pu m'habituer à leur monde. Mais à présent je voyais tout, leu r sourire hypocrite, Leur manière condescendantes de me regarder, tout cela me donnait la nausée. J'allais devoir choisir mais je n'étais pas dupe, dans les deux cas, j'allais être moqué au lycée jusqu'à la fin de ma scolarité.

- Elle fera rien, intervint une voix. 

Vic Fuentes se tenait devant tout le groupe de jeune qui me regardait. 

- Qu'est-ce que tu fous ici, Fuentes ? 

- Je viens la chercher, dit-il en me prenant par le bras.

- Oh non ! On commençait juste à s'amuser, rit Eliot.

Vic le regarda méchamment en lui mettant un coup de poing qui le fit tomber à terre. 

- Vous ne recommencerez pas ! 

Vis me prit par les épaules, me donna sa veste et m'emmenant hors de l'enfer. Il me tendit sa veste et l'enroulant autour de mon corps. Il me mit dan sa voiture et conduisit jusqu'à chez moi, me laissant pleurer en silence. 

- Lundi, attends moi pour aller en cours. Je viendrais te chercher, me dit-il sans me regarder. 

- Ok. 

J'ouvris la portière de sa voiture et rentrais chez moi. J'ouvris la porte d'entrée de ma maison. 

- Cara ! Où étais-tu ?!

Je n'ai pas vu le coup venir.  

Protection (with Vic Fuentes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant