Chapitre 18

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Á la pause déjeuné, on s'asseyait à la table à laquelle on s'est toujours assis. On mangeait en silence, sans échanger un mot, de toute façon tout était dit entre nous. Il ne restait que les aux revoir à dire et ni Vic ni moi avions envie d'arriver à ce moment. On était assis l'un à côté de l'autre, nos coude se touchant pour prouver à l'autre qu'on était à côté de lui. Soudain je hurlais de froid. Un liquide se répandait dans mon dos, mouillant mon t-shirt pendant que mes muscles se contractaient violemment sous le choc. Vic repoussa sa chaise et se retourna vivement. Elizabeth se tenait devant eux avec un sourire stupide collé au visage. 

- Oups, fit-elle en portant sa main à la bouche.

Elle s'apprêtait à se retourner quand mon protecteur lui attrapa les cheveux et tira brusquement en arrière, les chaussures de Elizabeth glissèrent sur le carrelage sale et elle tomba sur le sol. Le verre d'eau vide qu'elle tenait à la main alla se briser au sol alors qu'elle tint ses cheveux comme si cela pouvait éliminer quelconque douleur. Vic se retourna vers moi, un éclat vengeur dans les yeux et me mit mon verre d'eau dans les mains. Je compris ce qu'il voulait que je fasse et je le regardais en secouant la tête de peur. 

- C'est ton dernier jour ici, profites en pour te venger, tu n'auras pas deux fois cette chance. 

Il repoussa la blonde qui essayait de se relever et celle-ci retomba lourdement à terre. Je me mis debout et m'approchais d'elle, dans un silence de plomb. Toute la salle s'était tue quand Vic avait poussé Elizabeth, tous les amis de cette dernière nous regardaient faire, sans rien tenter, pétrifiés, les yeux fixés sur moi ou le verre, je n'en savais rien. 

Je me mis devant Elizabeth, relevant les épaules, je tremblais de froid, le souffle de Vic qui était derrière moi se répercutait sur ma nuque, il me chuchota des mots d'encouragements avant de reculais et de me laisser seule exécuter ma vengeance. Son mouvement, provoqua un courant d'air bref mais froid qui me parut glacé dans le dos. Un frisson violent me parcourut et je manquais de lâcher le verre. Elizabeth me regardait de ses yeux brillant de colère mais j'y décernais aussi de la peur. Je levais ma main, portant le verre jusqu'au dessus de la tête de fille qui était assise à mes pieds. Je tournais légèrement mon poignée et le liquide se déversa sur ses cheveux, goutta sur ses épaules, mouilla son t-shirt, glissant le long de ses bras avant de goutter entre ses doigts et de couler le long de jointures de carrelage. Elizabeth ouvrit la bouche choquée pendant qu'un hoquet de surprise parcourut la cafétéria. 

- Maintenant c'est le mouvement où l'on fuit. 

Après m'avoir dit ces mots, Vic m'attrapa le bras et se mit à courir sur le carrelage mouillé et me conduisit jusque dans le couloir. On s'arrêta à mon casier et l'on fourra avec empressement toutes mes affaires qui s'y trouvaient dans nos sacs. On prit ensuite la fuite en direction de sa voiture qu'il démarra rapidement alors que la bande de Mike sortait par les portes. Ils ne semblaient pas si pressés de nous attraper. Je souris pendant que Vic roulait dans San Diego, tournant aux différents carrefours avant d'arriver à la maison. Doriane et Adrien était assis dans le canapé, en train de parler avec Viviane :

- Vous rentrez plus tôt que prévu, intervint ma tante.

- Et bien, j'ai bien réfléchi et passer mon dernier après-midi avec Cara assis sur les chaises d'une salle de classe me paraissait... inconvenant.

Viviane secoua la tête, avertissant son fils que c'était la dernière fois qu'elle le laissait sécher les cours et ce dernier lui sauta au cou. On monta ensuite dans sa chambre, prenant d'assaut son lit et sa guitare. On reprenait des chansons connus, faisant entendre nos voix, riant à gorge déployée. Vic commença alors à jouer des chansons que je ne connaissais pas. 

- C'est de quoi ? demandais-je.

- De moi. 

- Ce sont celles de ton carnet ? 

Il hocha la tête, continuant de gratter les cordes avec le regard dans le vide. Je pris son carnet, sous son matelas et l'ouvrit. Vic parut comprendre ce que je voulais faire et il fit des accords plus assumés. Il prit un rythme que je frappais de ma tête et je me concentrais sur les paroles avant de me mettre à chanter, commençant dans dans les graves, faisant quelques modulations, suivant la mélodie créer par Vic et les annotations qu'il avait marqué soigneusement sur les pages. Je montais ensuite lus la voix, cherchant plus mes aiguës et Vic me sourit. La musique n'était pas agressive, elle était apaisante, comme un baume que l'on applique sur une plaie ouverte, elle semblait apaiser la peine qui me comprimait depuis ce matin. Mike rentra dans la chambre sans faire de bruit et je lui souris pendant qu'il s'assit derrière moi, me prenant dans ses bras. Je laissais mon dos se reposait sur sa poitrine en respirant profondément l'odeur de cette maison. Elle ne sentait pas l'alcool, la cigarette ou le vomi comme celle où j'étais retourné il y a quelques jours. La maison de Mike et Vic sentait la cuisine, le gâteau que l'on cuit au four, le linge repassé et le sol propre. Elle était un endroit dans lequel on aimerait passer le reste de notre vie. Je ne savais pas comment est celle où j'allais bientôt emménager mais j'espérais secrètement qu'elle y ressemble; qu'on y voit la même joie de vivre et le même amour. Viviane rentra à son tour pendant que Vic chantait seul et nous déposa sur un plateau des chocolats chauds, je la remerciais en l'embrassant sur la joue et elle me caressa les cheveux. Elle fit de même à ses fils avant de sortir de la chambre. 

Demain, j'allais dire au revoir à cette famille.

Protection (with Vic Fuentes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant