Epilogue

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Á écouter : Meds and Beds de Austin Jones. 


Á son enterrement j'avais été incapable de pleurer, les larmes m'étaient restés en travers de la gorge, m'empêchant de parler tout en refusant de partir. Mais dès que je fus seule devant sa tombe, la terre retournée encore fraîche je m'étais effondrée à genoux. Les larmes avaient dévalisées mon visage et creusées mes joues, j'avais hurlé à m'en arracher les cordes vocales et la terre s'incrustaient sous mes ongles. Les cailloux m'écorchaient la peau mais je n'en avais que faire. je voulais juste pleurer jusqu'à en mourir. C'est Mike qui était venu me chercher pour me ramener à la maison. Il ne m'a pas lâché d'une semelle, endossant le rôle de son frère pendant quelques instant jusqu'à ce que je retourne chez Doriane et Adrien. Á ce moment-là, j'avais refusé de parler. Je ne m'exprimais plus qu'à travers mon cahier, n'émettant des sons que quand je pleurais. Max' et les autres ne m'ont pas forcé à parler, ils s'y sont juste habitués. Ils essayaient un maximum de me sortir, de me faire rire ou pleurer mais dès que je ressentais une once de bonheur, je me sentais coupable de la vivre sans Vic. Quelques mois plus tard, voyant que mon état ne s'améliorait pas, Doriane m'avait inscrite à une thérapie. J'ai retrouvé peu à peu le sourire mais pas la voix. Je n'ai reparlé que bout d'un an et demie grâce à Mike. J'allais pensé énormément de temps chez les Fuentes. La chambre de Vic n'était pas devenue un sanctuaire, à vrai dire elle n'avait pas changé. Dès que j'y rentré je m'attendais à voir mon ami regardé une série sur son ordinateur mais à chaque fois il n'y était pas et la douleur me frappait de plein fouet. Mike jouait souvent de la batterie et me forçait à aller sur le piano ou sur la guitare. La première fois que j'ai réentendu ma voix, c'était quand je chantais une chanson de Vic. Elle était cassée, raillait et mes cordes vocales me faisaient mal. Le chant a ensuite était pendant très longtemps un de mes seuls moyens de communications et mon thérapeute voyait cela comme une grande avancée.

J'avais finalement accompli le rêve de Vic. Avec Mike et deux de ses amis, Tony et Jaime, on a mis en musique les paroles de Vic et nous les avons mises sur un CD. Nous avons fait une tournée, puis deux, puis trois. On recevait des tas de lettres dont les écrivains nous remerciaient de les avoir tant aidés, la tombe de Vic était fleurie régulièrement, surchargée de fleurs, de dessin, de notes et de peluches. Mike pensait que ça devait le faire rire d'en haut. Dans ces moments-là, je relevais la tête et fixais les nuages, imaginant Vic, les bras autour de la taille de Kellin en train de me faire un signe de la main. On dédicacé chacun de nos concerts à Vic et on n'a jamais joué d'autre musique que les siennes. Une dernière mondiale puis on s'est retiré pour retourner à nos vies, à nos études. Nous sommes évidemment resté en contact et Tony et Jaime sont devenus mes meilleurs amis, quand à Mike il est devenu mon petit ami après avoir réussi à m'embrasser au jour de l'an de mes 22 ans.


Je regardais le petit garçon devant moi, il ressemblait légèrement à mon ami, les cheveux longs et la même expression triste. Mon carnet ouvert sur une page blanche, je notais tous ce qui se passait, ses silences et ses mouvements. Il ne parle pas beaucoup et je ne l'y force pas. Il regardait ma table basse, dessus il y avait une photo de Vic et moi, je souris à pleine dents alors qu'il me regarde avec les lèvres légèrement incurvées. Le petit garçon me demanda :

- C'est qui ? 

- Mon ami.

- Il s'appelle comment ? 

- Vic, souris-je. Tu lui ressembles beaucoup. 

Mon jeune patient releva les yeux vers moi, intrigué :

- Vic était intelligent, adorait la musique et renfermé sur lui-même mais malgré ça il était extrêmement ouvert au monde qui se trouvait en face de lui. Quand il aimait quelqu'un, il ne le faisait pas pas à moitié.

- Pourquoi vous parlez de lui au passé ? 

- Vic a rejoint son amour de l'autre côté du Styx.

Le petit garçon me fit un sourire compatissant et sa langue se délia :

- Á l'école, il y a une fille qui se fait tout le temps embêté, les garçons lui piquent son goûter et ils lui tirent les cheveux. Ils forcent tout le monde à l'appeler par un surnom stupide.

 - Tu le fais toi aussi ? 

- Non, mais je ne sais pas quoi faire pour les arrêter, commença-t-il à sangloter. 

- La prochaine fois que tu les voies l'embêter, préviens les instituteurs, ils sont là aussi pour vous aider. 

- Mais est-ce que je suis quelqu'un de méchant de ne pas l'aider ? 

- Bien sûr que non, tu veux l'aider. Tu n'es méchant parce que tu ne fais pas comme les autres.

- Ça veut dire que les autres sont méchants ? 

- Disons qu'ils ne sont pas aussi intelligent que toi, riais-je. 

Je lui fis un clin d'oeil et un poids lourd sembla brusquement s'enlever de ses épaules. Je lui dis que notre séance était terminée et que je le reverrais la semaine d'après. Je le rendis à ses parents qui attendaient dans le couloir et fit entrer mon nouveau patient.

Je passais énormément dans les écoles pour prévenir le harcèlement scolaire et la brutalisation envers les enfants. J'étais devenus psychologue pour empêcher que d'autres enfants finissent comme Vic, trop tôt.  


Wow j'en reviens pas d'avoir fini cette histoire. Et oui je vais penser à déménager pour pas que vous brûliez ma maison *je tiens énormément à ma chambre !* Bref... J'avais déjà toute la chronologie de l'histoire en tête donc oui je savais que Vic mourrait avant d'écrire le premier chapitre  *pas taper*. Merci pour tout vos commentaires, vos votes et vos messages trop mignon *bon vous m'avez quand même menacé de mort mais je vous en veux pas <3 ouais je sais je suis trop gentille*. Je sens que cette histoire va me manquer, j'ai pris énormément de plaisir à l'écrire. 

Rendez-vous sur Don't Let Me Drown et j'ai déjà d'autre projet d'histoires mais chut !


Protection (with Vic Fuentes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant