Aku no Hana

I - Lune Ecarlate

Première.

  La lune était haute dans le ciel recouvert de petites lanternes illuminant cet espace sombre et froid. La vie à l'extérieur était comme en suspens, enfin, seulement si l'on ne s'y attardait pas trop...

  Certaines personnes voient la nuit comme une chose effrayante, froide et meurtrière. D'autres comme un moment de calme et de tranquillité, un moment pour éviter et oublier les quelques problèmes qu'ils ont. Mais rares sont les personnes pensant que la nuit peut-être les deux à la fois, rares sont les personnes pensant que la nuit est le meilleure moment pour s'octroyer un peu de tranquillité alors qu'à l'extérieur les choses sont si agitées que l'on penserait qu'une guerre silencieuse est à l'œuvre.

  Cette fille était ce genre de personne dans son petit quartier. Elle savait que la nuit était le théâtre de terrible atrocité, comme toute personne vivant dans ce village, seules celles qui étaient en mesure de comprendre connaissaient les horribles choses qui s'y passaient. Cette fille s'appelait Lucy, elle aimait la nuit et ses silences, pour elle ceux-ci avaient quelque chose d'unique.

  Cette nuit, la jeune fille était sur son ordinateur, sur Twitter plus précisément en même temps qu'elle écrivait. Elle était en train d'écrire une nouvelle qui s'intitulait « Le Hurlement de la Louve » tout en postant des Tweets tous plus drôles les uns des autres.

  La nuit était calme, enfin elle le semblait pour Lucy. Elle avait mis ses écouteurs puis une musique de Metal, Le titre était Hollow Bodies de Blessthefall c'était l'un de ses coups de cœur, elle l'écoutait en boucle pendant qu'elle écrivait, cela lui donnait de l'inspiration dans son activité. La jeune fille était plongé dans le noir. Sa chambre, outre le bruit de son ordinateur, était silencieuse. Celle-ci ayant pour seule source de lumière celle de la machine sur laquelle Lucy écrivait et écouter sa musique.

  Son écrit avançait rapidement, l'inspiration que la jeune fille avait longtemps cherchée était là, présente. Ses doigts tapaient à toute allure, ne faisant des pauses que lorsqu'elle allait sur le réseau social. Lucy étira ses doigts endoloris à force de rester dans la même position durant un long moment.

  Dans ces rares moments, où son imagination allait aussi vite qu'un corbeau fondant sur sa proie, Lucy ressentait un sentiment de quiétude.

  Lucy n'avait pas entendu, ce bruit sourd que fit une fenêtre dans sa maison quand elle se brisa en mille morceaux pour que les éclats de vitre viennent atterrir sur le sol. Et les bruits étouffés de pas se dirigeant vers la porte assombrit de sa chambre. Trop occupée par son histoire et la musique qui était trop forte, elle n'entendit pas la porte s'ouvrir en face d'elle. C'était seulement quand elle dirigea son regard vers son visiteur qu'elle comprit que cette fois, c'était elle qui allait être à la une des faits divers. Même si elle hurla et essaya de s'échapper, elle ne pouvait éviter la mort qui l'attendait. C'était comme si quelqu'un en avait décidé ainsi, comme si, chaque action qu'elle faisait ne servait qu'à retarder le moment fatidique. Et elle en était consciente.

  Pathétique fut le mot qui lu vint en tête. Mais son instinct lui dictait de s'échapper, de fuir. A quoi bon ? Pourtant elle ne pouvait empêcher son corps d'essayer de se défendre, en vain.

  Au moment où Lucy croisa les yeux, le corps de la jeune fille se pétrifia. Elle n'avais jamais vue des iris de cette couleurs. Le bordeaux mélangé au marron donnait un effet presque envoûtant.

  Lucy stoppa tout mouvement. Grave erreur.

  Elle sentit une lame froide pénétrer son abdomen puis le liquide poisseux se rependre sur ses vêtements. Ses yeux se fermaient tandis qu'elle se mourrait.

  Elle a été victime de ce genre de personnes ayant perdu tout raisonnement, ayant perdu toutes émotions, de ces personnes qui étaient devenus des prédateurs.