1 - Mauvais départ

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« « L'enfant se réveilla en sursaut, comme sorti brusquement d'un mauvais rêve. Son cœur battait la chamade et ses mains étaient moites. Il se releva péniblement, arborant une expression de douleur, en plaçant sa main sur le côté droit de son abdomen. Les feuilles mortes autour de lui s'étaient collées à sa blessure qui saignait encore un peu. Il s'était apparemment évanoui au beau milieu de la forêt alors que la nuit finissait de déverser dans le ciel sa parure noire et inquiétante. Seule la lune éclairait le visage plaintif de ce gosse, blessé au milieu de la foret. Ce soir, elle était pleine.

Quel âge avait-il ... Treize ans tout au plus ? Enrôlé dans ce genre d'histoires aussi jeune, ce n'était vraiment pas de la chance. Surtout quand on sait que la bête qui l'a attaqué s'est faite tuée par un groupe de chasseur dans les environs. Il semblait perdu. Il regarda pour la première fois la plaie béante sur son flanc droit et remarqua qu'elle avait fini de saigner et qu'elle cicatrisait déjà, à son plus grand étonnement. Il s'inquiétait, car il ne pouvait expliquer un tel miracle ... Et il ne se doutait pas de ce qui l'attendait à quelques centaines de mètres plus loin.

Ce n'était donc pas un rêve ? Ce pauvre petit s'était donc fait mordre par un loup ? Il aurait aimé rester persuadé que tout ceci n'était qu'un cauchemar et qu'il allait se réveiller pour de bon dans quelques instants, mais il trébucha, s'effondrant sur la racine d'un arbre qui dépassait de la surface du sol et il se fit très mal. Il était définitivement réveillé. Il marcha pendant de longues minutes. Parfois il trottina, effrayé par certains bruits provenant des alentours. Il n'aimait pas trop cette forêt et ce depuis qu'il était bien plus jeune, elle lui rappelait certaines soirées passées ici avec ses parents et leurs amis, à manger autour d'un feu. Lui, ainsi que les autres enfants, s'égaraient dans la forêt, trouvant un petit refuge pour se raconter des histoires d'horreurs. Ce qui, bien entendu, avec du recul, ne pouvait plus l'effrayer aujourd'hui ! Mais tout de même. Il ne se sentait pas vraiment à son aise ici.

Soudain, il aperçu des rayons lumineux se baladant à quelques dizaines de mètres devant lui, formant de longs faisceaux à travers le brouillard. Il s'immobilisa, pétrifié par un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Les lumières passèrent plusieurs fois près de lui, jusqu'à ce qu'une s'immobilise sur sa figure, puis deux et enfin trois. Il entendit alors du monde courir vers lui, ou était-ce autre chose ? Sans perdre de temps, il se mit donc à s'échapper aussi vite que possible.

Il manqua plus d'une fois de s'étaler à cause du sol irrégulier et ce qui le poursuivait semblait le devancer rapidement. Voyant que sa cause était perdue, il estima bon de se cacher derrière l'un de ces gros arbres, laissant la menace passer de part et d'autre de celui ci, sans qu'ils puissent l'apercevoir, lui laissant le loisir de partir dans l'autre direction une fois éloignés de lui. Ce qu'il fit. Il s'arrêta derrière le premier arbre venu, presque trop gros pour être naturel et tomba dans une sorte de trou, entouré des racines de ce qui semblait être une sorte de pin centenaire, ou autre. Il n'était pas spécialiste en sylviculture, alors, à quoi bon essayer de donner une quelconque identité à cet arbre ! Il tomba donc de quelques centimètres à peine, mais d'assez pour ne pas être repéré.

La troupe qui le suivait semblait constituée d'hommes d'une quarantaine d'années. Au lieu de continuer leur course effrénée, il les vit s'arrêter devant lui, se retournant lentement vers le jeune garçon, en boule dans son terrier. Le chef d'entre eux, du moins il en avait tout l'air, s'approcha lentement du trou, puis s'accroupit, pointant sa lampe torche sur son visage.

Le petit, aveuglé et paniqué cherchait désespérément à reprendre son souffle, mais sa position ne lui conférait pas les meilleurs conditions pour respirer. Contre toutes attentes, l'homme lui faisant face lui proposa sa main pour l'aider à se relever, afin qu'il puisse se sentir plus à l'aise. L'enfant balança son regard entre le bras tendu et ce qu'il arrivait à deviner de la tête de l'homme. Il hésita bien quelques secondes avant d'accepter l'aide lui étant portée. Après tout, ces hommes étaient seulement là pour lui porter secours et peut être qu'ils le porterait vers un hôpital pour guérir d'une façon ou d'une autre de cette affreuse blessure sur son ventre. C'était sans compter sur le fait que, lorsqu'il essaya de retirer sa main de celle du chef, il ne pu la dégager et il remarqua avec un haut le cœur qu'ils étaient tous armés de sortes d'arbalètes, de flingues exagérément surdimensionnés et autres armes meurtrières. En même temps, quelle arme ne l'était pas ... ?

Lay Down in a Bed of RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant